Arnold Schwarzenegger est sur le point de conquérir...

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Arnold Schwarzenegger est sur le point de conquérir la Californie

Les Californiens voteront le 7 octobre, lors d'un scrutin exceptionnel appelé "recall", pour répondre à deux questions : faut-il destituer le gouverneur démocrate actuel et, si oui, quel successeur nommer ? Arnold Schwarzenegger, candidat républicain, s'est lancé dans la course, et les sondages d'opinion n'ont cessé d'enregistrer sa progression. Il est aujourd'hui le grand favori, avec 40 % des intentions de vote, loin devant ses principaux concurrents. L'acteur mène une campagne simple, d'abord axée sur sa personne et ses succès. Son programme mêle habilement thèses ultralibérales des républicains et positions des démocrates sur des sujets de société. Après Ronald Reagan en 1966, la Californie - 35 millions d'habitants, sixième économie mondiale - s'apprête ainsi à nouveau à se confier à un acteur d'Hollywood.

"Je suis arrivé en Californie en 1968, j'avais 20 dollars en poche. Quand j'ai voulu faire du cinéma, tout le monde a cherché à me décourager : "Avec ton allure de brute épaisse, ta gueule, ton accent impossible et ton nom imprononçable, schwarzeschnitzel-quelque chose, il vaut mieux que tu songes à autre chose." Je n'ai pas renoncé - je ne renonce jamais -, et j'ai réussi. Je ferai la même chose en tant que gouverneur de Californie. Je travaillerai nuit et jour. J'irai frapper à toutes les portes. J'ai une confiance totale. Je ramènerai la prospérité dans cet Etat. Il faut seulement un dirigeant, un capitaine. Je le serai."

Arnold Schwarzenegger s'adressait en ces termes, il y a deux semaines, à 200 personnes venues lui poser des questions dans un salon d'un grand hôtel de San Diego. Bronzé, respirant la santé dans un costume noir impeccable, chemise blanche, démarche souple, le candidat républicain à l'élection du 7 octobre pour le poste de gouverneur de Californie ressemble à sa caricature, un "GI Joe" avec cravate.

A 56 ans, son expérience politique est presque nulle et sa capacité à diriger un Etat de 35,4 millions d'habitants, sixième puissance économique du monde juste derrière la France, loin d'être prouvée. Arnold Schwarzenegger se cantonne dans ses discours et lors des débats à des généralités, des idées simples, voire simplistes.

La première : chasser les sortants. "Il faut punir les politiciens de Sacramento -capitale administrative de l'Etat-. Ils ont multiplié les erreurs et vous les font payer." Il s'engage ensuite à rétablir l'équilibre budgétaire mais "sans augmenter les impôts", tout en "faisant de l'éducation, de la santé et de la protection de l'environnement des priorités". Il proclame sa volonté de "diminuer les taxes sur les entreprises pour relancer l'économie et l'emploi". Il mettait en avant au début de la campagne le soutien du milliardaire Warren Buffett, qui, depuis, a pris ses distances.

Le programme est flou, les contradictions nombreuses, les promesses innombrables, mais l'enjeu de la campagne est ailleurs. Arnold Schwarzenegger ne vend pas des idées mais une personne, lui, et ses succès dans le monde du muscle, du cinéma, des affaires, de l'immobilier. Et il fait mouche quand il entend incarner le rêve américain. Souvent lors des réunions électorales, quelqu'un se lève plus ou moins spontanément et lui demande : "Pourquoi vous lancez-vous dans la politique ? Vous êtes millionnaire, vous avez réussi, vous n'avez pas besoin de cela."

Si la question ne vient pas, il se la pose lui-même et répond invariablement : "Je sens au plus profond de moi que je ne peux pas continuer seulement à me préoccuper de ma carrière, de mes millions de dollars, ce genre de choses, cette vie magnifique. Il y a un moment ou vous vous dites : tout ce que j'ai, c'est grâce à la Californie. Je suis venu ici dans La Mecque du body-building et je suis devenu un champion. Je suis venu dans La Mecque du cinéma et je suis devenu l'acteur le mieux payé. Les affaires que j'ai créées, ma famille, mes quatre magnifiques enfants et ma femme, tout est lié à la Californie. Tout ce que j'ai dans la vie vient de Californie, il est temps de le lui rendre."

L'acteur-candidat a aussi un discours spécialement destiné aux immigrants, notamment latinos, même si sa popularité dans leurs rangs a nettement diminué depuis qu'il s'est élevé contre l'attribution d'un permis de conduire aux clandestins. "Quand je suis arrivé ici, je gagnais 60 dollars par semaine. Je travaillais dehors, je posais des briques. J'ai grandi avec mes mains. Je me suis battu. J'ai commencé tout en bas et réussi petit à petit à grimper en mettant de l'argent de côté, en participant à des compétitions, des exhibitions, en allant à des séminaires, en allant prendre des cours par-ci par-là pour m'éduquer. Je n'avais pas le droit de fréquenter les écoles à plein temps parce que j'avais un visa de touriste et ensuite j'ai demandé un permis de travail. Vous n'êtes pas autorisé alors à avoir un visa d'étudiant. Je connais tout cela."

Ses meetings - il en a tenu trois fois plus que ses concurrents - sont réglés à la perfection. Les spectateurs sont chauffés à blanc pendant une heure par une sono digne d'une rock star, des lancers de tee-shirts marqués du slogan "Join Arnold", et souvent par une ou deux fanfares. Une demi-heure avant son arrivée, la foule scande déjà Arnold, Arnold... La diversité ethnique et la présence de jeunes sont bien mises en évidence dans les tribunes, face aux caméras de télévision.

Les indésirables, perturbateurs et autres lanceurs d'œufs sont repérés et ensuite discrètement mais fermement écartés. Enfin, sur fond de roulement de tambour, la cavalcade de tout-terrain noirs aux vitres teintées s'arrête non loin de l'estrade. Une nuée d'agents de sécurité se positionnent face à la foule, Arnold sort du plus grand véhicule, serre les mains frénétiquement, tout sourire.

Le discours est un mélange de séduction, d'humour, d'anecdotes personnelles, d'attaques contre les politiciens de Sacramento, de promesses en tout genre, et puis un appel à l'aide... "I need your help", répète-t-il dix fois : "J'ai besoin de vous pour redresser cet Etat, sans vous je ne peux rien faire, ensemble nous donnerons un avenir à nos enfants."

Et cela marche. Ceux qui ont sous-estimé Arnold Schwarzenegger - ils sont nombreux - pensaient que, passé l'effet d'annonce de sa candidature et son omniprésence alors dans les talk-shows télévisés, il allait s'effondrer. Ils se sont trompés. L'homme tient la distance. Il n'a pas trébuché, au contraire, dans le débat télévisé du 24 septembre face aux quatre autres principaux candidats. Le fils d'un petit policier autrichien est aujourd'hui, de loin, le mieux placé dans les sondages pour succéder le 7 octobre à Gray Davis, le gouverneur sortant démocrate.

Selon la dernière étude d'opinion réalisée par Gallup pour CNN et le quotidien USA Today, le candidat républicain domine largement ses rivaux, le démocrate Cruz Bustamante, gouverneur adjoint, et un autre républicain, le sénateur Tom McClintock. Le 7 octobre, les électeurs californiens devront répondre à deux questions : voulez-vous révoquer M. Davis ? Si oui, par qui le remplacer ? A la première, ils seraient maintenant 63 % à voter "oui" et 35 % "non". A la seconde question, environ 40 % se prononceraient pour M. Schwarzenegger, 25 % pour M. Bustamante et 18 % pour M. McClintock.

Arnold Schwarzenegger peut être élu gouverneur même sans désistement en sa faveur de Tom McClintock. Autre bonne nouvelle pour l'acteur, 98 % des personnes décidées à voter ont fait un choix, et 91 % d'entre elles se déclarent "certaines" ou "extrêmement sûres" de participer au scrutin. Cela signifie qu'il reste apparemment peu d'électeurs à convaincre pour ses adversaires. Signe qui ne trompe pas, les ralliements de personnalités républicaines en sa faveur se succèdent.

Désormais en position de force, il a refusé un débat en tête à tête avec Gray Davis et se contente de rester dans son registre préféré, celui de l'humour. Après l'arrestation d'une personne qui lui avait lancé des œufs à Long Beach, il y a un mois, il a déclaré à une foule hilare qu'il s'agissait sans doute d'un "critique de cinéma".
 

Sig le Troll

Vî Troll
Et t'as écrit tout ça, tudieu, que c'est bien fait.
 

Marco

[HOONIGAN]
:wink:
 
1er
OP
Tavar3s

Tavar3s

Touriste
Sig le Troll a dit:
Et t'as écrit tout ça, tudieu, que c'est bien fait.
Bah 30 petites secondes de tapotage de clavier ^^ suis rapide tsé
 

Ochinko

Jedi
nosources.com ? :roll:
 
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