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Le sondage qui fâche (04/11/2003)
Nouvelle tension entre l'Union européenne et Israël
BRUXELLES La Commission européenne s'est retrouvée lundi sur la défensive, après la publication d'une enquête d'opinion controversée désignant Israël comme la menace la plus sérieuse pour la paix dans le monde.
D'après un sondage Eurobaromètre publié lundi, 59% des personnes interrogées ont répondu par l'affirmative à la question de savoir si Israël «représente ou non une menace pour la paix dans le monde», devant l'Iran, la Corée du Nord et les Etats-Unis, qui arrivent tous trois en deuxième position (53%). Le sondage, qui avait été partiellement diffusé la semaine dernière, a suscité des réactions indignées de la part des autorités israéliennes et l'embarras des autorités politiques de l'UE.
La présidence italienne des Quinze s'est ainsi démarquée lundi de l'enquête, tandis que Bruxelles assurait que sa politique n'était pas le fruit des sondages.
«Le ministre des Affaires étrangères Franco Frattini, au nom de la présidence de l'Union européenne, exprime la surprise et la contrariété pour le signal faussé qui découle du sondage d'opinion commandé par la Commission européenne», a indiqué un communiqué officiel diffusé à Rome.
«Le résultat du sondage, à la suite d'une question ambiguë, ne reflète pas la position de l'Union européenne, exprimée par ses instances à de nombreuses reprises», a affirmé M. Frattini dans ce texte.
Des chiffres éloquents
Les autorités israéliennes se sont pour leur part déclarées «déçues et outrées» par les résultats du sondage, dénonçant également «l'agenda caché de ceux qui formulent des questions d'une manière qui répondent à leurs besoins politiques».
«Nous sommes non seulement tristes, mais outrés, a affirmé la mission israélienne auprès de l'UE à Bruxelles, en regrettant le fait que les Européens semblent être aveugles aux souffrances et aux victimes israéliennes».
A Rome, l'ambassadeur d'Israël en Italie, Ehud Gol, a déclaré au quotidien Il Messagero que l'enquête visait «à dénigrer Israël» et suggéré qu'elle risquait de compliquer l'ambition de l'Europe de jouer un rôle dans le processus de paix au Proche-Orient.
Au cours d'un point de presse, un porte-parole de la Commission européenne a écarté la notion selon laquelle cela pouvait nuire au rôle de l'UE, qui participe aux côtés des Etats-Unis, de la Russie et de l'Onu au quartette sur le Proche-Orient. «Nous avons la confiance» de nos partenaires, a assuré le porte-parole, Gerassimos Thomas, en soulignant que la politique de l'UE n'était pas établie en fonction des enquêtes d'opinion. Assailli de questions sur la manière dont le sondage avait été réalisé, il a répondu que «le sondage est ce qu'il est. Il est transparent et on le publie, un point c'est tout».
Les personnes interrogées dans le sondage devaient se prononcer sur une liste de 15 pays présélectionnés, à partir de laquelle ils devaient dire s'ils estimaient ou non que tel ou tel pays représentait une menace pour la paix.
La Commission européenne avait livré des résultats intermédiaires du sondage la semaine dernière, mais sans citer cette partie, sous prétexte que l'enquête n'était pas complète. Elle a été révélée jeudi dans la presse espagnole.
Le sondage Eurobaromètre, qui est intitulé l'Irak et la paix dans le monde, a été réalisé en octobre par la société EOS Gallup Europe auprès d'un échantillon de 7.515 citoyens de l'Union européenne. Il a été commandé par la Commission européenne, mais ne «reflète pas ses opinions», précise le document.
Selon l'enquête, 68% des Européens estiment que la guerre en Irak n'était pas justifiée et 58% que l'Onu devrait gérer la reconstruction du pays.
© La Dernière Heure 2003
Nouvelle tension entre l'Union européenne et Israël
BRUXELLES La Commission européenne s'est retrouvée lundi sur la défensive, après la publication d'une enquête d'opinion controversée désignant Israël comme la menace la plus sérieuse pour la paix dans le monde.
D'après un sondage Eurobaromètre publié lundi, 59% des personnes interrogées ont répondu par l'affirmative à la question de savoir si Israël «représente ou non une menace pour la paix dans le monde», devant l'Iran, la Corée du Nord et les Etats-Unis, qui arrivent tous trois en deuxième position (53%). Le sondage, qui avait été partiellement diffusé la semaine dernière, a suscité des réactions indignées de la part des autorités israéliennes et l'embarras des autorités politiques de l'UE.
La présidence italienne des Quinze s'est ainsi démarquée lundi de l'enquête, tandis que Bruxelles assurait que sa politique n'était pas le fruit des sondages.
«Le ministre des Affaires étrangères Franco Frattini, au nom de la présidence de l'Union européenne, exprime la surprise et la contrariété pour le signal faussé qui découle du sondage d'opinion commandé par la Commission européenne», a indiqué un communiqué officiel diffusé à Rome.
«Le résultat du sondage, à la suite d'une question ambiguë, ne reflète pas la position de l'Union européenne, exprimée par ses instances à de nombreuses reprises», a affirmé M. Frattini dans ce texte.
Des chiffres éloquents
Les autorités israéliennes se sont pour leur part déclarées «déçues et outrées» par les résultats du sondage, dénonçant également «l'agenda caché de ceux qui formulent des questions d'une manière qui répondent à leurs besoins politiques».
«Nous sommes non seulement tristes, mais outrés, a affirmé la mission israélienne auprès de l'UE à Bruxelles, en regrettant le fait que les Européens semblent être aveugles aux souffrances et aux victimes israéliennes».
A Rome, l'ambassadeur d'Israël en Italie, Ehud Gol, a déclaré au quotidien Il Messagero que l'enquête visait «à dénigrer Israël» et suggéré qu'elle risquait de compliquer l'ambition de l'Europe de jouer un rôle dans le processus de paix au Proche-Orient.
Au cours d'un point de presse, un porte-parole de la Commission européenne a écarté la notion selon laquelle cela pouvait nuire au rôle de l'UE, qui participe aux côtés des Etats-Unis, de la Russie et de l'Onu au quartette sur le Proche-Orient. «Nous avons la confiance» de nos partenaires, a assuré le porte-parole, Gerassimos Thomas, en soulignant que la politique de l'UE n'était pas établie en fonction des enquêtes d'opinion. Assailli de questions sur la manière dont le sondage avait été réalisé, il a répondu que «le sondage est ce qu'il est. Il est transparent et on le publie, un point c'est tout».
Les personnes interrogées dans le sondage devaient se prononcer sur une liste de 15 pays présélectionnés, à partir de laquelle ils devaient dire s'ils estimaient ou non que tel ou tel pays représentait une menace pour la paix.
La Commission européenne avait livré des résultats intermédiaires du sondage la semaine dernière, mais sans citer cette partie, sous prétexte que l'enquête n'était pas complète. Elle a été révélée jeudi dans la presse espagnole.
Le sondage Eurobaromètre, qui est intitulé l'Irak et la paix dans le monde, a été réalisé en octobre par la société EOS Gallup Europe auprès d'un échantillon de 7.515 citoyens de l'Union européenne. Il a été commandé par la Commission européenne, mais ne «reflète pas ses opinions», précise le document.
Selon l'enquête, 68% des Européens estiment que la guerre en Irak n'était pas justifiée et 58% que l'Onu devrait gérer la reconstruction du pays.
© La Dernière Heure 2003