Veut-on faire taire la juge d'instruction de «La Carolorégienne» ?
Roland Planchar
Mis en ligne le 20/10/2005
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Elle a subi un cambriolage à son domicile. Des pièces de procédure ont disparu.
BELGA
Une rumeur persistante évoquait depuis quelque temps une tentative de déstabilisation imminente. En cours? Cela fait plus d'une semaine que nous avions reçu à Charleroi, au départ de deux partis démocratiques importants, l'écho d'une rumeur étrange: la juge d'instruction France Backelandt, qui gère le dossier de «La Carolorégienne», allait subir une opération de déstabilisation. Or, il ne s'agissait peut-être pas que d'une rumeur car, a appris «La Libre», Mme Backelandt a été victime d'un vol tout à fait particulier au cours du week-end dernier, à son domicile, situé dans l'arrondissement judiciaire de Namur.
Alors qu'elle était absente-sans pour autant que la maison soit vide d'occupants-, un ou des cambrioleurs se sont introduits dans l'immeuble. Pas d'effraction: les fenêtres, ouvertes pour cause de chaleur, ont sans doute aidé ces étonnants voleurs. Ils ne se sont, en effet, pas intéressés aux objets de Mme Backelandt, a-t-elle découvert à son retour (ni numéraire, ni argenterie, ni bijoux, ni matériel électronique n'ont disparu), mais surtout à deux mallettes qui, elles, ont été emportées.
L'une contenait, selon des informations dont nous avons pu obtenir la confirmation dans le milieu de l'enquête, des pièces de procédure du dossier de «La Carolo». Ce qui peut permettre de mieux cerner l'état d'avancement du travail de la juge mais est, autrement, sans importance majeure: les dossiers peuvent, la plupart du temps, être reconstitués. L'autre serviette, en revanche, abritait le dossier administratif personnel de la juge. Documents bancaires, d'assurance, de mutuelle, etc. ont été dérobés. De quoi, pour des esprits malveillants, «gratter» dans la vie de Mme Backelandt et, ainsi, pour les mêmes, mieux connaître leur «ennemi» ?
Faux policiers
Ce n'est pas tout. Même si nous n'avons pas, à cet égard, de confirmation policière ou judiciaire (peut-être parce qu'aucun dossier n'a encore été monté), il semble que, ces derniers temps, des personnes se faisant passer pour des policiers aient mené une drôle d'enquête de voisinage... contre la même Mme Backelandt. Des questions ont été posées sur sa vie privée, sur les visites qu'elle reçoit, etc.
La tentative de déstabilisation est donc possible. Et tout ceci a de quoi inquiéter. S'il devait être démontré que ces événements sont en relation avec les «affaires», la donne judiciaire monterait en tout cas d'un cran, avec d'éventuelles incriminations à venir pour association de malfaiteurs.
© La Libre Belgique 2005
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