Radioactif
Bientôt, nous pourrons avaler en toute légalité des aliments radioactifs. La faute au Codex alimentarius, qui régit le commerce international des denrées alimentaires. Son comité chargé des contaminants dans l'alimentation, qui se réunit le 28 avril prochain à Rotterdam, envisage d'autoriser la commercialisation d'aliments radioactifs. Actuellement la règle est le zéro contamination (avec dérogations prévues seulement en cas de catastrophe nucléaire: les aliments irradiés pourraient alors être commercialisés au maximum pendant un an et à condition de rester au-dessous d'un certain seuil de radioactivité). Grâce aux nouveaux paragraphes prévus dans le codex alimentarius, accident nucléaire ou pas nous pourrons désormais ingurgiter toute l’année les yeux fermés des carottes farcies au tritium (à moins de 10 000 becquerels par kilos des salades assaisonnées au césium (1 000 Bq/kg)des pommes de terre saupoudrées d'iode 131 (100 Bq/kg) ou du lait enrichi au plutonium (1 Bq/kg), Pour l'instant, certes, on n'en trouve guère à l'épicerie du coin. Mais qui sait? Avec le démantèlement des centrales atomiques la multiplication des déchets, l’embellie du nucléaire civil les risques d'attentats, etc., ça peut changer. Du coup, le lobby nucléaire anticipe en faisant modifier la norme. .. Une perspective qui fait bondir la Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (site: criirad.org). Cette association à but non lucratif qui ferraille depuis dix-huit ans contre le lobby nucléaire, a lancé une pétition pour faire capoter le projet, et ce après avoir alerté fin octobre le ministère de la Santé, lequel n'était même pas au courant de œ que préparaient les experts du Codex.
Vous reprendrez bien un peu de velouté aux champignons nucléaires?
BEURRE. Prenez un tiers de vrai beurre, deux tiers d'huile de coco et de graisse d'équarrissage, délayez avec des hydrocarbures et des produits chimiques pour cosmétiques, et vous obtenez un beurre frelaté idéal pour les croissants, pâtisseries industrielles et crèmes glacées. Entre 1997 et 1999, une laiterie napolitaine a fabriqué 16 000 tonnes de cette savoureuse mixture qui a ensuite été vendue en Belgique, en Allemagne et surtout en France (80 % de la production rien que pour nous). Un trafic doublé d'une fraude aux subventions européennes estimées à 100 millions d euros (« Le Canard ,12/7/0000). Et vive la mafia! En France, l'enquête a abouti à la mise en examen pour « escroquerie en bande organisée et fraude sur les qualités substantielles» de dirigeants de la société Fléchard (déjà impliquée dans un trafic de beurre en 1991 t qui compte parmi ses clients le groupe Sodiaal. Selon l'eurodéputé portugais Paulo Casaca, chargéâu dossier « beurre frelaté» pour le compte du Parlement de Strasbourg, d'autres industriels seraient concernés. Des producteurs qui jurent la main sur le cœur s'être fait avoir. D'autant que la fameuse graisse d'équarrissage utilisée paur fabriquer le beurre « mafieux» contenait cervelle et moelle épinière de bovin. Pourvu qu'il ne s'agisse pas de vaches folles. Prion!
Source: LE Canard Enchaîné n°4398 - 9 février 2005
Bientôt, nous pourrons avaler en toute légalité des aliments radioactifs. La faute au Codex alimentarius, qui régit le commerce international des denrées alimentaires. Son comité chargé des contaminants dans l'alimentation, qui se réunit le 28 avril prochain à Rotterdam, envisage d'autoriser la commercialisation d'aliments radioactifs. Actuellement la règle est le zéro contamination (avec dérogations prévues seulement en cas de catastrophe nucléaire: les aliments irradiés pourraient alors être commercialisés au maximum pendant un an et à condition de rester au-dessous d'un certain seuil de radioactivité). Grâce aux nouveaux paragraphes prévus dans le codex alimentarius, accident nucléaire ou pas nous pourrons désormais ingurgiter toute l’année les yeux fermés des carottes farcies au tritium (à moins de 10 000 becquerels par kilos des salades assaisonnées au césium (1 000 Bq/kg)des pommes de terre saupoudrées d'iode 131 (100 Bq/kg) ou du lait enrichi au plutonium (1 Bq/kg), Pour l'instant, certes, on n'en trouve guère à l'épicerie du coin. Mais qui sait? Avec le démantèlement des centrales atomiques la multiplication des déchets, l’embellie du nucléaire civil les risques d'attentats, etc., ça peut changer. Du coup, le lobby nucléaire anticipe en faisant modifier la norme. .. Une perspective qui fait bondir la Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (site: criirad.org). Cette association à but non lucratif qui ferraille depuis dix-huit ans contre le lobby nucléaire, a lancé une pétition pour faire capoter le projet, et ce après avoir alerté fin octobre le ministère de la Santé, lequel n'était même pas au courant de œ que préparaient les experts du Codex.
Vous reprendrez bien un peu de velouté aux champignons nucléaires?
BEURRE. Prenez un tiers de vrai beurre, deux tiers d'huile de coco et de graisse d'équarrissage, délayez avec des hydrocarbures et des produits chimiques pour cosmétiques, et vous obtenez un beurre frelaté idéal pour les croissants, pâtisseries industrielles et crèmes glacées. Entre 1997 et 1999, une laiterie napolitaine a fabriqué 16 000 tonnes de cette savoureuse mixture qui a ensuite été vendue en Belgique, en Allemagne et surtout en France (80 % de la production rien que pour nous). Un trafic doublé d'une fraude aux subventions européennes estimées à 100 millions d euros (« Le Canard ,12/7/0000). Et vive la mafia! En France, l'enquête a abouti à la mise en examen pour « escroquerie en bande organisée et fraude sur les qualités substantielles» de dirigeants de la société Fléchard (déjà impliquée dans un trafic de beurre en 1991 t qui compte parmi ses clients le groupe Sodiaal. Selon l'eurodéputé portugais Paulo Casaca, chargéâu dossier « beurre frelaté» pour le compte du Parlement de Strasbourg, d'autres industriels seraient concernés. Des producteurs qui jurent la main sur le cœur s'être fait avoir. D'autant que la fameuse graisse d'équarrissage utilisée paur fabriquer le beurre « mafieux» contenait cervelle et moelle épinière de bovin. Pourvu qu'il ne s'agisse pas de vaches folles. Prion!
Source: LE Canard Enchaîné n°4398 - 9 février 2005