Je suis en pleine lecture du livre "Géopolitique : constantes et changements dans l'Histoire" d'Aymeric Chauprade. Le bouquin est une vraie mine d'informations, mais l'une d'entre elles, en particulier, m'a semblé mériter la création d'un topic, tant le débat qu'elle suscite s'avérera capital dans les années à venir : les conséquences irrémédiables et à court terme de l'idéologie immigrationniste.
Le texte (assez long toutefois, je tenterai d'en faire un résumé demain, si possible) :
Le texte (assez long toutefois, je tenterai d'en faire un résumé demain, si possible) :
L’Europe est entrée dans le vieillissement plus tôt que le reste du monde. Dans l’Union à quinze, avant l’élargissement, la vieillesse est déjà 50% plus présente que la jeunesse et certains pays, comme l’Allemagne et l’Italie, sont proches de la proportion de 2 « seniors » pour un jeune. Le vieillissement accélère le déclin démographique de l’Europe : en valeur relative d’abord, puisque si les Européens formaient à eux seuls le quart de la population mondiale en 1900, ils ne représentent désormais que 10% de cette population ; en valeur absolue ensuite : l’Europe est la seule région du monde dont les effectifs vont diminuer durant le premier tiers de ce siècle. L’évolution de deux grands peuples qui se sont massacrés mutuellement à Stalingrad illustre d’ailleurs ce déclin général : dans 25 ans le peuple allemand aura fondu de 10 millions et le peuple russe (deux avortements pour une naissance) de 15 millions. Sur les vingt-cinq pays de l’Union élargie, dix-sept (dont ceux d’Europe centrale) connaissent des excédents de décès par rapport aux naissances. Avec ses quelques 380 millions d’habitants, l’Union européenne des quinze pays d’avant l’élargissement de 2004 n’avait pas plus de naissances que les Etats-Unis avec leurs 295 millions de citoyens.
Ce phénomène ne fait que traduire l’effondrement de la volonté de puissance des Européens : négation de l’idée de civilisation européenne, repentance permanente s’agissant de l’histoire de l’Occident, culture de mort, féminisation des valeurs dominantes…
Parallèlement à la perte progressive de son substrat ethnique, l’Union européenne connaît, depuis le dernier tiers du XXème siècle, un établissement en masse de populations d’origine extra-européenne. Des migrants viennent compenser le dépeuplement européen.
C’est un fait constaté par l’O.C.D.E. : l’Europe (l’Union européenne des 15), est devenue la première région mondiale d’immigration avec 1,5 millions d’entrées légales annuelles, contre un peu plus d’1 million pour le Canada et les Etats-Unis réunis.
Deux aires géographiques sont cependant à distinguer au sein de l’Union : d’une part, la nouvelle Europe, celle de l’élargissement, qui se dépeuple à grande vitesse et n’est encore que très peu concernée par les flux migratoires extra-européens (mais son entrée dans le capitalisme mondialisé et l’idéologie des Droits de l’Homme laisse prédire la formation d’une dynamique migratoire d’origine extra-européenne) ; d’autre part, l’Europe occidentale, qui hier colonisa l’Afrique et l’Asie, et qui, aujourd’hui, connaît un mouvement massif de contre-colonisation.
L’accroissement naturel de l’Union européenne (soustraction des décès aux naissances) n’est, pour quinze pays, que de + 400 000, tandis que le solde migratoire annuel est de l’ordre de + 1,6 millions de personnes. Autrement dit, l’immigration (légale) est quatre fois plus importante que l’accroissement naturel des citoyens européens (qui évidemment ne sont pas uniquement des Européens de souche). Si l’immigration progresse 4 fois plus vite que l’accroissement naturel (lequel, faut-il encore le répéter, comptabilise la natalité des immigrés arrivés les années précédentes), on peut alors en conclure aisément que la population européenne est en passe d’être remplacée, sur un temps historique relativement court, par des populations non européennes.
Considérons le cas français. Selon l’INSEE, 9% de la population de la France métropolitaine est originaire du continent africain et d’Eurasie (Turquie). Or, à eux seuls, ces 9% assurent 16% des naissances en France, soit 110 000 naissances. Le taux de fécondité des femmes d’origine immigrée en France (hors continent européen) est en effet supérieur à celui des femmes de souche européenne : 2,16 enfants par femme contre 1,7.
Une projection pour 2030 ouvre alors sur la perspective suivante : même en imaginant la mise en place d’une politique d’immigration zéro, la France compterait dans vingt-cinq ans 10 millions de résidents légaux d’origine extra-européenne, ce qui représenterait 15% de la population et 30% des naissances. Autrement dit, au tiers de ce siècle, un tiers de la « future France » serait d’origine extra-européenne. Une politique d’immigration zéro décidée aujourd’hui ne suffirait donc pas à empêcher la population française de souche européenne d’être minoritaire au début du XXIIème siècle. Or nous sommes déjà très loin de la politique d’immigration zéro : 170 000 nouveaux migrants réguliers extra-européens entrent annuellement sur le territoire, dont 70 000 par le seul mécanisme de regroupement familial (étrangement, alors que partout en Europe le nombre total de mariages diminue, le nombre de mariages mixtes, lui, explose). Les Français de souche européenne qui naissent aujourd’hui mourront dans une France au profil majoritairement africain et asiatique. Et tel est le sort promis à toute l’Europe occidentale, de l’Italie à la Belgique, en passant par le Royaume-Uni et l’Allemagne si un mouvement massif d’inversion des flux migratoires extra-européens n’est pas engagé rapidement.
Car ces calculs ne prennent pas en compte le phénomène de l’immigration clandestine, exclusivement extra-européenne et qui ne cesse de s’accroître. Pour la seule France, on estime autour de 100 000 le nombre annuel de nouveaux clandestins ; moins d’un dixième (10 000) sont refoulés. Et une proportion conséquente de ces nouveaux entrants annuels aura toutes les chances d’être régularisée dans les cinq années suivantes. De 2002 à 2005, le nombre d’immigrés extra-européens régularisés seulement pour six pays de l’Union aura été de 220 000 pour la France, 50 000 pour la Belgique, 720 000 pour la Grèce, 1,5 millions pour l’Italie (dont 700 000 pour la seule année 2002), 580 000 en Espagne, 240 000 au Portugal, soit un total moyen annuel de plus de 1 100 000 clandestins supplémentaires pour seulement 6 pays de l’Union européenne.
Dans l’avenir la pression migratoire extra-européenne ne peut qu’augmenter. Le taux de départ annuel au Maroc est déjà de 15% des hommes valides, soit 7,5 fois la moyenne mondiale du taux d’émigration par pays (2%), dans un pays où le taux de chômage des jeunes de 15 à 30 ans atteint 60% (comme en Algérie et en Afrique noire). Un sondage effectué en 2003 par une organisation immigrationniste montrait que sur 600 Marocains de moins de 30 ans, 82% avaient pour seule ambition de partir s’installer en Europe. Au Mali ou au Bangladesh, l’immigration vers l’Europe constitue la principale source de revenu.
La pression migratoire ne se résume pas au seul détroit de Gibraltar (fait médiatisé). La principale plateforme d’immigration clandestine vers l’Union européenne est la Turquie. Les autorités turques arrêtent chaque année 100 000 illégaux venus d’Asie centrale, du Moyen-Orient et d’Asie. Un effort qui « compense » leur propension à laisser partir la pauvreté turque vers l’Union. Quant à la Grèce, elle qui ne compte qu’une dizaine de millions d’habitants a déjà refoulé en moins de dix ans plus de 2 millions de clandestins, soit l’équivalent d’1/5 de sa population.
Dans les décennies à venir, la pression migratoire va s’accentuer. Or cette pression va augmenter à un moment où l’Union européenne prévoit, d’ici 2015, d’accroître le périmètre de ses frontières (par l’intégration des pays balkaniques et de la Turquie) d’au moins 12 000 kilomètres de déserts, marécages, steppes et forêts.
Le cas de la Méditerranée est à lui seul parlant. La rive Nord (européenne) compte aujourd’hui environ 180 millions d’habitants tandis que la rive Sud (musulmane) en compte 240 millions. En 2030, la rive Nord aura perdu 6 millions d’Européens (avec une saignée phénoménale d’Italiens et d’Espagnols), tandis que la rive Sud gagnera 100 millions d’extra-Européens, atteignant les 300 millions de musulmans. On aura donc « face à face », en Méditerranée, deux fois plus de population extra-européenne que de population européenne.
Or ce réservoir démographique qui fait face aux rivages méditerranéens de l’Europe est caractérisé notamment par le plus fort taux d’émigration du monde. Alors que la moyenne mondiale se situe à 2% de la population (qui émigre chaque année), le taux de départ moyen en Méditerranée est de 5% de la population. Taux supérieur à la zone Caraïbes et à l’Asie. Traduisons cela en données quantitatives : depuis le début des années 1960, près de 20 millions des ressortissants des pays de la rive Sud ont émigré (pas seulement vers l’Europe, mais aussi vers l’Amérique du Nord).