La folie d'être soi-même

Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.

Kaman

Elite
Voici un texte que je viens d'écrire d'une traite sans même me relire, il pose à la fois des questions d'ordre général et présente des questions d'un ordre plus personnel que je me pose.

Je vous demanderai d'éviter de répondre si c'est pour faire du vent, j'attends uniquement des réponses pouvant éventuellement mener à une solution.

Merci de prendre la peine de lire :wink:

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Au fond qu’est-ce que cela signifie « être soi-même » ?


Telle est la question qui, sans cesse, résonne dans mon esprit depuis plusieurs mois. Coincé entre un amour inéluctable de la vie et un questionnement intense sur le sens à donner à celle-ci, je me perds souvent dans mes propres méandres. Est-ce l’Autre, ce miroir grossissant qui n’attend qu’une chose, qui fait que bien trop souvent je suis ce que l’on attend de moi avant d’être et de penser par moi-même. Ce regard de l’autre plongé dans le nôtre en attente d’une quelconque similitude, sans quoi la critique se fera dure.

Comment cerner le concept d’amour lorsqu’à l’opposé de cette recherche de l’être semblable on tombe bien trop souvent dans les filets d’un être fondamentalement différent? Peut-être cette aspiration vers un semblant de perfection au travers d’une prétendue symbiose, image donnée si souvent dans les arts et jamais réellement atteinte. Un conditionnement tel que l’envie d’être quelque chose prend régulièrement le pas sur la sensation d’être fidèle à soi-même. Dès notre naissance nous sommes limités par les barrières mentales et morales que nous infligent ce conditionnement.

Où est-il écrit que l’Amour symbolise le bien là où la Haine est l’étendard du mal ? Dans l’esprit collectif. Ce n’est pas une notion innée de chacun de nous. Être soi-même n’est-ce pas au fond savoir faire abstraction – ou non- volontairement de ces concepts hérités ? Là encore mon esprit se perd dans d’innombrables pensées s’opposant les unes aux autres. Une dualité entre ce qui nous rattache à la communauté et cette envie d’être honnête vis à vis de soi.

Voici longtemps que je pense ne plus être moi-même. Tout cela suite à la perte de certains repères. Plus précisément, un repère hautement sentimental. Une perte irréparable car fataliste. Là s’opère une liaison entre le sens d’une relation et le sens de la vie. Si on est – ou que l’on croit être – soi-même, c’est avant tout grâce à ces interactions qui façonnent les aspects de notre personnalité, mais dès lors vivre et perpétuer certains de ses aspects alors que la source-même n’est plus peut paraître comme une infidélité malgré la légitimité de l’acte. Et c’est sans doute à ce niveau que se situe mon blocage, une impression proche de la folie à chaque instant. Jamais cette impression ne s’était faite aussi concrète que lorsque je me suis aperçu que je réussissais à aimer d’autres personnes alors que cette perte m’avait quasiment fait jurer de ne plus m’attacher à quiconque.

Réaction totalement inverse, donc, de celle attendue. Tellement inverse d’ailleurs qu’au lieu d’être plus réticent qu’auparavant je me retrouvais désormais capable de vouer une amitié sans borne, voire un amour tout ce qu’il y a de plus véritable, à des gens dont je ne connaissais pourtant pas grand chose. Cette mort m’a amené un amour tel de la vie que je me serais senti coupable de ne pas profiter de chaque seconde au maximum, sans pour autant réussir à me détacher cette image morbide. Contradiction ? Sans doute, toujours est-il que je ne m’en suis pas de suite rendu compte, d’où ce mélange de bien-être intense et ce sentiment d’inutilité extrême. Au fond n’est-ce pas plutôt l’impression d’être tellement inutile et éphémère qui m’a donné cette foi en la vie, cette envie de communier un bonheur infini aux gens que j’étais amené à fréquenter ?

Beaucoup de questions mais peu de réponses, il a fallut une discussion avec l’être aimé - celui qui a réussi à me faire penser à autre chose que mon ami définitivement perdu – pour me rendre compte du point que j’avais atteint dans ma presque folie. Cette peur tellement présente de perdre les gens que j’aime que j’en devenais presque possessif, étouffant. La question qui hante le plus mon esprit depuis quelques temps est cette dernière : « Comment faire pour redevenir moi-même ? »

J’ai l’impression d’une non-existance tellement frustrante que jamais avant je n’avais procédé une remise en question aussi forte… Ce qui me fait le plus peur est le résultat que je vais atteindre.
 
T

ttt3566

ex membre
bon, je vais prendre le temps de répondre correctement à ce texte, et j'espere etre le premier à le faire, histoire d'éviter toute imbécilité sortie sans la moindre réflection!


Je crois que dans la vie, il y a plusieurs étapes, ou l'on passe par des stades de prises de consciences plus ou moins importantes. Ces étapes sont liées à ce que l'on vit, à nos interactions avec le monde qui nous entoure, que ce soit par nos relations avec notre famille, avec nos amis ou avec la personne que l'on aime. Quelque part c'est normal de chercher à se repositionner face à ces personnes avec qui on vit, avec qui on partage les choses. Rester 100% soi-meme serait faire preuve, d'apres moi, d'un extreme égoïsme. Chacun adapte un peu son comportement, en fonction de la personne qui se trouve en face (pour faire clair, personne n'a le meme comportement avec ses amis, et avec sa copine par exemple). Ca fait partie meme du mot "relation", mot qui implique l'interaction entre deux (ou plusieurs) personnes, et donc compromis, d'un coté comme de l'autre!

La ou ce qui est "normal" devient dangereux, c'est quand la balance penche plus du coté de la personne qu'on a en face de soi! Prenons le cas de Kaman, je crois qu'il a pris conscience petit à petit du fait qu'il changeait sa personnalité et son comportement par rapport à la personne qu'il aime (sans doute par rapport aux autres aussi). Jusque la, normal! Seulement comme dans toute relation, il arrive un moment ou l'équilibre subtil entre les deux personnes est rompu! On en vient alors à faire tout ce que l'autre désire, tout ce qui est bon pour l'autre, on ne pense plus que par et pour l'autre! On ne vit plus que par le bonheur qu'on arrive à procurer aux autres...
On en vient à s'oublier soi-meme, les besoins, les envies, et un jour, paf, on se réveille avec l'impression de ne plus etre soi-meme! Etrange sensation que celle d'avoir l'impression d'etre devenu ce que les autres voulaient qu'on soit! Comme si on avait été formatté!

Une fois que la prise de conscience est la, c'est comme si l'équilibre balancait sans cesse entre l'envie de se sentir bien en rendant les autres heureux, et l'envie de pleurer tellement on se sent vide!

Je pense que c'est ce qui arrive la, l'impression de ne pas etre soi-meme, de ne plus avoir de personnalité propre, ce qui entraine un sentiment d'inexistance assez désagréable. Je crois que c'est la qu'il faut arriver à penser un peu à soi, en se tournant vers des personnes qui acceptent et reconnaissent ce que tu es, dans ton entiereté, ou bien alors, de rencontrer des gens, qui en te découvrant, t'aideront à te redécouvrir toi meme...perso, je crois que meme si cette situation n'est pas des plus joyeuses à traverser, elle est néanmoins nécéssaire, car elle t'apprendra énormément de choses sur toi, et sur les gens qui t'entourrent...

petit edit : il serait bon de faire part de ce que tu penses sur tout ça aux gens qui t'entourrent, et d'en discutter avec eux, de maniere calme! apres tout, à eux aussi d'équilibrer un peu la balance :)

ala, tout ce que j'ai dit n'est en rien absolu ou définitif :)
 
1er
OP
Kaman

Kaman

Elite
Pour ce qui est de la relation avec ma copine c'est un peu la même chose depuis le début. D'un côté, elle est trop indépendante à mon goût et de son côté elle me trouve trop envahissant, elle me demande de faire un effort... Moi je mon côté je lui en demande aussi. Je sais que ça ne va pas être facile à résoudre mais c'est la première fille que j'aime vraiment de tout mon coeur, je ne la laisserais pas partir... Mais ce qui me fait peur c'est le problème vient de notre nature à chacun, on peut tenter des concessions mais je ne sais par pour quel résultat...

J'ai peur parce que je me rends compte que je suis tombé amoureux d'une fille qui supporte de moins en moins l'aspect le plus présent de ma personnalité...
 

coOly

Elite
Je viens de lire avec attention ton post et je trouve que tu t'exprimes vachement bien. C'est un qualité rare de savoir exprimer ses sentiments de la sorte......cultive la!

Je n'ai malheureusement pas l'aisance que tu as pour t'exprimer mais je vais quand même tenter d'exprimer ce que je pense :

Pour ce qui est de ton "problème" avec ta copine je pense que si tu as l'impression de ne pas être toi même, d'essayer d'être celui que tu penses qu'elle appréciera, ça ne marchera pas à long terme.

Mais ce qui m'inquiète encore plus c'est que je pense que tu crois que si tu deviens toi-même elle ne t'aimeras plus! Si tu avais plus confiance en ce que tu vaux vraiment, en ce que tu es vraiment, tu résoudrais pas mal de tes problèmes. Quand tu dis que tu es possessif avec elle, que "tu ne la laisserais pas partir", je pense que c'est parce que tu n'as pas confiance en toi.

Parles en avec elle, c'est primordial. Ainsi, tu te dévoileras un peu.......et qui sait, elle découvrira et te ferras découvir qui tu es.

:wink:
 
1er
OP
Kaman

Kaman

Elite
Juste pour répondre, parce que je pensais que mon topic était maintenant dans les abysses du forum... C'est désormais fini avec ma copine, ça ne s'est pas du tout bien fini, mais je ne vais pas rentrer dans les détails, mon but en faisant ce post n'étant pas de donner des éléments croustillants de ma vie privée.

Donc je tenais à relever un point sur lequel tu te trompes, la confiance en moi, je l'ai très clairement, et ce n'est pas la que la bât blessait... C'est juste qu'il faut savoir admettre qu'on est bien trop différent pour que - même si il y a des concessions de part et d'autre - ça marche un jour.

Les sentiments eux, et ce malgré la grande discordance dans la conception d'une relation, sont toujours bel et bien présents... Mais avec le recul je me suis rendu que par amour j'étais prêt à mille sacrifices... mais quid de son amour? Je préfère ne jamais le saoir et tenter, peu à peu de passer à autre chose... Ce qui n'aide pas c'est la manière dont ça s'est terminé mais heureusement j'ai pas mal d'amis pour m'entourer, je me change énormément les idées et il ne m'arrive que des trucs positifs.

Le seul "malheur" dans l'histoire, c'est de savoir que jamais ces sentiments ne permettraient de surmonter une trop grande différence... Je l'aime, et c'est aussi pour ça que je dois la laisser "partir".
 
Statut
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