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"Seule une personne très méchante poserait une telle question": Donald Trump veut étouffer les critiques après les inondations au Texas
Alexis Buisson
4 - 5 minutes

"Seule une personne très méchante poserait une telle question !". Interrogé par une journaliste sur les alertes reçues trop tard par la population pendant les inondations qui ont frappé le centre du Texas, Donald Trump n'a pas caché son agacement. "C'est facile de critiquer et d'imaginer comment les choses auraient pu se passer" , a-t-il dit lors d'une table-ronde en présence de son épouse Melania et de divers élus, vendredi 11 juillet, à Kerrville, le chef-lieu du comté du Kerr, épicentre de la catastrophe.

Admonester les médias qui questionnent la préparation des autorités face à la crue éclair du 4 juillet, l'une des pires catastrophes naturelles de l'histoire du Texas (au moins 120 morts et plus de 170 disparus, selon un bilan provisoire), est devenue une habitude. Il y a quelques jours, le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, répondait sèchement à une question sur les responsables de la tragédie. "Votre choix de mots est celui des perdants, a-t-il rétorqué à un journaliste. Chaque centimètre carré de notre État aime le football américain. Chaque équipe fait des erreurs. Les perdantes sont celles qui cherchent à désigner les coupables. Les championnes sont celles qui disent : nous allons nous assurer de marquer à nouveau, de gagner ce match' ".
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En plus de l'inadéquation des mécanismes d'alertes locaux, les réductions de personnels décrétées par le gouvernement Trump dans les administrations chargées d'anticiper et de répondre aux catastrophes naturelles ont été mises en cause ces derniers jours. La chaîne CNN a révélé, jeudi, que les ressources de la FEMA, l'agence responsable de la gestion des situations d'urgence, avaient été débloquées 72 heures après les inondations car tout contrat ou aide de plus de 100 000 dollars doit désormais être approuvé personnellement par la ministre de tutelle, Kristi Noem. "De la daube", s'est défendue l'intéressée sur la conservatrice Fox News. Vendredi, le New York Times a trouvé que des milliers d'appels téléphoniques de sinistrés à l'agence étaient restés sans réponse après que la ministre n'ait pas renouvelé les contrats des entreprises qui géraient ces communications.

Partisan d'un démantèlement de la FEMA quand il était candidat, Donald Trump a loué le travail de l'agence et de Kristi Noem lors de la table-ronde de vendredi et insisté sur le caractère historique et rapide de la crue éclair comme pour trouver des excuses. "Je n'ai jamais vu quelque chose de la sorte, a-t-il dit. Nous allons vous aider depuis Washington comme aucun président ne l'a fait avant" . Son ton était très différent de son déplacement à Los Angeles, en janvier dernier, dans le sillage des incendies qui ont touché la ville. Lors d'une table-ronde sur place, il avait pris à partie la maire démocrate, Karen Bass. La différence ? Le Texas est le plus grand État républicain. "C'est un endroit spécial sur le plan politique", a admis le président au détour d'une phrase.
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Pendant son intervention à Kerville, il a rendu hommage aux victimes et au travail des secouristes, mais aussi profité de questions de médias favorables pour dénoncer les démocrates qui "ne font que critiquer". "Ils se font massacrer car tout le monde voit que le travail effectué est incroyable ". Il a également déclaré qu'il avait fait baisser le prix des œufs, un sujet de la campagne de 2024, et re-dynamisé le pays. "Il y a un an, notre nation était morte, en déclin " , a-t-il dit dans une attaque contre Joe Biden.

Les habitants de Kerrville rencontrés vendredi espéraient que la venue du président permettrait d'accélérer la mise en place de nouveaux systèmes d'alertes, comme des sirènes qui auraient permis de réveiller la population au moment de la montée des eaux, en pleine nuit. "Les médias ont tort de vouloir trouver des coupables " , estime Huck Paulson, pompier à la retraite. "Cette tragédie est un acte de Dieu. Si les gens veulent un responsable, ils devraient s'en prendre à lui !".