Les premières démos…
Tout a commencé il y a quelques années. Je travaillais dans différents pianos-bars à Bruxelles et composais déjà mes propres chansons depuis longtemps. L’idée d’envoyer des démos à Bruxelles et à Paris avait eu le temps de germer et je fis enfin le pas d’enregistrer quelques titres en piano/voix et guitare/voix au studio d’un de mes amis, après les heures de « bureau ».
Sachant le nombre de démos qui arrivent chaque jour dans les maisons de disques et le peu de chance que j’avais que la mienne soit écoutée, il fallait trouver un moyen original pour être sûr qu’elle ne finisse pas sur l’amas interminable des refus. L’idée me vint alors d’envoyer une porte grandeur nature et de démarcher les maisons de disque ma porte sous le bras.
Le hasard voulu que le jour où je me présentai à la réception de l’une de ces prestigieuses « Majors » à Paris, la porte du Directeur Artistique (DA) avait été forcée la veille et qu’ils attendaient un ouvrier pour la remplacer. Me voyant à la réception ce jour-là avec ma porte, tout le monde me fit passer les nombreux barrages donnant accès au fameux Gourou, persuadé que j’étais l’ouvrier en question.
Arrivé devant sa porte, je déclarai que ce n’était pas une porte à « ouvrir », mais une porte à « écouter » (j’avais collé un enregistreur sur la porte dans lequel ma démo tournait en boucle). Le personnel, inquiet dans un premier temps mais amusé et séduit par la suite, appela le DA qui me promit une réponse dans les deux semaines…
La réponse fut négative, mais je compris une chose essentielle: On obtient toujours ce qu’on veut avec du travail et de la persévérance…
Les premières télés …
Fort de cette expérience, je décidai qu’il était temps de m’évaluer à d’autres musiciens et m’inscrivis à un concours musical organisé par une chaîne nationale. J’étais pas très sur de moi à l’époque, et les premières rencontres furent catastrophiques : je prenais les gens de haut pour me protéger, je connaissais à peine les paroles de ma propre chanson et j’avais une hantise des caméras.
Je ne sais pas par quel miracle j’ai passé les éliminatoires, mais toujours est-il que je me suis retrouvé quelques mois plus tard en finale de l’émission. Ma surprise fut d’autant plus grande quand le présentateur, ouvrant l’enveloppe contenant le nom du vainqueur, cita mon nom…
Je pouvais enfin avoir confiance en moi :
Mes pères et le public avaient voté pour ma chanson…
Les premiers faux espoirs …Grâce à cette victoire, bien plus symbolique à mes yeux que pour ce qu’elle représentait comme opportunité, je fis la connaissance de Koen. Koen était déjà DA chez Sony Music et il me donna l’opportunité d’enregistrer ma première maquette de manière un peu plus « pro ».
Malheureusement, le contexte économique de l’industrie de la musique battait déjà sérieusement de l’aile, et personne n’avait envie de prendre de trop gros risques financiers à ce moment-là. Après un deuxième coup d’essai qui me semblait concluant pour un premier single, il fut décidé de laisser tomber la démo et d’en refaire une troisième, ce que je refusa catégoriquement. Koen comprit ma décision et promit de m’aider si je trouvais par moi-même une production cohérente et sérieuse.
Je me retrouvai donc plus d’un an plus tard sans maison de disque ni production.
Tout était à refaire…
La Dream Team…Je suis parti de chez Sony, la peur au ventre, me disant que j’avais eu ma chance et qu’elle ne se représenterait sans doute plus jamais… Et puis j’ai rencontré Michel, Sylvain, et John-John. Ils ne se connaissaient pas spécialement, mais avaient tous les trois le même désir de faire quelque chose avec moi. Plutôt que d’en choisir un, je décidai de les choisir tous le trois : d’univers relativement différents, ils avaient chacun d’énormes qualités pour le projet et la même passion : la musique.
Ils allaient devenir mes producteurs. Il nous fallait encore une maison de disque. Je me souvins de la dernière phrase de Koen et nous sommes allés le trouver tous les quatre. Koen et Sony étaient aussi excités que nous :
Nous avions enfin tous les éléments en main pour avancer.
et d'ailleurs la télé y était.
