moule
Elite
L¤T'$ PUMP
Quelle merveille ce pétrole. Conservable longtemps sans perte d'énergie, transvasable à volonté, peu dangereux, dispensant tant d'effort (1 baril -159 litres- vaut 25000 heures de travail humains paraît-il).
Le premier malin à avoir songé au gain potentiel du pétrole fut Drake, un américain malin qui pompa le fluide à l'aide d'un derrick rudimentaire en bois. C'était 1859.
1 siècle et demi plus tard, on utilise des platteformes pétrolières (j'ai visité cs_oilrig) qui pompent à 9 km sous la mer (1,5 km dans la mer et 7,5km dans le sol). Et on augmenté la production chaque année en même temps que notre économie croissait, càd tjr plus loin, tjr plus,... Et le pétrole est devenu condition sine qua non de la croissance.
On utilise du pétrole pour fabriquer des insecticides, des routes, des médicaments, du plastique, des engrais, des vêtements synthétique (de la vaseline, des vibromasseurs,...)
Le pétrole et son voisin le gaz font aussi tourner 96% des véhicules de la planète.
Mais,... à force d'injecter du pétrole partout avec bonheur, aurait-on oublié sa finitude? BAh, en ~2040 la fin des réserves nous dit-on? On a encore le temps en somme?
Sauf que les gros problèmes se pointeront beaucoup plus tôt. Depuis les années 70, aucun gisement d'envergure n'a été découvert. Et il y a ce fameux "pic" mondial pétrolier https://www.gamerz.be/le.pic.petrolier.pt125885_1.html dont MAnjagan avait fait un article. Ce pic correspond au moment précis où la moitié la plus pure et la plus accesible du pétrole a été exploitée. Ensuite? C'est l'autre moitié, "le mauvais grain".
Voyons un exemple de mauvais grain : les sables bitumeux de l'Alberta, immenses réserves pétrolières mais à la pureté médiocre ( http://archives.radio-canada.ca/IDC-0-17-373-2061/politique_economie/petrole_alberta/clip8 ). Depuis des années, les Etats-Unis exerçait une pression sur le Canada pour qu'il exploite la zone. Son exploitation aurait pourtant un rendement faible et surtout polluerait massivement une belle forêt boréale. Récemment, le Canada a cédé : l'exploitation de la zone a commencé (on se demande de quel genre de lobbying les USA ont usé).
Il faut savoir que les américains commencent à avoir la trouille. Derrière l'hégémonie qu'on leur prête, il y a aussi un soucis patent : "mince!, comment va-t-on faire pour alimenter une économie qui fonctionne au claquage massif de pétrole?" Il faut dire que leur histoire, les USA ne semble avoir connu que ça : l'économie à haute entropie. Seule la crise de 29 les a sans doute quelque peu calmé temporairement.
Une crise, il pourrait y en avoir une sous peu : pour en revenir à ce pic pétrolier, il y a certains signes qui laissent penser qu'il a été atteint. De quelques 10$ en 2000, on est passé à 63$ aujourd'hui, avec des pointes à 75 dollars. Selon Howard J. Kunstler (auteur de "La fin du pétrole", qui m'a largement inspiré pour ce thread), la courbe du pétrole, dans la zone du pic, devrait ressembler à une sorte de "plateau accidenté" fait d'oscillations des prix et de la demande. Les prix hauts cassent la demande et la font descendre. Les prix diminue alors. Du coup, la demande est relancée, et les prix redécollent à nouveau. L'oscillation durera peut-être plusieurs années; la courbe se renversera finalement, inoxerablement.
Il y a plusieurs fois eu des décollages de prix, ces dernières années. Jadis, l'OPEP, l'Arabie Saoudite en tête pouvait calmer les marchés mondiaux de sa main divine, en augmentant sa production petrolière. Mais ces derniers temps, il semble que l'OPEP ne puissent tout simplement pas cracher plus.
Prenons un extrait de presse un peu au hasard: il ya une semaine l'Agence Internationale de L'Energie soulignait ceci : " la fourniture de brut par les Pays de l'Opep a atteint "son plus bas niveau depuis janvier 2005", s'établissant en avril à 30,1 millions de barils par jour (mbj), en baisse de 165.000 barils par jour (bj) par rapport au mois précédent, notamment en raison de problèmes liées à la sécurité qui sont venus perturber la production dans des pays comme le Nigeria ou l'Irak."
Insécurité en Irak et au Nigéria. J'ai chaque fois l'impression qu'on regarde les mouches sans regarder la merde, mais soit.
Dernièrement, certains journalistes se posaient la question : pourquoi continuer à envoyer des hommes en Irak alors que la population est contre, et que les démocrates, maintenant majoritaires au parlement, sont censés être contre aussi?
Enfin soit. L'approvisonnement en pétrole risque de devenir de plus en plus incertains, avec de nombreux gisements dans des zones de conflits. Les Etats-Unis ont offert de nouvelles exploitations à leurs entreprises avec l'Irak (il serait intéressant de savoir quel pourcentage preçoivent les autochtones), mais le contribuable américain a payé très cher l'occupation de l'Irak.
VIV¤ L¤ P¤TRO£¤
Parlons un peu des entreprises pétrolières : avec l'augmentation des prix, elles s'en sont mis plein les poches... par exemple : "Total enregistre un bénéfice record en 2006 : 12 milliard d'euro" http://tf1.lci.fr/infos/economie/en...0-total-enregistre-benefice-record-2006-.html.
On soupçonne les multinationales du pétrole d'avoir gonfler les cours du baril (ce qui impliquerait des accords tacites entre elles), pour ne pas faire fuir leurs actionnaires dans cette période incertaine. Il y a aussi le fait que l'exploitation de gisements comme celui de l'Alberta ne seraient pas rentables si le baril de pétrole était à 20$.
Selon les entreprises pétrolières, le pic mondial est encore loin. Idem pour l'Arabie Saoudite, qu'on soupçonne de bluffer sur ses réserves (~250 milliards de barils officiellement, 100 milliards de moins selon des entreprises pétrolières qui ont travaillé en Arabie avant d'être écartée par le pouvoir Saoudien) pour garder un pouvoir d'influence .
K.Hubbert, le géophysicien qui a inventé cette notion de pic pétrolier, avait prédit le pic de production des USA (en 1956, il prédit le pic entre 1966 et 1972; ce fut 1970). En ce qui concerne le pic mondial, Hubbert l'avait prévu en 2000 au plus tard. Peut-être s'est-il gouré cette fois. Mais le problème, c'est qu'on ne voit un pic que dans le rétroviseur, autrement dit seulement lorsque la déplétion débute.
Alors, le pic pour cette année ou non? Je prend les paris :-D
Quelle merveille ce pétrole. Conservable longtemps sans perte d'énergie, transvasable à volonté, peu dangereux, dispensant tant d'effort (1 baril -159 litres- vaut 25000 heures de travail humains paraît-il).
Le premier malin à avoir songé au gain potentiel du pétrole fut Drake, un américain malin qui pompa le fluide à l'aide d'un derrick rudimentaire en bois. C'était 1859.
1 siècle et demi plus tard, on utilise des platteformes pétrolières (j'ai visité cs_oilrig) qui pompent à 9 km sous la mer (1,5 km dans la mer et 7,5km dans le sol). Et on augmenté la production chaque année en même temps que notre économie croissait, càd tjr plus loin, tjr plus,... Et le pétrole est devenu condition sine qua non de la croissance.
On utilise du pétrole pour fabriquer des insecticides, des routes, des médicaments, du plastique, des engrais, des vêtements synthétique (de la vaseline, des vibromasseurs,...)
Le pétrole et son voisin le gaz font aussi tourner 96% des véhicules de la planète.
Mais,... à force d'injecter du pétrole partout avec bonheur, aurait-on oublié sa finitude? BAh, en ~2040 la fin des réserves nous dit-on? On a encore le temps en somme?
Sauf que les gros problèmes se pointeront beaucoup plus tôt. Depuis les années 70, aucun gisement d'envergure n'a été découvert. Et il y a ce fameux "pic" mondial pétrolier https://www.gamerz.be/le.pic.petrolier.pt125885_1.html dont MAnjagan avait fait un article. Ce pic correspond au moment précis où la moitié la plus pure et la plus accesible du pétrole a été exploitée. Ensuite? C'est l'autre moitié, "le mauvais grain".
Voyons un exemple de mauvais grain : les sables bitumeux de l'Alberta, immenses réserves pétrolières mais à la pureté médiocre ( http://archives.radio-canada.ca/IDC-0-17-373-2061/politique_economie/petrole_alberta/clip8 ). Depuis des années, les Etats-Unis exerçait une pression sur le Canada pour qu'il exploite la zone. Son exploitation aurait pourtant un rendement faible et surtout polluerait massivement une belle forêt boréale. Récemment, le Canada a cédé : l'exploitation de la zone a commencé (on se demande de quel genre de lobbying les USA ont usé).
Il faut savoir que les américains commencent à avoir la trouille. Derrière l'hégémonie qu'on leur prête, il y a aussi un soucis patent : "mince!, comment va-t-on faire pour alimenter une économie qui fonctionne au claquage massif de pétrole?" Il faut dire que leur histoire, les USA ne semble avoir connu que ça : l'économie à haute entropie. Seule la crise de 29 les a sans doute quelque peu calmé temporairement.
Une crise, il pourrait y en avoir une sous peu : pour en revenir à ce pic pétrolier, il y a certains signes qui laissent penser qu'il a été atteint. De quelques 10$ en 2000, on est passé à 63$ aujourd'hui, avec des pointes à 75 dollars. Selon Howard J. Kunstler (auteur de "La fin du pétrole", qui m'a largement inspiré pour ce thread), la courbe du pétrole, dans la zone du pic, devrait ressembler à une sorte de "plateau accidenté" fait d'oscillations des prix et de la demande. Les prix hauts cassent la demande et la font descendre. Les prix diminue alors. Du coup, la demande est relancée, et les prix redécollent à nouveau. L'oscillation durera peut-être plusieurs années; la courbe se renversera finalement, inoxerablement.
Il y a plusieurs fois eu des décollages de prix, ces dernières années. Jadis, l'OPEP, l'Arabie Saoudite en tête pouvait calmer les marchés mondiaux de sa main divine, en augmentant sa production petrolière. Mais ces derniers temps, il semble que l'OPEP ne puissent tout simplement pas cracher plus.
Prenons un extrait de presse un peu au hasard: il ya une semaine l'Agence Internationale de L'Energie soulignait ceci : " la fourniture de brut par les Pays de l'Opep a atteint "son plus bas niveau depuis janvier 2005", s'établissant en avril à 30,1 millions de barils par jour (mbj), en baisse de 165.000 barils par jour (bj) par rapport au mois précédent, notamment en raison de problèmes liées à la sécurité qui sont venus perturber la production dans des pays comme le Nigeria ou l'Irak."
Insécurité en Irak et au Nigéria. J'ai chaque fois l'impression qu'on regarde les mouches sans regarder la merde, mais soit.
Dernièrement, certains journalistes se posaient la question : pourquoi continuer à envoyer des hommes en Irak alors que la population est contre, et que les démocrates, maintenant majoritaires au parlement, sont censés être contre aussi?
Enfin soit. L'approvisonnement en pétrole risque de devenir de plus en plus incertains, avec de nombreux gisements dans des zones de conflits. Les Etats-Unis ont offert de nouvelles exploitations à leurs entreprises avec l'Irak (il serait intéressant de savoir quel pourcentage preçoivent les autochtones), mais le contribuable américain a payé très cher l'occupation de l'Irak.
VIV¤ L¤ P¤TRO£¤
Parlons un peu des entreprises pétrolières : avec l'augmentation des prix, elles s'en sont mis plein les poches... par exemple : "Total enregistre un bénéfice record en 2006 : 12 milliard d'euro" http://tf1.lci.fr/infos/economie/en...0-total-enregistre-benefice-record-2006-.html.
On soupçonne les multinationales du pétrole d'avoir gonfler les cours du baril (ce qui impliquerait des accords tacites entre elles), pour ne pas faire fuir leurs actionnaires dans cette période incertaine. Il y a aussi le fait que l'exploitation de gisements comme celui de l'Alberta ne seraient pas rentables si le baril de pétrole était à 20$.
Selon les entreprises pétrolières, le pic mondial est encore loin. Idem pour l'Arabie Saoudite, qu'on soupçonne de bluffer sur ses réserves (~250 milliards de barils officiellement, 100 milliards de moins selon des entreprises pétrolières qui ont travaillé en Arabie avant d'être écartée par le pouvoir Saoudien) pour garder un pouvoir d'influence .
K.Hubbert, le géophysicien qui a inventé cette notion de pic pétrolier, avait prédit le pic de production des USA (en 1956, il prédit le pic entre 1966 et 1972; ce fut 1970). En ce qui concerne le pic mondial, Hubbert l'avait prévu en 2000 au plus tard. Peut-être s'est-il gouré cette fois. Mais le problème, c'est qu'on ne voit un pic que dans le rétroviseur, autrement dit seulement lorsque la déplétion débute.
Alors, le pic pour cette année ou non? Je prend les paris :-D