Qui dit sortie d’un album de Joris Voorn dit présentation par Elian. C’est parti pour une plongée dans le Deep Place d’où Joris Voorn nous communique cet album, sorti sur Green, sous-label de Technasia dont il a les commandes. Pour avoir un aperçu de bonne qualité, je vous invite sur le site à tonton Joris : www.jorisvoorn.com
Dès le début, on tombe en terrain connu si on a un tant soit peu suivi les productions du jeune hollandais. « Revelation » contient tout les éléments habituels d’une track de Joris : clavier chaleureux, percussions classiques avec léger écho et kick doux. Introduction efficace pour transiter de notre monde au sien, celui d’une techno émotive où l’atmosphère prime sur l’efficacité dancefloor.
« A thousand lost souls » reprend les mêmes ingrédients et les réarrange pour créer une très jolie track où une simple mélodie entêtante va se promener, couchée sur un lit de techno simple, passant tantôt en arrière plan, se cachant pour ressurgir après un petit break. Un morceau ensoleillé qui sent bon l’été. Un must en plein air en matinée ? Cela commence assez bien. « The Deep » présente la même recette avec des sons différents. En fait, pour quelques autres tracks, c’est la même chose : « Minor », « No Revolution » et « Blank ». Il y a toutefois quelques exceptions.
« My people » reprend par exemple la bibliothèque sonore de ce qu’il a fait comme travail pour le remix du morceau de Brian Kage (Scape) en y ajouter un zeste de breakbeat, cela donne une très chouette atmosphère.
« Early bird » est une espèce de tentative de sortie de « La recette Joris » où il ressort un sample de Kojak (You Can't Stop It : ) et le chipote légèrement à coup de filtres. Si l’envie de varier un peu est louable, au final, ce n’est vraiment pas terrible.
« Decay » est basé sur une grosse basse, acide à souhait qui, pour l’avoir subit lors du live, fait complètement partir l’auditeur dans un autre monde. Accompagné d’un zeste de sons étranges, c’est terrifiant et tant hypnotisant, ce titre est une belle réussite à mon goût. Si on avait fait écouter cela à mes grands-parents il y a 50 ans, ils auraient clairement pu se demander de quelle planète cela vient. L’Acid à encore de beau jour.
« No Revolution » a le mérite d’être honnête. Ici, rien de neuf. On aurait même l’impression d’entendre un simple remix de « Many Reasons » qui était sur le même EP que MPX309 l’année passée (également en écoute sur son site). Mais cela reste de très bonne qualité.
Au final, le grand fan que je suis est légèrement resté sur sa faim. Une très belle panoplie d’ambiances (tantôt à tendance asiatiques, tantôt clairement acide) J’en attendais peut-être trop, mais j’ai surtout l’impression qu’il n’a pas pris trop de risques, qu’il a fait ce qu’il fait bien sans tenter d’aller un peu plus loin. Il y a des titres qui valent clairement la peine (« Decay », « Minor », « My People », « Blank » ainsi que quelques « interludes » qui apportent leur contribution à l’univers de Joris Voorn, mais j’ai un sentiment de « trop ». Sur certaines track il a voulu trop en faire (« The Deep » est un peu trop chargée) alors que quand il fait un truc aussi simple que comme « MPX309 », c’est une tuerie.
Mais je le remercie d’être resté fidèle à son style et d’utiliser son pseudonyme Rejected (http://www.myspace.com/rejectedmuzik avec Edwin Oosterwal) pour se laisser aller à ses envies plus « tendances » (même si leur dernier titre, Let’s Go Juno me plait énoooormément).
