Avec «Mirror Mirror», revient, et revient fort. Voir même bruyamment. Voir fort bruyamment, selon l'envie. Car d'entrée de jeu, on ressent que le son a gonflé. On est définitivement loin de l'ouverture progressive de «Blow» avec ce «Cold» love. Entre la basse qui vrombit et le son du clavier saturé, l'habitué peut être surpris. Jusqu'à ce qu'il arrive au premier refrain, où l'effet Ghinzu, celui où on sent la montée en puissance rimer avec une montée de plaisir le long de la colonne vertébrale, lui fait comprendre qu'il écoute enfin cet album, promis il y a longtemps et qui aura prit son temps.
Évidemment, et malheureusement, le dépaysement est de courte durée car arrive un «Take it easy» bien plus conventionnel, mais tout de même teinté d'un rien de décalage. Les versions antécédentes sur scènes m'avaient vraiment fait craindre une horreur pop sans âme, mais l'ajout de ce chœur qui sort de nulle part (LALALA) rajoute un rien de tordu qui rattrape le chose. Bref, pas la meilleure, mais finalement pas si atroce.
Mais quittons les morceaux standard pour plonger sur la version mirroiresque de Cockpit «Inferno/Jet Sex», à savoir l'enchaînement «Mother Allegra/Mirror Mirror/Dream Maker.» Les trois titres, fondus l'un dans l'autre, représente très bien cette nouvelle galette du groupe. Une introduction où John et son clavier captive l'attention et où l'ambiance éveille, titille et on attend, on attend l'explosion, la libération.
Qui bien entendu, à l'image de Mirror Mirror, l'album, n'arrive pas. On se retrouve dans le vide, et d'un coup la basse survitaminée de Mika marque le rythme, et on sait qu'enfin on va pouvoir se défouler. Mais là encore, l'attente est longue, la montée est lente, chaque membre du groupe apporte progressivement son élément dans un crescendo d'une minute vingt pour finalement exploser sur le riff du titre. La track qui donne son nom a l'album est détonante, efficace et s'efface discrètement pour laisser la place à la relève, «Dream Maker» qui vient terminer ce triptyque, plus calmement, mais pas trop non plus. Si un moment de répit est accordé, la dernière ligne droite s'avère intense.
Après cette dizaine de minute, on s'attaque au second titre qui m'avait laissé un arrière-gout désagréable. The end of the world, sorte de balade en tout-terrain, tantôt calme, tantôt cahotée, est beaucoup plus passe partout et au final peut s'apparenter à «Do you read me»
Bien plus sérieux, «This light» est une très bonne surprise. Tout d'abord, car c'est la première fois que j'ai entendu Greg (guitares et trucs bizarres) se mettre au chant mais c'est surtout car on ressent très fortement la période Electronic Jacuzzi (1er album du groupe) derrière cette magnifique plage. De plus, le final est en canon, et dernièrement, je n'ai pas entendu beaucoup de titres utilisant cette forme de chant. Entêtant, très paisible, si j'écris cette chronique à trois heure du matin (quatre heure à la relecture), c'est parce que j'ai ce titre en tête et que je n'ai pas réussi à m'endormir.
Passé le moment de tranquillité, il est temps de repartir. Et nous revoici sur la bonne vieille méthode Ghinzu. «This war is silent» fait rapidement monter la tension pour offrir un passage défoulatoire remuant, taillé pour la scène, à écouter bien fort pour un effet maximal.
Pour la première fois, Ghinzu propose un titre chanté en français... teinté d'un accent hispanique (supposé être inspiré par Dalida) Pour la France cependant, le morceau sera comme prévu en anglais. Il s'agit ici d'une variante de ce qui était originalement prévu, suite apparemment à quelques débordement en studio. Ca remue un peu, le son est à nouveau bien gonflé, mais c'est vraiment étrange.
Sur Blow, nous avions eu droit à des hennissements de chevaux sur «Horses», nous avons ici un titre dédies à des oiseaux... Une petite pause sous forme de cauchemar, sans réel intérêt. Aussi, attaquons nous à la dernière pièce remuante : «Kill the surfers». Concentré d'énergie, le synthé' fait ici un retour fracassant. Le rythme est extrêmement marqué et la foule va faire de sacrés bonds durant l'été sur cet air.
L'heure de la fin approche, et la fermeture est assuré, comme toujours, par un titre calme. Mais ici, il s'agit d'une plage instrumentale, essentiellement électronique, articulée autour d'une (trop?) basique mélodie de trois notes. Pas particulièrement intéressant, j'aurais aimé retrouver un titre de la classe de «Bingo it's heaven» ou «Sea-side friends», mais bien entendu, qui suis-je pour leur dire quoi jouer ?
Après ce rapide résumé, qui bien entendu, ne vous aidera pas à vous faire une idée vue mes piètres qualités de chroniqueur, on pourrait croire que je suis déçu. Bein en fait, pas du tout. Mirror mirror n'est certes pas l'album de fou-furieux que j'aurais aimé découvrir, mais il n'en est pas moins un très bon album, qui mérite largement ses 14€. Il est beaucoup plus compact que Blow, plus remuant, le son a été gonflé, mais les passages paisibles sont toujours aussi réussis : This light m'a vraiment scié, alors que lors de ma découvert fin 2008, j'avais été fort désappointé, entre autre par le chant de Greg' qui ne rimait à rien.
Je l'ai écouté en long et en large, il tournera sans doute moins que Blow, car à l'époque je découvrais complètement l'univers de la bande à Stargasm, mais je continuerai certainement de les suivre en concert. Car c'est un des rares groupes qu'on peut suivre pour pas cher en Belgique proposant des sons aussi variés et de qualités, qui ose jouer le jeu Rock'n'Roll à fond, sans aucune retenue et qui se dévoue corps et âme à son public une fois sur scène.
Je voudrais encore ajouter ceci. On parle sans arrêt de retard pour cet album, mais en y regardant de plus près, ils sont dans leur moyenne. En 1995, sortait le premier disque de Las Vegas Parano, composé du noyau fondateur de Ghinzu,. Cinq and plus tard, en 2000, sortait Electronic Jacuzzi pour être suivi en 2004 par Blow. Du coup, on remarque une belle constante pour que le processus créatif soit correctement exploité.
La tournée
01-04-2009 La Laiterie - Strasbourg FR
02-04-2009 Le BBC - Caen FR
03-04-2009 Bataclan - Paris Sold out FR
04-04-2009 La Carène - Brest FR
05-04-2009 Olympic - Nantes FR
07-04-2009 Le Rockstore - Montpelleir FR
08-04-2009 Le Fil - St-Etienne FR
09-04-2009 Summum Club - Grenoble FR
10-04-2009 Espace Julien - Marseille FR
11-04-2009 Le 112 - Metz FR
15-04-2009 Vooruit (Balzaal) - Gent BE
24-04-2009 Trix - Antwerpen BE
25-04-2009 Printemps de Bourges - Bourges FR
30-05-2009 Papillons de Nuit - Saint-Laurent-de-Cuves FR
13-06-2009 Skabazac Festival - Sebazac (Rodez) FR
26-06-2009 Le Rock dans tous ses etats - Evreux FR
04-07-2009 Main Square Festival - Arras FR
05-07-2009 Rock Werchter - Werchter BE
11-07-2009 Les Ardentes - Liège BE
Site web du groupe, liens vers le Myspace avec extraits
Interview sur le site du Vif.
Interview sur le site Music Actu
Interview sur StuBru