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KarmenJell
ex membre
En cellule pour des lychees
Patricia, 47 ans, était soupçonnée d'avoir mal pesé le sachet. La police a été appelée... La situation a dégénéré !
Et l'autre qui disait que c'était plus facile que de courir après de vrais malfrats... Joyeux Noel!ANDERLECHT "Quelle aventure ! J'ai été traitée comme une criminelle. J'ai été tapée contre le mur, j'ai uriné dans mon pantalon. On m'a enfermée en cellule, dans une cage. Il gelait... Dites-moi, que font-ils quand ils arrêtent de vrais criminels ?"
Patricia a 47 ans et 56 kilos et surtout un casier vierge. "Je n'ai jamais rien volé de ma vie. J'ai deux enfants très polis, je paie mes impôts." Elle ne sait pas quoi dire pour expliquer que jamais elle n'aurait tenté de voler le moindre centime au GB qu'elle fréquente depuis des années, à Anderlecht, avenue Marius Renard. "J'y suis allée vers 13 h. J'ai acheté des lychees, je les ai pesés. J'ai pris des bananes, une baguette et puis j'ai été à la caisse et j'ai payé." Après avoir passé les caisses, le gardien a interpellé Patricia. "Il m'a demandé de peser les lychees. J'ai évidemment donné le paquet. Il y avait 1,50 ¤ de différence. J'ai répondu que c'était sans doute la première machine qui s'était trompée. Je n'allais pas voler pour 1,50 ¤ !"
Le gardien en était pourtant certain. "Il a demandé ma carte d'identité pour me donner une amende de 20 euros. J'ai refusé. Il a dit qu'il allait appeler la police. Je l'ai laissé faire..."
Cinq minutes plus tard, la patrouille était là. Les policiers ont à leur tour demandé la carte d'identité. "J'ai refusé, c'est vrai, mais c'est parce que je voulais qu'ils écoutent ma version. Qu'ils aillent repeser les lychees à la première machine."
Les deux inspecteurs n'ont pas apprécié. "Ils ont crié très fort : Tu n'as rien à dire, tu la fermes ou on t'embarque au commissariat ." Patricia a vu rouge... mais que faire ? Tenter de répondre ? "Et puis, ils ont sorti les menottes. Je me suis défendue, ils n'allaient quand même pas me menotter pour des lychees." Et si...
"Ils m'ont maintenue de force, mis le pied sur ma poitrine alors que j'étais à terre. Le policier a crié que je lui avais brisé le poignet. Je pèse 56 kilos, je n'ai aucune force." Les policiers ont appelé les renforts. "Deux femmes et un homme sont arrivés. Une des femmes policiers m'a pris le chignon et m'a tiré la tête en arrière en me la frappant contre le mur et en criant : Tu as fait du mal à mon collè gue, je vais te péter la gu..., sale p..." Patricia, terrorisée, a uriné dans son pantalon. "Vous imaginez la honte. Ensuite, ils m'ont traînée à travers le GB, menottée, et mise dans la voiture." Arrivée au commissariat, Patricia a pu aviser son mari. "Je suis venu sur place, dit-il. J'ai demandé si ma femme allait rester en prison. Le policier m'a répondu : Bien sûr que non."
Mais, quelques instants plus tard, Patricia était avisée qu'elle avait été privée de sa liberté. Le magistrat voulait la voir dès le lendemain matin. "J'ai été mise en cellule. Pour tout lit, un bloc de béton. Il faisait gelant. Mon mari m'avait amené des tartines. Je les ai utilisées comme oreiller, le béton était tellement froid. J'avais mal partout à cause des coups, aux bras, aux jambes, à la tête, au cou."
Le lendemain à 8 h 30, Patricia a été emmenée au parquet. "Le magistrat a été supergentil. Très poli. Il m'a écoutée et n'en revenait pas de ce qui m'était arrivé pour 1,50 euro de lychees." Le dossier a fait l'objet d'un classement vertical évidemment. Et les coups ? "Le magistrat a demandé des devoirs complémentaires. Et encouragé la dame à aller voir le médecin. En clair, il va vérifier s'il doit ouvrir un dossier à charge des policiers", nous précise le parquet. Ce fut fait, elle souffre de contusions multiples. Et d'ores et déjà de 7 jours d'incapacité de travail pour des lychees !
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