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En plein mois de juillet, le policier verbalise Sandra pour incitation au vol... Elle avait ouvert la vitre de sa voiture!
SCHAERBEEK Certains diront, mais ils seront rares: «La loi, c'est la loi... Il faut donc l'appliquer». D'autres, plus nombreux sans nul doute, clameront clairement que c'est de l'excès de zèle manifeste.
«C'était le 23 juillet. Je me suis rendue au self-banking afin de prendre mon courrier. Ne trouvant pas de place, c'est vrai, je me suis garée en infraction, mais je ne gênais personne», explique encore consternée Sandra.
Quelques secondes plus tard, deux policiers de Schaerbeek arrivent avenue Clays et constatent logiquement l'infraction. «Je ne le nie pas, j'étais effectivement mal garée, les deux roues arrière sur le passage pour piétons dans le sens contraire. Je me suis d'ailleurs excusée auprès des agents.»
Un des agents, Jacques C. (le second avait rejoint la camionnette), a alors demandé les papiers d'identité et les documents du véhicule. «Il m'a verbalisée. C'était, je le repète, tout à fait normal.» Par contre, ce qui l'est sans doute moins, c'est le montant de l'amende et surtout la panoplie d'infractions mentionnées sur le P.-V.
Six infractions! Art. 24.4, stationnement sur le passage pour piétons, soit une infraction ordinaire. Art. 24.1, stationnement d'un véhicule là où il constitue un danger pour les autres usagers, ce qui constitue une infraction grave du premier degré.
Art. 24.7, interdiction de stationner une voiture là où il est susceptible de constituer un danger pour les autres usagers, notamment à moins de 5 mètres du prolongement le plus rapproché de la chaussée transversale. Soit une infraction ordinaire.
On pourra le noter, la nuance entre ces trois articles est telle qu'une seule infraction aurait peut-être suffi... Mais bon, comme dit Sandra, elle était en faute!
Poursuivant gaiement la rédaction de son P.-V., le policier en a profité pour ajouter une quatrième infraction. Celle à l'Art. 23.1.1, qui sanctionne les véhicules stationnés en sens contraire. Et puisqu'il était sur sa lancée, il est passé à l'infraction (grave au premier degré) à l'article 8.5 al. 2 qui est sans doute le pompon puisqu'il sanctionne le fait que Sandra n'a pas utilisé son dispositif antivol! «En fait, ma voiture était fermée, mais la fenêtre était entrouverte... C'est de l'incitation au vol!» Faut-il rappeler que l'on est fin juillet, une période où il fait chaud?
Et puisqu'il fallait encore en ajouter un petit dernier, l'inspecteur a ponctué son procès-verbal par l'infraction à l'art 35.1.1 sanctionnant l'absence du port de la ceinture. »Je suis partie au plus vite et j'ai tourné le coin. Il était dans l'impossibilité de voir si je l'avais mise ou pas.»
Résultat: pour s'être arrêtée une minute afin de prendre son courrier à la banque, Sandra se retrouve avec une amende de 380 euros!
«Je n'en revenais pas. Pourquoi tant de harcèlement? N'était-il pas possible de simplement verbaliser le mauvais stationnement?» Seule avec deux enfants, on imagine facilement ce qu'une telle somme représente dans un budget mensuel.
«J'ai écrit au parquet, mais j'ai reçu une lettre m'avisant que le montant de la transaction reste maintenu. Les week-ends sur nos routes, les gens sous l'emprise d'alcool ou de drogue tuent des innocents et s'en sortent avec un sursis... et moi, je suis mal garée et j'ai une amende de 380 euros. Où est la justice?»
Interrogés par nos soins, des collègues policiers s'étonnent de telles méthodes... et, même au parquet, cette pratique a été qualifiée de scandaleuse...
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