Infanticide « assisté » à Namur
MARC METDEPENNINGEN
La mort d'un nouveau-né laissé sans soins sur décision de ses parents à la clinique Sainte-Elisabeth de Namur a entraîné, ce week-end, le placement sous mandat d'arrêt de deux médecins et d'une infirmière accoucheuse. Tous trois ont été inculpés d'« infanticide », soit « l'homicide volontaire avec préméditation d'un enfant qui vient de naître ». La maman du bébé (un petit garçon), infirmière employée dans un service qui s'occupe d'enfants handicapés, risque elle aussi une inculpation.
L'enfant était né vendredi matin à 4 heures au terme d'une grossesse de 29 semaines. Il était, à ce titre, un « grand prématuré » et aurait dû être placé immédiatement en couveuse dans l'unité de néonatalogie. Ses parents, appréhendant le risque d'être confrontés à un enfant affecté de troubles graves, ont refusé de confier leur nouveau-né à ce service spécialisé, signant même des décharges au bénéfice du personnel soignant aujourd'hui en prison.
La direction de la clinique, informée par une pédiatre, a elle-même prévenu le parquet de Namur. A 8 heures, le bébé était toujours vivant. À l'arrivée des enquêteurs, à 9 heures, l'enfant était décédé. Selon le médecin légiste, il était pourtant « viable », même s'il ne pesait que 1,25 kg.
Les trois praticiens ont été incarcérés.
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