OldzZ
Elite
Comme le débat fut lancé par un thread dans le forum Musique, (PierPolJack répond à MC JeaN GaB 1)
Je me permets, de lancer le débat, et surtout de commencer par un article explicatif de ce qu'est vraiment le mouvement
REDSKINS:
La france : une situation particulière
Le mouvement redskin français (le premier à exister de manière spécifique au niveau international) est né dans des conditions particulières autour des années 1984/86. D'un côté, une situation économique et politique extrêmement dure, caractérisée par un chômage massif, le début de politiques néo-libérales et qui voit l'installation en France d'un très grand mouvement d'extrême-droite représenté pa r le Front National. De l'autre, l'émergence d'un mouvement culturel : l'alternatif (mélange de punk-rock en français, de contestation politique, et de brassage des cultures).
Une culture urbaine à part
Les premiers redskins français ne sont pas du tout issus du mouvement skinhead et de sa culture. A cette époque, la quasi totalité des skinheads en France sont soit fascistes, soit apolitiques. Ils traînent dans les concerts punks et les squatts pour y mettre la zone, attaquent des clochards dans la rue, s'en prennent aux immigrés, dépouillent les gamins dans le métro. Ils font la Une des journaux, des magazines de télé, ils paradent dans les manifs. Autour des Béruriers Noirs se crée alors une sorte de Service d'Ordre, qui se charge de protéger les concerts et d'empêcher les fafs de rentrer. C'est la naissance de la première bande importante de redskins, les Red Warriors et aussi les premiers "chasseurs" de fafs parisiens. Auparavant quelques individus isolés avaient entendu parlé des Redskins (le groupe anglais), et séduits par l'alliance du look prolo/baston des skins et des idées d'extrême-gauche, avaient fait un peu le même chemin. Les Red Warriors (avec d'autres) vont se charger de faire changer la peur de camp. Trois ans plus tard, il n'y a plus personne à Paris du moins, pour se montrer avec un drapeau français sur le bomber. Cette victoire n'est évidemment pas l'oeuvre des Red Wawa tous seuls, mais de la multiplication des ripostes, de la lassitude des "vieux" fafs, de l'abandon de certains qui se rendent compte qu'ils ont été manipulés par des politicards et que le fascisme ne mène nulle part... Les Red Warriors auront néanmoins été le déclencheur d'une certaine façon d'envisager l'antifascisme radical, en lien avec la situation concrète de l'époque. Plusieurs bandes se sont formées, plus ou moins mythiques comme les Red Ants, les Lenine Killers, la Red Action Skinhead et à Marseille la Massilia Red Army. Elles auront donné naissance à un phénomène bien moins intéressant, celui des "chasseurs" de skins. Si certaines bandes comme les Ducky Boys ont une éthique et des règles de conduite, d'autres ne seront que des semeurs d'embrouilles qu'il sera aussi dangereux de croiser que les fafs quelques années plus tôt. Cette logique de territoire, de gangs, de baston pour la baston, ne prendra heureusement pas l'ampleur qu'elle a encore aujourd'hui aux USA.
La culture de ce mouvement est variée : au niveau musical oï, punk alternatif, reggae, mais aussi psychobilly ou encore hip-hop. D'une certaine manière, les redskins sont "l'avant-garde" la plus décidée à l'intérieur de l'alternatif contre le fascisme et le racisme. La musique est secondaire. Le seul groupe à faire l'unanimité sera bien évidemment The Redskins, le groupe de power-soul trotskiste (Socialist Worker Party) britannique. Politiquement aussi, il n'y a pas d'unité : certains sont trotskistes tendance OCI ou LCR, d'autres PCF, les plus nombreux de sensibilité autonome ou libertaire. Le SCALP (section carrément anti Le Pen), groupe libertaire non dogmatique et ultra activiste, attirera à lui l'essentiel de l'engagement politique des redskins de l'époque. Enfin, au niveau du look, les redskins cultivent un savant mélange d'éléments empruntés aux skins (bombers, docs), aux psychos (brosses flat top, bandana), et aux premiers B.Boys (pantalons larges, baskets..). Le tout agrémenté de symboles indiens (boucles de ceinture, bagues de combat, tee-shirt des Washington Redskins...) et de folklore prolo (pull camionneur, bleu de travail). Certains aussi s'empareront de la mode du bomber retourné côté orange lancée par le groupe anglais, mais pas tous (trop voyant? trop disco?).
C'est donc au départ, un mouvement culturel ouvert, qui ne cherche pas à se différencier du reste de l'underground de l'époque, mais qui exprime un antifascisme viscéral et énergique, dans la rue et les concerts.
Si cela vous intéresse, approfondissez le sujet via la source:
http://membres.lycos.fr/lespartisans/reskin.html
:wink:
Je me permets, de lancer le débat, et surtout de commencer par un article explicatif de ce qu'est vraiment le mouvement
REDSKINS:

La france : une situation particulière
Le mouvement redskin français (le premier à exister de manière spécifique au niveau international) est né dans des conditions particulières autour des années 1984/86. D'un côté, une situation économique et politique extrêmement dure, caractérisée par un chômage massif, le début de politiques néo-libérales et qui voit l'installation en France d'un très grand mouvement d'extrême-droite représenté pa r le Front National. De l'autre, l'émergence d'un mouvement culturel : l'alternatif (mélange de punk-rock en français, de contestation politique, et de brassage des cultures).
Une culture urbaine à part
Les premiers redskins français ne sont pas du tout issus du mouvement skinhead et de sa culture. A cette époque, la quasi totalité des skinheads en France sont soit fascistes, soit apolitiques. Ils traînent dans les concerts punks et les squatts pour y mettre la zone, attaquent des clochards dans la rue, s'en prennent aux immigrés, dépouillent les gamins dans le métro. Ils font la Une des journaux, des magazines de télé, ils paradent dans les manifs. Autour des Béruriers Noirs se crée alors une sorte de Service d'Ordre, qui se charge de protéger les concerts et d'empêcher les fafs de rentrer. C'est la naissance de la première bande importante de redskins, les Red Warriors et aussi les premiers "chasseurs" de fafs parisiens. Auparavant quelques individus isolés avaient entendu parlé des Redskins (le groupe anglais), et séduits par l'alliance du look prolo/baston des skins et des idées d'extrême-gauche, avaient fait un peu le même chemin. Les Red Warriors (avec d'autres) vont se charger de faire changer la peur de camp. Trois ans plus tard, il n'y a plus personne à Paris du moins, pour se montrer avec un drapeau français sur le bomber. Cette victoire n'est évidemment pas l'oeuvre des Red Wawa tous seuls, mais de la multiplication des ripostes, de la lassitude des "vieux" fafs, de l'abandon de certains qui se rendent compte qu'ils ont été manipulés par des politicards et que le fascisme ne mène nulle part... Les Red Warriors auront néanmoins été le déclencheur d'une certaine façon d'envisager l'antifascisme radical, en lien avec la situation concrète de l'époque. Plusieurs bandes se sont formées, plus ou moins mythiques comme les Red Ants, les Lenine Killers, la Red Action Skinhead et à Marseille la Massilia Red Army. Elles auront donné naissance à un phénomène bien moins intéressant, celui des "chasseurs" de skins. Si certaines bandes comme les Ducky Boys ont une éthique et des règles de conduite, d'autres ne seront que des semeurs d'embrouilles qu'il sera aussi dangereux de croiser que les fafs quelques années plus tôt. Cette logique de territoire, de gangs, de baston pour la baston, ne prendra heureusement pas l'ampleur qu'elle a encore aujourd'hui aux USA.
La culture de ce mouvement est variée : au niveau musical oï, punk alternatif, reggae, mais aussi psychobilly ou encore hip-hop. D'une certaine manière, les redskins sont "l'avant-garde" la plus décidée à l'intérieur de l'alternatif contre le fascisme et le racisme. La musique est secondaire. Le seul groupe à faire l'unanimité sera bien évidemment The Redskins, le groupe de power-soul trotskiste (Socialist Worker Party) britannique. Politiquement aussi, il n'y a pas d'unité : certains sont trotskistes tendance OCI ou LCR, d'autres PCF, les plus nombreux de sensibilité autonome ou libertaire. Le SCALP (section carrément anti Le Pen), groupe libertaire non dogmatique et ultra activiste, attirera à lui l'essentiel de l'engagement politique des redskins de l'époque. Enfin, au niveau du look, les redskins cultivent un savant mélange d'éléments empruntés aux skins (bombers, docs), aux psychos (brosses flat top, bandana), et aux premiers B.Boys (pantalons larges, baskets..). Le tout agrémenté de symboles indiens (boucles de ceinture, bagues de combat, tee-shirt des Washington Redskins...) et de folklore prolo (pull camionneur, bleu de travail). Certains aussi s'empareront de la mode du bomber retourné côté orange lancée par le groupe anglais, mais pas tous (trop voyant? trop disco?).
C'est donc au départ, un mouvement culturel ouvert, qui ne cherche pas à se différencier du reste de l'underground de l'époque, mais qui exprime un antifascisme viscéral et énergique, dans la rue et les concerts.

Si cela vous intéresse, approfondissez le sujet via la source:
http://membres.lycos.fr/lespartisans/reskin.html
:wink: