Belsunce.
The Sequel..
- Keny Arkana : la MC.
Elle est née le 20 décembre 1983. Marseillaise, d’origine argentine, elle vit une tumultueuse enfance, placée dans de nombreux foyers dont elle fuguera à plusieurs reprises. Cette expérience est évoquée dans la chanson Je me Barre. On retrouve aussi son besoin de défendre et crier la liberté avec le titre Ils ont peur de la liberté .
Keny Arkana commence à rapper ses premiers textes dès l'âge de 13 ans. En 1996 elle commence à se produire devant ses camarades de foyer. Sa fraîcheur et son flow rugueux vont rapidement l'amener à faire de la scène. Elle se fait connaître dans l'underground, à la Friche de la Belle de Mai. Deux collectifs auxquels elle appartiendra successivement se forment : Mars Patrie et Etat-Major.
État Major, initialement composé de 13 personnes (8 MCs, 2 DJs et 3 danseurs) sera un tremplin pour Keny Arkana. Un premier maxi vinyle verra le jour en 2003, porté par une formation État Major alors composée de Kao Domb’s, Chakra Alpha et DJ Truk. Ce groupe lui permet de se faire connaître du public marseillais. Elle participe à de nombreuses Mix-tapes, concerts ou encore à des émissions de radio qui accroissent sa notoriété.
En solo depuis 2003, et après quelques apparitions sur divers projets, Keny Arkana sort son premier maxi vinyle, Le Missile est Lancé. Début décembre 2004, elle apparaît sur la compilation Om All Stars, aux cotés d'artistes confirmés et groupes marseillais tels que IAM ou Psy 4 de la rime. Elle y interprète Les Murs de ma ville, où elle rend un vibrant hommage à sa ville natale. Elle fonde par ailleurs avec son manager LTK sa propre structure de production nommée La Callita.
Son premier gros projet réalisé en solo est une street-tape CD intitulée L'Esquisse, qui contient des titres tels que Le missile est lancé qui font d'elle une des valeurs montantes du rap féminin. Celle qui se définit comme « une anonyme dans la masse » et se refuse à faire parler d'elle autrement que dans son message et sa musique, retranscrit, à travers ses écrits, son mal de vivre, et aussi sa vision du monde (la rabia del pueblo (la rage du peuple)), ce qui lui vaudra d'être assimilée aux mouvances altermondialiste, anticapitaliste, révolutionnaire et anticolonialiste du rap français.
- Entre Ciment et Belle étoile : Premier Album
« Je viens de l’incendie, regarde les brûlures de mon âme ; Marquée au fer rouge, comment faire, ma mémoire me condamne : des douleurs intérieures, lancinantes, impérissables me bouffent jour et nuit… Comment soigner l’inguérissable ? »
(« Je Viens de L’Incendie » )
Dans « Entre Ciment Et Belle Etoile », toute rage est constructive, la lutte n’est jamais une fin en soi, et la contestation est inséparable de l’introspection. Dès « Le Missile Suit Sa Lancée », suivi de l’effréné « Je Viens De l’Incendie », le ton est donné. Ecorchée vive, Keny rappe ses plaies avec fougue et conviction. Comme enfermée trop longtemps, elle lâche tout ce qui lui pèse, impose son rythme à la musique et entraîne l’auditeur dans sa course, sans s’attarder sur son propre sort. Elle sait qu’elle n’est pas la seule à avoir connu les « violences du système », et le récit de son propre parcours nourrit une parole qui ne sombre jamais dans l’abstraction.
Ainsi est l’album. Que Keny évoque une prise de conscience collective (« Jeunesse du Monde »), déplore l’absence d’une contrée du globe épargnée par les dérives de notre époque (« Sans Terre d’Asile »), ou appelle à une remise en question individuelle (« Cueille Ta Vie »), son discours ne se charge jamais d’idéologie et demeure résolument humain. Keny multiplie les points de vue, varie les échelles et dresse le portrait d’un monde en mouvement qui n’épargne personne. Elle se met dans la peau d’une adolescente vivant en Argentine (« Victoria », avec Claudio Ernesto Gonzalez), incarne la rue pour dénoncer la glorification dont celle-ci est l’objet (« La Mère des Enfants Perdus »), raille le double discours des hommes politiques (« Nettoyage au Kärcher ») ou met en scène une galerie de personnages qui se croisent un matin face à un arrêt de bus (à nouveau « Cueille Ta Vie »). Et quand son propos se fait virulent, à l’image de « La Rage », premier extrait de l’album, ce n’est pas à la légère, mais bel et bien dicté par l’urgence d’une situation mondiale qui rend impossible tout épanouissement personnel.
Porté par l’aspiration d’un changement global, « Entre Ciment Et Belle Etoile » renferme également les questionnements de son auteur. Car, comme elle le chante dans « Clouée Au Sol », « changer le monde commence par se changer soi-même ». Mais l’harmonie intérieure est souvent difficile à atteindre, alors Keny se livre, avec retenue, mais bien décidée à faire la paix avec ses tourments. Dans le triptyque « Entre Les Lignes » (« Clouée Au Sol », « Une Goutte de Plus », « Prière »), elle expose ses failles, explore ses doutes et nuance ses affirmations, cristallisant ce balancement permanent entre la poursuite d’une aventure collective et celle d’un parcours personnel, la force de ses convictions et sa crainte de l’avenir, alors que sa foi apparaît comme un pilier inébranlable. L’expression de ses tiraillements culmine avec le déchirant « Je Suis La Solitaire », marqué par cette confession : « La vie m’a jetée dans la nuit, puis m’a laissée seule ; je suis la solitaire même avec le c½ur rempli de frères et s½urs ». La tristesse perce, comme trop longtemps contenue, et c’est apaisée que Keny délivre une ultime « Prière ».
Tout au long de l’album, la richesse des textes est mise en valeur par les compositions soignées d’une palette étendue de producteurs (Enterprise, Karl Colson, Kilomaître…), à laquelle s’ajoute la contribution de Keny pour le titre final. N’hésitant pas à sortir des barrières du rap, les musiques s’enrichissent d’instruments et se font souvent organiques, comme lors de l’acoustique « Clouée Au Sol », basé sur une composition originale de Vgtah, durant lequel Keny est accompagnée à la guitare par DJ Truk. Et, régulièrement au cours de l’album, les quelques mots qu’elle chantonne pendant un refrain ou en conclusion d’un titre amènent une touche mélodique qui vient désamorcer la tension, ouvrir la porte à l’émotion et laisser croire au meilleur. Keny nous livre ainsi avec « Entre Ciment Et Belle Etoile » un disque à son image : les pieds sur terre, et les yeux vers le ciel.
- Les Clips :
La mère des enfants perdus
La Rague
Le front le de la Haine
- La Désobéissance
1- Désobéissance civile
2- Réveillez-vous
3- Heritage
4- On ne tue pas un esprit
5- Ordre mondial
6- La rue nous appartient
7- Les chemins du retour
8- Dieu créa l'homme
9- Terre mère n'est pas à vendre
10- Patcha mama
11- Cinquième soleil
Alors featuring? Date ?
Déjà ce sera pour début 2008.
Keny a également sorti une mixtape en 2005 : "L'esquisse".
Peace.