66 years ago

Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.

F@t Boy

Born to grill
La vie calme que nous menons se poursuit jusqu'à l’aurore de cette journée. A trois heures du matin, nous sommes réveillés par un violent tir de barrage déclenché par la D.C.A. Nous entendons le bruit des moteurs d'avions, puis tout retombe dans le calme. Le tir de la D.C.A reprend vers cinq heures, ne pouvant me rendormir, je me lève et j'allume le poêle pour faire du café. Pendant que l'eau chauffe, je sors devant la porte afin de me rendre compte de ce qui peut motiver un tel tir ! Quelques soldats du 185 R.A.C.T sont en train de regarder les avions passer. Un groupe de sept bombardiers allemands passe venant de l’ouest et se dirigeant vers la frontière Belge. Un peu plus loin, nous apercevons deux nouveaux bombardiers poursuivis par un avion de chasse français. Le chasseur fait des acrobaties au-dessus des bombardiers et nous entendons le tic- tac de sa mitrailleuse. Tout à coup un des bombardiers descend touché sans doute par les balles de l'avion de chasse. A ce moment une explosion retentit dans la direction de Lamouilly,, c'est le bombardier qui vient de lâcher sa dernière bombe, avant de s'abattre en flammes. Un nuage de fumée noire s'élève au-dessus des bois d’Olizy. La bombe est tombée entre Olizy et Nepvant sans causer aucun dégât. L'un des artilleurs aperçoit une boule grisâtre dans le ciel, peu à eu nous distinguons plus nettement ce que c'est, un parachute qui descend. Nous voyons distinctement le parachutiste dont les jambes remuent affin de diriger sa descente et pour éviter autant que possible d'atterrir dans la prairie qui est inondée. Un peu plus tard la D.C.A reprend son tir sur de nouveaux avions qui viennent de surgir venant de Belgique. Tous ces avions, ces tirs de barrage auxquels nous ne sommes pas habitués, tout cela nous semble anormal et nous nous doutons que quelque chose vient de passer cette nuit. Il est encore beaucoup trop tôt pour avoir les informations de la radio française qui ne commence qu'à 6h30. A 6h20 je dois partir à bicyclette pour me rendre à l'usine où je dois prendre mon travail à 6h45. En cours de route, j'apprends que le parachutiste est tombé dans la prairie en face de la nouvelle forge. Des soldats l'ont arrêté et emmené à la gendarmerie. C'est un des aviateurs dont l'avion a été abattu prés d’Olizy. En arrivant à l'usine nous apprenons la violation des territoires belges, Luxembourgeois et Hollandais par les armées allemandes. Je crois que maintenant la bataille commence. La matinée se passe sans incidents. A midi nous apprenons par la radio qu'au cours de la nuit les bombardiers allemands avaient bombardé plusieurs villes dont parmi elles : Pontoise, Luxeuil et Cannes. Au début de l’après midi, la sirène de Stenay sonne l'alerte. A l'usine pas d'arrêt dans le travail, à quoi bon d'ailleurs puisque nous n'avons même pas un abri. La D.C.A entre en action et les avions passent entre Stenay et Mouzay se dirigeant vers Wuiseppe ou est installé un terrain d'aviation. Peu après un nuage de fumée noire monte de Wuiseppe nous faisant croire que le pays est en feu. Il n'en est heureusement rien et ce sont des champs en friches dont les herbes brûlent. Le camp d'aviation n'a pas reçu de projectiles, les bombes sont tombées à côté. A six heures du soir la sirène de l'usine nous annonce la fin de travail. Quand nous sortons de vrombissements de moteurs se font entendre, mais le ciel étant très nuageux nous ne pouvons distinguer les avions. Sur la route de la gare c'est une animation inaccoutumée : convois de troupes, chars d'assaut, convois de ravitaillement qui montent vers la Belgique, permissionnaires rappelés et en sens inverse des réfugiés belges à bicyclette. Le soir nous apprenons par Rouqués qui vient de passer à Stenay, qu'un avion allemand est descendu en rase motte sur la ville et qu'il a mitraillé la grande rue, il y aurait eu plusieurs victimes parmi les soldats. Nous écoutons la radio mais elle ne nous apprend pas grand-chose. Toutes les troupes montent pour aider les Belges. Elle donne des recommandations pour les bombardements, mais sur les opérations en cours c'est le silence absolu. Nous écoutons Radio Bruxelles qui annonce que des avions sont signalés au-dessus du territoire belge et aussitôt le poste reste muet. Enfin voyant que nous n'apprendrions pas grand-chose par la radio, nous allons nous coucher avec l'espoir de n'être pas trop dérangé au cours de cette nuit.
 
1er
OP
F@t Boy

F@t Boy

Born to grill
petit texte (http://perso.wanadoo.fr/eric.fassi/10MAI40.htm) pour vous rappeller qu'il y a 66 ans finissait pour 5 longues années une liberté fragile dont vos grands parents ont certainement été privés.

Pensez y quand même un petit peu ...

Ca peut parfois faire réfléchir.
 

MaRTIaL

Dayvan Cowboy
je mets la suite, et il y a pas mal de pages

Ce matin à trois heures, nous sommes encore réveillés par le tir de la D.C.A, nous entendons le bruit des moteurs d'avions puis tout retombe dans le calme. Des trains passent continuellement sur la voie ferrée, c'est le matériel belge qui est évacué : trames de houille, coke et de ferrailles. Vers cinq heures du matin entre encore en
action la D.C.A, pendant une dizaine de minutes. Quelques instants plus tard je me lève, le temps est clair, très peu de nuages, tout cela fait présager de nouveaux raids des oiseaux de mort, pour la journée. A six heures et quart je me prépare pour partir à l'usine, je sors tout d'abord ma bicyclette devant la porte. A ce moment la D.C.A a repris son tir sur des avions qui survolent la voie ferrée direction Verdun - Sedan. Des artilleurs qui sont en train de suivre les évolutions de ces avions me recommande d'attendre un peu avant de partir, car disent t'il " ils vont passer juste au dessus de nous! "«. Je suis de leur avis et j'attends qu'ils soient passés. Tout à coup nous entendons un train qui monte vers Verdun, c'est un train de houille qui vient de Belgique / Les avions à ce moment sont au-dessus de la gare de Stenay, un sifflement déchire l'air, c'est une torpille qui descend. Les soldats courent vers une tranchée qui leur sert d'abri, moi je rentre dans la maison et j'arrive dans la chambre quand la première explosion retentit, d'autres sifflements se succèdent au moment où le train passe devant notre maison. Les explosions font trembler les vitres des fenêtres, puis tout retombe dans le calme. Deux torpilles sont tombées prés de la gare de Stenay, deux autres sont tombées prés de Cesse, une à trois cents mètres de notre maison l'autre dans le parc. Sur ces quatre bombes aucune n'a occasionné de dégât. Maintenant, il est trop tard pour aller au travail, se sera pour mardi, puisque nous devons avoir deux jours de congé pour les fêtes de la Pentecôte. Les alertes ne sont sûrement pas terminées, en effet à huit heures les avions réapparaissent, ils viennent jusqu'au-dessus du pays et font demi - tour. Au-dessus de Lamouilly, ils lâchent leurs bombes pour détruire la ligne de chemin de fer. Toutes les heures ces alertes se renouvellent et toujours le même manège et le même bruit : tir de D.C.A et explosions de bombes. A onze heures nous avons une légère accalmie jusqu'à treize heures. Les convois de réfugiés belges commencent à passer en file interminable : chariots couverts de ballots de linges, cyclistes et piétons avec leurs valises, femmes poussant leurs voitures d'enfants, vieillards roulant sur une brouette ce qu'ils ont pu sauver! Tout cela est bien triste à voir et qui sait, ce que nous réserve l'avenir, peut être que demain se sera notre tour! L'usine n'a pas travaillé ce matin seule une équipe est occupée à creuser des abris. Le travail doit reprendre mardi matin. Je vais chez maman entre deux alertes quand M. Laporte apporte des fiches d'évacuation pour distribuer aux habitants de la commune, mais le maire fait distribuer ces fiches pour le cas où les ordres arriveraient la nuit. Les artilleurs qui étaient en cantonnement à Cesse sont tous montés aux positions de combat à moulins. Ce dernier pays reçoit l'ordre d'évacuer. Ici il ne reste que quelques tracteurs mais c'est encore bien trop pour que le pays soit bombardé ! A 16 heures un convoi militaire qui monte le chemin de la Chapelle est bombardé par des avions, deux bombes tombent dans les parcs tuant une vache qui est la seule victime de ce bombardement. Les réfugiés belges continuent toujours à passer. Le soir arrive amenant un peu de calme après une journée fertile en émotion. A la radio, toujours le même silence concernant les opérations militaires.
 

Kaman

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La tartine :pfiou:

Mets un peu ça en page Arnaud, on dirait une réponse de profx comme ça, ça ne donne pas du tout envie de lire :shock:
 

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Kaman a dit:
La tartine :pfiou:

Mets un peu ça en page Arnaud, on dirait une réponse de profx comme ça, ça ne donne pas du tout envie de lire :shock:
ba moi je trouve que c'est trés lisible.
Sinon simpa le premier texte ... c'est vrai qu'on avait pas encore lancer de ptit sujet sur gamerz. :)
 

linn

Elite
Kaman a dit:

lol, j'ai eu la meme reflexion :mrgreen:
deja que j'arrive pas a lire plus de 10 lignes hein francoah :oops:
 
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