Le Comité ministériel restreint a décidé mercredi matin la création de quelque 2000 places d'accueil supplémentaires pour demandeurs d'asile dans quatre casernes (Bastogne, Bierset, Weelde et Houthalen-Helchteren) et dans les futurs locaux de la Protection civile à Gembloux.
Le gouvernement espère aussi dégager encore environ 2000 places d'accueil via des initiatives locales.
Ces mesures viennent compléter celles prises par le gouvernement en septembre et visant à augmenter le personnel qui traite les dossiers, d'intensifier l'action diplomatique de dissuasion et de rendre plus efficace le système de notification des décisions d'expulsion.
Les places d'accueil supplémentaires dans les casernes et à Gembloux devraient être prêtes pour la fin de l'année. Ce sont les demandeurs d'asile logés actuellement dans des hôtels à la suite de décisions judiciaires qui y seront prioritairement relogés, ont expliqué le Premier ministre Yves Leterme et le secrétaire d'Etat Philippe Courard. L'objectif est de vider les hôtels, ont-ils ajouté.
38 euros par jour et par personne
Les places créés sur les sites de la défense et celui de la protection civile seront gérés par la Croix-Rouge, qui gère déjà les autres centres d'accueil.
Les sites retenus sont adéquats et seront faciles à aménager. Le coût de l'aménagement sera pris en charge par le fédéral et la Croix-Rouge sera rémunérée par demandeurs d'asile accueillis. Ce coût de l'accueil géré par la Croix-Rouge est de 38 euros par jour et par personne. Ce montant est supérieur au coût du logement en hôtel qui est de 30 euros mais il est de bien meilleure qualité, a souligné Philippe Courard.
Le cabinet de Philippe Courard, tient à préciser que le coût d'un demandeur d'asile logé à l'hôtel est bien de 30 euros auxquels il faut ajouter un chèque repas de 6 euros. Le coût de la prise en charge par la Croix-Rouge est de 38 euros. Lors de la conférence de presse après le Comité restreint, on a cité le chiffres de 20 à 25 euros pour l'accueil en hôtel.
La différence n'est donc financièrement pas très importante entre les deux types d'accueil. Toutefois la prise en charge est meilleure lorsqu'elle est assurée par la Croix-Rouge.
Des casernes pour 500 personnes
L'accueil dans les casernes se fera en partie dans les bâtiments existants et en partie dans des modules installés à cet effet par la Croix-Rouge. Il en sera de même à Gembloux, où l'accueil se fait dans un hangar construit pour la protection civile. Celle-ci ne s'y installera toutefois que dans un an. Le gouvernement a donc estimé que son utilisation temporaire pour l'accueil de demandeurs d'asile était une façon de rentabiliser le bâtiment.
A Bastogne tout comme à Bierset et à Houthalen, la capacité d'accueil sera de 500 à 550 personnes, à Gembloux de 250 personnes et à Weelde de 512, a encore indiqué Philippe Courard.
Freiner les flux
Le secrétaire d'Etat a précisé que le nombre de demandeurs d'asile avait été en hausse au cours des mois de juillet, août et septembre. Pour freiner le flux, le gouvernement veut accélérer les procédures qui sont actuellement, en moyenne, d'un an et atteignent souvent 15 mois. Il veut aussi, par la voie diplomatique, informer mieux sur les conditions à remplir pour bénéficier d'un statut de réfugié. Cet action cible surtout les pays des Balkans.
"Nous voulons respecter les traités internationaux mais nous voulons dire clairement que certains n'ont aucune chance", a souligné le premier ministre. Il a aussi insisté sur le fait que les 1000 à 1200 personnes qui sont logées à l'hôtel le sont à la suite de décisions judiciaires.
"Je respecte l'indépendance du pouvoir judiciaire et les décisions qu'il prend mais le montant des astreintes fixées à 500 euros est indécent", a commenté Philippe Courard. Ces décisions et le montant qui les accompagne créent un appel d'air et certains avocats en on fait un véritable "buziness" ", a-t-il encore remarqué.
Le paiement de ces astreintes - parfois quelques jours avant de trouver un logement dans un hôtel - a coûté 300 000 euros depuis 2009 à l'Etat.
Parallèlement à l'accueil par la Croix-Rouge, le gouvernement table aussi encore sur l'accueil organisé par les CPAS. En structurant mieux les conventions passées avec les autorités locales, il espère encore la création de 2.000 places par les CPAS. Ceux-ci sont rémunérés par le fédéral. L'accueil ne coûte donc rien aux communes. Si 2000 places sont ainsi créés, il en coûtera environ 26 millions au budget fédéral, a encore dit Philippe Courard.
