Un couple de Canadiens refoulé pour détention "d'armes".
Les responsables de l'aéroport de Gatwick (Londres) ont refusé de laisser monter un couple de passagers en possession d'une statuette représentant un soldat muni d'un fusil factice de 10 cm. Le personnel de l'aéroport a évoqué la dangerosité potentielle du jouet et justifié l'application stricte des mesures de sécurité.
Ken Lloyd, un touriste canadien, avait acquis la « dangereuse » statuette pour 140 euros dans un musée britannique. La sculpture, effigie d'un soldat britannique en action, contrevenait, semble-t-il, aux consignes de sécurité et l'alerte a donc été enclenchée lors du contrôle des bagages. Après vérification, le contrôleur a ordonné au couple de transférer le jouet compromettant par colis postal.
Devant l'intransigeance de l'employé, le couple a réclamé un contrôle supplémentaire, insistant sur l'aspect inoffensif de l'objet. L'arrivée du superviseur n'y changera rien : « Une arme à feu est une arme à feu et sa présence est interdite à bord ». Refoulés dans le hall central de l'aéroport, les touristes décontenancés ont alors tenté d'acheter une enveloppe pour expédier leur souvenir en Ontario mais, devant l'impossibilité d'en trouver une au format adéquat, la situation semblait compromise. C'est finalement grâce à l'intervention dévouée d'un membre du personnel que l'objet a pu être posté. Il est arrivé à destination sans dommage cinq jours plus tard au domicile du couple canadien.
Le directeur du musée, où le couple avait fait l'acquisition de l'objet problématique, s'est exprimé sur la mésaventure et n'a pas caché sa surprise : « Le musée militaire prend toutes les mesures de sécurité très au sérieux mais je dois bien reconnaître que cette histoire frise l'excès de zèle. Que serait-il arrivé si nous avions vendu à M. et Me Llyod la reproduction d'un char d'assaut ? »
Interrogée, la direction de l'aéroport campe sur ses positions et a déclaré via son porte-parole que « les objets dont l'apparence pouvait porter à confusion étaient interdits au même titre que les armes à feu elles-mêmes. En outre, les objets de trop grande taille peuvent aussi se voir refuser l'accès à bord ».
Le couple de passagers canadiens n'est pas près d'oublier son séjour en Grande-Bretagne...
A.F.