zoheir
cvm.mangaleet()

La cour d'appel de Gand n'a laissé planer aucun doute: pour elle, le Vlaams Blok est indéniablement un parti qui prône la discrimination et mène des campagnes de haine à l'encontre des étrangers.
Dans une décision très attendue en Flandre, où le «Blok» avait réuni 17,9% des voix lors des élections législatives de mai 2003, le tribunal gantois a condamné trois associations liées au parti d'extrême droite à une amende de quelque 12.400 euros pour infraction à la loi réprimant le racisme. En vertu des lois anti-racistes en vigueur en Belgique, le Vlaams Blok risque dès lors d'être privé d'un financement public annuel d'environ quatre millions d'euros.
Au lendemain des élections municipales d'octobre 2000, qui avaient vu le Vlaams Blok remporter 33% des voix à Anvers, deux organisations anti-racistes avaient cité en justice les trois associations par lesquelles transitent les subventions publiques dont bénéficie le parti.
Le Centre pour l'égalité des chances (CPEDC) et la Ligue belge des droits de l'Homme avaient présenté au tribunal des textes écrits du Vlaams Blok prônant notamment l'instauration d'un enseignement séparé pour les enfants musulmans et une diminution des allocations de chômage pour les non-Belges.
La Cour a suivi les deux organisations en estimant qu'il est «indéniable que le Vlaams Blok constitue un groupement qui prône la discrimination». Peu avant le jugement, le président du parti, Frank Vanhecke, a annoncé mercredi que le Blok se pourvoirait en cassation en cas de condamnation.
La Cour s'est basée sur un certain nombre de citations du parti d'extrême droite. Dans ces citations, le Blok présente les étrangers comme des "criminels qui prennent le pain de la bouche des travailleurs flamands, profitent de la sécurité sociale et qui de par leur culture, leur race ou leur religion ne peuvent s'intégrer", a dit la Cour. Selon celle-ci, agissant ainsi, le Blok ne souhaite "qu'attiser la haine contre les étrangers, les principaux visés étant les nord-africains et les Turcs".
La Cour a encore dit que le choix de mots et l'utilisation de certaines images dans les spots de propagande utilisés par le Blok contribuent à donner un point de vue négatif des étrangers. "Les étrangers y sont présentés comme étant à l'origine de tous les maux de la société", dit la Cour qui relève les solutions récurrentes de "retour au pays" pronées par le parti d'extrême droite.
Les mesures avancées par le Vlaams Blok, et dont une partie se trouvent dans son programme en 70 points qui a servi jusqu'aux élections communales de 2000, sont pour la plupart contraire à la loi de 1981, dit encore la Cour. "Que le Blok exige également le retour au pays des personnes d'origine étrangère de la deuxième ou la troisième génération prouve que le critère du parti n'est pas la nationalité mais la race ou l'origine ethnique", estime la Cour d'appel de Gand.
Enfin, la Cour a indiqué qu'il ressortait des statuts et de la comptabilité des trois asbl qu'elles appartenaient au Vlaams Blok et qu'elles lui avaient apporté leur soutien.
lesoir.be