[Ciné] Persepolis

Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.

MaRTIaL

Dayvan Cowboy


Dans les salles actuellement


[gv3box=Synopsis]Téhéran 1978 : Marjane, huit ans, songe à l'avenir et se rêve en prophète sauvant le monde. Choyée par des parents modernes et cultivés, particulièrement liée à sa grand-mère, elle suit avec exaltation les évènements qui vont mener à la révolution et provoquer la chute du régime du Chah.
Avec l'instauration de la République islamique débute le temps des "commissaires
de la révolution" qui contrôlent tenues et comportements. Marjane qui doit porter le voile, se rêve désormais en révolutionnaire.
Bientôt, la guerre contre l'Irak entraîne bombardements, privations, et disparitions de proches. La répression intérieure devient chaque jour plus sévère.
Dans un contexte de plus en plus pénible, sa langue bien pendue et ses positions rebelles deviennent problématiques. Ses parents décident alors de l'envoyer en Autriche pour la protéger.
A Vienne, Marjane vit à quatorze ans sa deuxième révolution : l'adolescence, la liberté, les vertiges de l'amour mais aussi l'exil, la solitude et la différence. [/gv3box]






[gv3box= Secrets de tournages]




Persepolis est l'adaptation sur grand écran des quatre albums de bande dessinée homonymes écrits et dessinés par Marjane Satrapi. L'histoire de ces albums est directement inspirée de la jeunesse de la dessinatrice.



Dès la parution des albums Persepolis, et suite à leur incroyable succès, Marjane Satrapi a reçu plusieurs propositions d'adaptation dont deux venues des Etats-Unis, après la sortie des albums outre-Atlantique. Ainsi, la dessinatrice affirme "On m'a proposé d'en faire une série à la Beverly Hills ou un film avec Jennifer Lopez dans le rôle de ma mère et Brad Pitt dans celui de mon père, ou quelque chose comme ça ! C'était tout et n'importe quoi."




Pour Marjane Satrapi, il a tout de suite été question de faire un film d'animation. Pour la réalisatrice, un film en images réelles aurait fait perdre l'universalité de l'histoire. "Avec les images réelles, ça devient tout de suite l'histoire de gens qui vivent loin, dans un pays étranger, qui ne sont pas comme nous. C'est au mieux une histoire exotique, et au pire une histoire de " tiers-mondiste " ! Si les albums ont aussi bien marché partout, c'est que l'abstraction du dessin - qui plus est, du dessin en noir et blanc - a permis à chacun de s'identifier totalement. Que ce soit en Chine, en Israël, au Chili, en Corée... Cette histoire est universelle. Il ne faut pas oublier non plus qu'il y a aussi dans ?Persépolis? des moments oniriques, et qu'on n'allait pas faire tout à coup un film de science-fiction ! Le dessin nous permet de garder une cohérence, une unité. Le noir et blanc ? j'ai toujours peur du côté vulgaire que peut avoir la couleur ? participe à cela également. "



Marjane Satrapi avoue que le plus compliqué dans la réalisation de Persepolis a été, au début, d'oublier la structure qu'elle avait déjà mis en place pour ses albums. "Il a fallu repartir de zéro ? mais avec les mêmes matériaux. Comme s'il s'agissait de construire tout à fait autre chose. C'est un objet à part. On n'allait quand même pas filmer les cases les unes après les autres ! Beaucoup de gens pensent qu'une bande dessinée, c'est un story-board de cinéma. C'est faux et absurde. Ce sont des narrations complètement différentes. La BD est le seul moyen narratif avec images où le lecteur participe à la narration : il fait le travail d'imagination pour deviner ce qui s'est passé entre deux cases. Dans la BD, le lecteur est actif avec l'auteur, alors qu'au cinéma, le spectateur est passif. Et puis, au cinéma, il y a le mouvement, le son, la musique... Dans la forme, la narration est très différente et donc sur le fond aussi, forcément."



La sélection de Persepolis au 60ème Festival de Cannes a soulevé la colère de l'Iran. Le pays ayant jugé le film de Marjane Satrapi trop critique sur la révolution islamique. Dans un courrier adressé à l'attaché culturel de l'ambassade de France à Téhéran, la Fondation du cinéma Farabi (qui dépend du ministère iranien de la Culture) dénonçait la sélection du long métrage à Cannes " Se peut-il que la sélection de ce film ne soit pas à mettre au compte d'un acte politique ou même anti culturel de la part du festival ? ". La polémique a repris de plus belle après l'attribution du Prix du jury au film de Marjane Satrapi, un conseiller culturel de la présidence iranienne a dénoncé un geste d' "islamophobie" dans cette remise de prix. Persepolis a d'ailleurs été censuré en Iran...



Lors de la conférence de presse de Persepolis à Cannes, Marjane Satrapi a précisé qu'elle regrettait que cette affaire ait pris tant d'ampleur. " Il faut voir le côté humaniste et universel de ce film et le fait que ce film aille à l'encontre des clichés qui existent sur les iraniens et sur l'Iran. Ensuite, en tant que véritable démocrate, je suis évidemment ouverte à toutes critiques et protestations et je pense que c'est aussi en écoutant ces critiques qu'on peut construire quelque chose. Je crois à la liberté d'expressions et à la liberté de paroles, je me suis exposée et il semble que ces critiques sont le résultat de cette exposition, tout le monde ne peut pas être d'accord avec moi, et c'est tant mieux ! Mais je n'ai pas envie de nourrir cette polémique et je pense que celles-ci grandissent parce qu'on les alimente en y répondant, c'est pourquoi je ne le ferais pas."
La réalisatrice ajoute "Peu importe l'histoire, au cinéma, un scénario devient une fiction, puisqu'on est obligé de construire une histoire, et dans la construction, il y a évidemment tricherie. Nous ne sommes pas en quête de la réalité, mais nous essayons de nous approcher le plus possible de la vérité. La réalité doit apparaître dans la presse, dans les journaux et aux informations,... Le cinéma est présent pour raconter de bonnes histoires et le plus précisément possible, et c'est ce que j'ai fait. "
[/gv3box]






[gv3box= Récompense]
Persepolis, premier film de Marjane Satrapi et de Vincent Paronnaud, a été présenté en Compétition au 60e Festival de Cannes, où il a remporté le Prix du Jury. Une récompense partagée avec Lumière silencieuse de Carlos Reygadas.​
[/gv3box]






[gv3box=Bandes Annonces & Making Of][/gv3box]







[gv3box= La Musique du Film]



Vous pouvez écouter des extraits ICI&tag=gamebe-21 et il y a un morceau qui passe sur le site officiel. Très bonne petite BO dans l'ensemble, "ils" n'ont pas l'air d'avoir mis Iron Maiden... ou alors il y a le terrible remix ; ) que je vous laisse découvrir...

[/gv3box]





[gv3box= Les Bandes Dessinées du film]

Le film, comme vous avez lu est tiré d'une série de 4 BD dont la première est sortie en 2002. Elles croulent toutes sous de bons commentaires ( si vous voulez vous donner une idée Tome 1&tag=gamebe-21, Tome 2&tag=gamebe-21, Tome 3&tag=gamebe-21, Tome 4&tag=gamebe-21 )

[/gv3box]





[gv3box= Mon avis]

Ah ! Ca fait du bien.. Un film qui se laisse voir tout en étant chargé de tant de choses..On était 5 et tout le monde a été séduit... Des dialogues splendides qui auront souvent fait éclater de rire pas mal de monde dans la salle.

J'ai lu une critique sur agoraVox qui résumé très bien monn opinion, la voici:

Je viens de voir Persepolis, le film de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud en avant-première ce vendredi, puisqu’il ne sort que mercredi 27 juin. Nul doute qu’il rencontrera du succès, la salle était déjà comble et s’est montrée très enthousiaste ; les critiques sont certainement bonnes également - je n’ai pas pour habitude de les lire. J’ai envie de parler de ce film pour deux raisons :

1/ La première, évidente, est de pousser le plus de monde possible à aller voir ce film qui m’a émerveillé et qui mérite d’être vu.

2/ La deuxième, moins évidente, est la volonté de tirer les enseignements de cette histoire qui nous est racontée, et qui, si on y réfléchit, peuvent peut-être - à coup sûr ! - susciter le débat.

Alors allons-y... Ce film est beau, ce film est intelligent, ce film est cultivé, ce film est rock‘n roll, ce film est touchant, ce film est triste, et parfois dur, mais toujours... drôle. C’en est même parfois un peu curieux, on rigole encore d’une scène et il se passe quelque chose de vraiment pas drôle : le retour à la réalité est alors quelque peu tendu, mais pas de panique !, ça repart, car le but n’est pas de nous accabler, loin s’en faut ! C’est donc peu de dire que le temps passe vite, le film glisse littéralement, sans temps mort, avec un humour léger contrastant avec la lourdeur machiste souvent dénoncée. J’en finis avec les louanges en mentionnant la subtilité, la nuance dans le propos dont il est fait preuve. Voilà, si avec ça vous n’êtes pas tentés, je ne peux plus rien...

Mais venons-en à ce qui m’intéresse le plus : le « message » du film. Je n’aime pas le terme « message » parce qu’il comporte un côté quasiment obligatoire, définitif, universel... disons les « interprétations ». D’abord, ce qui est frappant, c’est l’absence d’exotisme, et c’est revendiqué (j’ai entendu Marjane Satrapi l’expliquer dans Ce soir ou jamais sur F3 ce mercredi) : le dessin (et non des acteurs en chair et en os), le noir et blanc, le décor... tout est fait pour que le spectateur prenne conscience qu’il n’y a là rien d’ethnique, mais que la problématique est plutôt anthropologique. Cela se passe en Iran comme cela pourrait se passer ailleurs, et c’est déjà important dans la déconstruction du référentiel commun (vous savez, celui qui alimente la thèse du « choc des civilisations »). Deuxième flèche contre les idées reçues occidentales : les Iraniens (et les Iraniennes !) ne sont absolument pas montrés abattus, laminés, déshumanisés, mais bien au contraire humains, festifs, joueurs, amoureux, combatifs... Bref, ils et elles ont soif de vivre, soif de liberté, soif d’émancipation et de culture. C’est là une idée forte du film. Bien sûr le peuple n’est pas libre, les femmes n’ont pas les mêmes droits que les hommes, etc. Ces problèmes sont loin d’être éludés, mais l’essentiel est que malgré cette situation dramatique, le peuple se bouge et vit. Lapalissade, me direz-vous ? Je ne le pense malheureusement pas. Encore une fois, elle a défendu - avec brio - cette idée sur le plateau de Ce soir ou jamais, en expliquant que les femmes iraniennes, dominées politiquement, juridiquement, se rattrapaient en quelque sorte en faisant des études, puisqu’il semble qu’une large majorité des étudiants en Iran sont en réalité des... étudiantes. On peut épiloguer pendant des heures sur le régime politique iranien... je pense qu’en tant qu’Occidentaux, nous nous devons d’espérer envers ce mouvement de fond qui traverse la société iranienne, ce mouvement contre lequel aucun régime ne peut strictement rien faire, c’est celui de l’émancipation des femmes, par l’éducation, la culture, le travail. C’est d’ailleurs, je crois car je ne l’ai pas lu, le thème principal du livre de Thierry Coville, spécialiste de ce pays (Iran, La Révolution invisible).

Et puis, je ne voudrais pas finir cet article sans mentionner les impensés que les Occidentaux peuvent avoir sur eux-mêmes et qui sautent aux yeux au regard de Marjane dans le film. Revenue en Iran, elle explique qu’en Europe, on peut mourir dans la rue sans que personne n’en ait rien à faire, laissant là assez amer sur la solidarité et la fraternité en nos contrées. Que dire de ce cassage en règle du nihilisme bien européen et bien postmoderne lorsque Marjane explique que ce n’est pas pour s’amuser que sa famille se bat, se fait emprisonner, se fait exécuter parfois ? Que dire enfin de cette distance - si appréciable - que nous pouvons cultiver avec la guerre, l’horreur, la mort et décider que, oui ou non, il faut mener telle ou telle guerre, sans jamais avoir à l’esprit - et c’est normal - la situation humaine sur place. Voilà, aucune leçon n’est dispensée (si ! Marjane en reçoit une belle de sa grand-mère), il n’y a pas de camps de gentils ou de méchants, ce film est simplement un appel à la compréhension, à l’empathie, à la destruction des idées reçues, et à la lutte pour la liberté, les libertés individuelles. Merci et bravo Marjane et Vincent !
Cette sacrée grand mère :" ouuu tu as grandi ! tu touches presque les couilles du seigneur ! " qui lui inculquera un joli et profond maître-mot : Soit fidèle à toi même.
et "on a toujours le choix, toujours !"[/gv3box]



[gv3box= Site Officiel]



[/gv3box]


Il y a tellement de chose à dire sur ce joli film.. la responsabilité de l'Occident qui iinstallant un dictateur ( pardon un empereur) a provoqué la révolution qu'on a connu et qui en conséquence a mis au pouvoir la charmante et joyeuse bande de barbus chef orchestré en grave majeur aujourd'hui par Ahmadinejad.

Chapeau bas à Satrapi
 

Babel

Elite
Ouais, j'ai maté des extraits sur allociné, il a l'air vraiment terrible, et fort drôle (même si c'est triste dans le fond mais bon)..

j'irai le voir ou le louerai !
 

GueriX

je te kroink tu me kroink
l'ai vu hier

TERRIBLE !!!

je le conseille vraiment, ils ont réussi mélanger la tristesse et le rire de manière admirable.

vraiment d'actualité le comportement des gens dans ce film

:love:
 
1er
OP
M

MaRTIaL

Dayvan Cowboy
m'attendait à plus de gens emballés ;/
 

_Musca

Touriste
d'autres personnes ont été le voir?

J'aimerais vraiment le voir celui là tiens
 

GueriX

je te kroink tu me kroink
R

RedCross

ex membre
HA si si, moi j'ai vu le film j'ai plus pensé à venir mettre mon commentaire, mais c'est très bien !
Le récit est vraiment bien passé, j'aime ce mélange de fraîcheur/humour/légèreté avec ce fond assez dur. Graphiquement, j'ai bien accroché aussi, j'avais des craintes au début, mais en fait c'est tout bon à l'écran aussi ce côté naïf et hyper simple, la schématisation de formes, etc...
Enfin bref, un bon film, maintenant, je vais me lire la BD, histoire de pas finir idiot.
 
H

HiboO

ex membre
du tout bon ce film, je me marre encore en y pensant:-D

j'adore la petite...pas sa langue dans sa poche. Et plus elle grandit, plus j'ai pu m'identifier au personnage...
en tout cas, satrapi a tres bien rendu les frasques et les doutes de l'adolescence:gne: dans un pays en guerre ou non, finalement, on se ressemble un peu tous, non?;)
ce film fait vraiment du bien parce qu'il est plein de sincerite...
bref, je vous le conseille! (a cote des dialogues de persepolis, pirates des caraibes3 c'est du flan:-D )
 
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.
Haut