zoheir
cvm.mangaleet()
Une interview intéressante de Robert Reich, ex conseiller économique de Clinton.
A quoi reconnaît-on le "supercapitalisme" que vous décrivez dans votre livre ?
A la concurrence entre les entreprises, qui s'est formidablement renforcée ces dernières années. Trois forces ont provoqué ce changement : l 'émergence de nouvelles technologies, la mondialisation et la déréglementation. Consommateurs et investisseurs ont maintenant un monde d'opportunités qui s'ouvre à eux. Les entreprises doivent donc se livrer à une compétition intense pour attirer les uns et les autres. Leurs PDG ne peuvent plus se permettre de prendre des positions divergentes des intérêts des actionnaires. Ils ne peuvent plus prendre en compte les intérêts des autres parties prenantes de l'entreprise - salariés, fournisseurs, collectivités. Ce renversement crée des problèmes majeurs, allant jusqu'à saper la démocratie. Dans leur rivalité acharnée, les entreprises cherchent à accaparer tous les leviers du pouvoir. La condamnation de Microsoft pour abus de position dominante par la Commission européenne confirmée l'an dernier n'est pas l'aboutissement d'une bataille entre l'Etat et l'entreprise, mais celui d'un affrontement entre entreprises.
Qui profite de ce supercapitalisme ?
C'est très bon pour les investisseurs qui maximisent leurs revenus et les consommateurs qui paient de moins en moins cher. Mais c'est néfaste à la production de biens publics, à la sécurité de l'emploi, au niveau des salaires, au climat de la planète... Ce que nous voulons en tant qu'épargnant et acheteur entre en conflit avec ce que nous voulons en tant que salarié et citoyen. L'Amérique est plus avancée dans cette voie. Mais les mêmes forces s'exercent partout dans le monde.
(suite)
A quoi reconnaît-on le "supercapitalisme" que vous décrivez dans votre livre ?
A la concurrence entre les entreprises, qui s'est formidablement renforcée ces dernières années. Trois forces ont provoqué ce changement : l 'émergence de nouvelles technologies, la mondialisation et la déréglementation. Consommateurs et investisseurs ont maintenant un monde d'opportunités qui s'ouvre à eux. Les entreprises doivent donc se livrer à une compétition intense pour attirer les uns et les autres. Leurs PDG ne peuvent plus se permettre de prendre des positions divergentes des intérêts des actionnaires. Ils ne peuvent plus prendre en compte les intérêts des autres parties prenantes de l'entreprise - salariés, fournisseurs, collectivités. Ce renversement crée des problèmes majeurs, allant jusqu'à saper la démocratie. Dans leur rivalité acharnée, les entreprises cherchent à accaparer tous les leviers du pouvoir. La condamnation de Microsoft pour abus de position dominante par la Commission européenne confirmée l'an dernier n'est pas l'aboutissement d'une bataille entre l'Etat et l'entreprise, mais celui d'un affrontement entre entreprises.
Qui profite de ce supercapitalisme ?
C'est très bon pour les investisseurs qui maximisent leurs revenus et les consommateurs qui paient de moins en moins cher. Mais c'est néfaste à la production de biens publics, à la sécurité de l'emploi, au niveau des salaires, au climat de la planète... Ce que nous voulons en tant qu'épargnant et acheteur entre en conflit avec ce que nous voulons en tant que salarié et citoyen. L'Amérique est plus avancée dans cette voie. Mais les mêmes forces s'exercent partout dans le monde.
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