Les polonais de chez Techland ont décidé de jouer dans la cour des grands : faire un jeu ouvert, à la première personne, avec des zombies, jouable en coopération. Déjà que le concept des morts-vivants est un ingrédient à succès, celui de la coopération nous projette un titre qui fera parler de lui à coup sûr, c'est un mélange qui attire du monde !
Bienvenue sur l'île de Banoi, un endroit qui renferme un scénario très banal, celui de la mystérieuse infection qui transforme les bonasses et maitres nageurs en merguez mutante. Attention, les morsures sont irréversibles, sauf pour les joueurs, c'est bien connu.
Avant de vous lancer dans l'aventure, vous avez libre choix d'incarner un des quatre personnages les moins charismatiques du jeu vidéo. Et parlons-en ! Premièrement, vous avez Logan, un footballeur américain à la sauce Soap MacTavish qui a la capacité de faire du boomerang avec une batte de baseball. Ensuite, Purna, la flic experte en arme à feu, c'est déjà mieux, il ne reste plus qu'à améliorer ses expressions du visage car à ce niveau on est pas loin de Marcus Phenix. Après, vous avez Xian qui sera le moins joué de tous, une bouffeuse de riz à talons hauts experte en armes tranchantes, c'est celle qui fait vraiment tache sur le papier. Et pour finir, Sam B, un rappeur qui a vécu en Bourgogne (malheureusement véridique), expert des armes contondantes... Deux filles, deux hommes, c'est bien ça le problème, Techland n'avait pas prévu les longues disputes entre potes pour savoir qui va incarner un vagin dans la partie multijoueur. C'est bien beau de vouloir faire le développeur attentionné des gameuses, mais généralement dans un jeu d'horreur c'est souvent les testicules qui y jouent en grande majorité.
Le scénario est inexistant, on aurait donc pu croire à une mise en scène bien travaillée en guise de rattrapage, mais non. Attendez-vous à des cinématiques bas de gamme contenant des dialogues bien nazes, sûrement traduits par une personne non professionnelle. Un détail flagrant pour les joueurs solo : vous faites le jeu tout seul, mais pendant ces cinématiques, il y a les trois autres personnages qui font leur apparition comme par magie. C'est donc ça le fameux effet Techland ? On peut aussi noter les minables scènes émotives, de ce côté le Chrome Engine 5 n’assure pas vraiment. Mais on apprécie le fait qu'ils n'ont pas choisi de miser sur l'humour.
Bien qu'il y ai une grosse absence d'interactions physique avec le décor, Dead Island se rattrape dans son gameplay. Le système de combat est simple mais nerveux, avec une bonne localisation de dégâts sur les zombies. À vous le plaisir de la découpe, mais c'est tout de même assez limité, bien que les petits détails soient parfois impressionnants. Passer d'un zombie à un autre, le planter, balayer le troisième, retirer le couteau de la chair du précédent pour s'occuper du dernier et... MEEEERDE JE L'AI RATÉ... je n'arrive jamais à estimer cette putain de distance entre ma frappe et la hitbox du zombie ! Mais bon, c'est une bonne partie de plaisir... au début ! Car au bout d'un moment, c'est vraiment répétitif et lassant. D'autant plus que le champ de vision est assez restreint, ce qui ne permet pas au joueur de bien se repérer pendant les attaques massives.
L'arsenal est sympathique, machette, couteau, marteau, gourdin, fusils, y'en a pour tous les goûts, mais c'est quand même moins complet qu'un Dead Rising. Associez à cela des recettes de customisation et vous obtenez des combats plutôt jouissifs. Je tiens à préciser que le son du courant électrique des armes façon "tazer" est ultra dérangeant. Pour les fusillades, ça reste dans la médiocrité, on sent bien la petite influence de Call of Juarez. Vos instruments se fragilisent obligatoirement et vous devez donc souvent les réparer, l'idée est bonne mais foirée du fait qu'il faut donner sa thune à... un établi.
Les zombies sont banals, les développeurs ont essayé de faire dans la diversité avec quelques "kamikazes", "contaminés", "noyés" et autres "assassins", mais rien de bien original sur le tableau. Leurs niveaux s'adapteront au votre, renouvelez vos armes sous peine de vous battre contre un zombie niveau 34 avec un marteau niveau 9... en gros c'est comme si vous vouliez tuer quelqu'un en lui tapant dessus avec une cuillère à café.
Le jeu est composé de quatre actes avec quatre décors différents... Du meilleur au moins bon. Vers la fin on se rend compte que l'objectif principal était de sortir le soft au plus vite, ce qui a rendu les missions de plus en plus bâclées et les environnements de moins en moins ouverts. Passer d'une belle île à une prison c'est pas l'éclate, inverser la chronologie des lieux aurait été plus excitant.
Il existe trois types de quêtes, les principales, les secondaires (alias multiples allés-retours) et les attrapes pigeons. Le troisième type consiste à trouver par exemple 15 000 bouteilles d'eau pour Sabrina parce qu'elle est déshydratée, sachant qu'une bouteille d'eau vous rapporte 70$ et qu'une fouille d'un corps rapporte souvent plus de 100$, à quoi cela peut-il servir ? Rallonger la durée de vie pour le débile qui ne s'est pas rendu compte de la supercherie au bout du quatrième acte ? Très certainement.
Bref ! Points d'expériences, money money, endurance, vitesse, dégâts, niveaux, pouvoirs magiques et épées... non, laissez les pouvoirs et l'épée. Le côté MMORPG est bien présent mais pas assez peaufiné. Les mécaniques de jeu en font un titre ni trop nul, ni trop bon... mais quand même un peu nul. Car ce qui gâche véritablement Dead Island est en fait une multitude de problèmes techniques et autres incohérences générales. Un véritable enchaînement de toutes petites négligences en réalisation, mais c'est tellement abondant que ça en devient une gigantesque diarrhée de fainéantises.
( mais avec les perso du second seulement si je ne me trompe pas )
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