Kaman
Elite
Ne dis pas que c'est de la merde, dis que tu n'aimes pas...
Lorsqu'on a un échange d'opinion avec quelqu'un, ce propos n'est que trop courant. Etonnamment, il n'apparaît quasiment que lorsqu'il est question de musique, et à ceci je n'ai aucune explication. Toutefois, il me semble intéressant de proposer quelques réflexions à ce sujet en espérant lancer un débat plus constructif que ce à quoi cela donne lieu habituellement.
Pour commencer il faut bien poser une chose. Quand nous émettons un avis, il n'appartient qu'à nous et se pose rarement en synthèse de plusieurs avis. C'est ce qu'on appelle la subjectivité, la base-même de la critique. Si utiliser la première personne ne permet aucune ambiguïté dans une critique, il semblerait que, pour de nombreuses personnes, en faire abstraction relève du blasphème.
Or il n'est rien d'absolu dans ce monde (sauf pour les croyants) et, dès lors, dire d'une oeuvre que "c'est de la merde" revient exactement au même que dire "JE trouve que c'est de la merde". Il est étrange de constater la grande similitude entre "Je n'aime pas" et "je trouve que c'est de la merde", même si le degré de critique, quoique plutôt le degré linguistique, est différent.
J'en arrive, par là, à mon approche de ce débat. Comment résumer le débat à autre chose qu'un simple chippotage sur la portée des mots? A vrai dire, il faut aussi tenir compte d'un facteur important: la réceptivité à la critique. Nos goûts sont souvent tels des convictions, et comme beaucoup n'aiment pas que l'on secoue leurs convictions, il est souvent sensible de critiquer avec une virulence apparente les goûts artistiques d'un personne.
C'est d'autant plus le cas quand l'on critique directement l'oeuvre d'une personne, elle se sent blessée car elle sait le travail fourni pour arriver à ce résultat. Ce n'est là qu'un cas particulier mais à partir du moment où une oeuvre devient publique, il est du droit, et même du devoir, de la critiquer.
Passé ce point, les partisans de la phrase citée comme base du débat se rabattront sur le manque de justification. Le point sensible au sujet de la critique est souvent qu'il faut une critique construite, et en ce point je rejoins la plupart des gens. Néanmoins, et pour en revenir à l'idée de départ, où se trouve la différence entre dire "je n'aime pas" et "c'est de la merde" s'il n'y a aucune justification qui la suit? Mais hypocritement, on demande rarement à quelqu'un qui "n'aime pas" d'expliquer pourquoi tandis que celui qui dira "c'est de la merde" aura tôt fait de se retrouver devant un véritable tribunal de l'inquisition.
L'idée principale que j'aimerais faire comprendre à ceux qui défendent, sans savoir pourquoi, c'est qu'il n'y a aucun absolu en art et que dès qu'un avis est émis sur la qualité d'une oeuvre, c'est une critique et par définition une critique est subjective.
A quoi bon s'encombrer de "je" "tu" "il" quand il est question d'opinion?
A quoi bon utiliser des pincettes stérilisées pour dire ce que l'on pense d'une oeuvre?
Je suis persuadé que beaucoup vont trouver des "failles" dans mon raisonnement et c'est tant mieux, serais-je tenté de dire. En réalité, il y a plusieurs années j'aurais presque étranglé ceux qui osaient dire de quelque chose que c'était de la merde, et après réflexion je me suis dit que la meilleure manière de résumer cette pensée serait celle-ci:
Chippotage!
Lorsqu'on a un échange d'opinion avec quelqu'un, ce propos n'est que trop courant. Etonnamment, il n'apparaît quasiment que lorsqu'il est question de musique, et à ceci je n'ai aucune explication. Toutefois, il me semble intéressant de proposer quelques réflexions à ce sujet en espérant lancer un débat plus constructif que ce à quoi cela donne lieu habituellement.
Pour commencer il faut bien poser une chose. Quand nous émettons un avis, il n'appartient qu'à nous et se pose rarement en synthèse de plusieurs avis. C'est ce qu'on appelle la subjectivité, la base-même de la critique. Si utiliser la première personne ne permet aucune ambiguïté dans une critique, il semblerait que, pour de nombreuses personnes, en faire abstraction relève du blasphème.
Or il n'est rien d'absolu dans ce monde (sauf pour les croyants) et, dès lors, dire d'une oeuvre que "c'est de la merde" revient exactement au même que dire "JE trouve que c'est de la merde". Il est étrange de constater la grande similitude entre "Je n'aime pas" et "je trouve que c'est de la merde", même si le degré de critique, quoique plutôt le degré linguistique, est différent.
J'en arrive, par là, à mon approche de ce débat. Comment résumer le débat à autre chose qu'un simple chippotage sur la portée des mots? A vrai dire, il faut aussi tenir compte d'un facteur important: la réceptivité à la critique. Nos goûts sont souvent tels des convictions, et comme beaucoup n'aiment pas que l'on secoue leurs convictions, il est souvent sensible de critiquer avec une virulence apparente les goûts artistiques d'un personne.
C'est d'autant plus le cas quand l'on critique directement l'oeuvre d'une personne, elle se sent blessée car elle sait le travail fourni pour arriver à ce résultat. Ce n'est là qu'un cas particulier mais à partir du moment où une oeuvre devient publique, il est du droit, et même du devoir, de la critiquer.
Passé ce point, les partisans de la phrase citée comme base du débat se rabattront sur le manque de justification. Le point sensible au sujet de la critique est souvent qu'il faut une critique construite, et en ce point je rejoins la plupart des gens. Néanmoins, et pour en revenir à l'idée de départ, où se trouve la différence entre dire "je n'aime pas" et "c'est de la merde" s'il n'y a aucune justification qui la suit? Mais hypocritement, on demande rarement à quelqu'un qui "n'aime pas" d'expliquer pourquoi tandis que celui qui dira "c'est de la merde" aura tôt fait de se retrouver devant un véritable tribunal de l'inquisition.
L'idée principale que j'aimerais faire comprendre à ceux qui défendent, sans savoir pourquoi, c'est qu'il n'y a aucun absolu en art et que dès qu'un avis est émis sur la qualité d'une oeuvre, c'est une critique et par définition une critique est subjective.
A quoi bon s'encombrer de "je" "tu" "il" quand il est question d'opinion?
A quoi bon utiliser des pincettes stérilisées pour dire ce que l'on pense d'une oeuvre?
Je suis persuadé que beaucoup vont trouver des "failles" dans mon raisonnement et c'est tant mieux, serais-je tenté de dire. En réalité, il y a plusieurs années j'aurais presque étranglé ceux qui osaient dire de quelque chose que c'était de la merde, et après réflexion je me suis dit que la meilleure manière de résumer cette pensée serait celle-ci:
Chippotage!