Après la séparation de Skunk Anansie, la maturité venant, Skin prend des rondeurs, un style émoussé qui lui va finalement plutôt bien, sans pour autant faire oublier qu'elle est capable de beaucoup plus de folie créatrice.
Les groupes morts se ramassent à la pelle… et nos amours sur galette, je voudrais tant que tu te souviennes… Les années 90 ont vu émerger nombre de groupes de rock talentueux au succès aussi fulgurant que leur espérance de vie fut brève. On aurait pu espérer que Skunk Anansie, boosté par une réelle énergie et une puissance scénique peu commune, n'ait pas fait partie du lot, hélas il n'en n'est rien. Parvenus au bout de l'aventure, sans doute vidés par des concerts et des promos à la chaîne, et après seulement trois albums par ailleurs hautement recommandables, en 2001, les membres du groupe décident d'en rester là.
Mais Skunk Anansie, personne ne l'ignore, c'est avant tout une chanteuse, un charisme : Skin, perle noire d'un rock survolté qui n'a pas dit son dernier mot. Moins de deux ans après la séparation, elle revient avec un album qui n'est pas fondamentalement différent dans le style et l'esprit de son expérience passée. Et vaut le détour, même s'il est un peu « en dessous » : la voix est plus contenue, ou plus apaisée, avec quelques montées au créneau, marque de fabrique oblige, et la rage sourde est toujours là, mais en demi-teintes. C'est avec une certaine douceur que Skin confie ses états d'âme et ses blessures, gagnant en féminité mais y perdant, et c'est peut-être dommage, en originalité. Aussi, si les fans risquent de rester sur leur faim, Fleshwounds prendra peut-être les autres par les sentiments, les incitant peut-être, qui sait, à se procurer Post Orgasmic Chill ou Paranoïd & Sunburnt.
Fleshwounds
Skin
EMI - Capitol Records
Disponible depuis le 27 mai 2003
