Walt Disney et le Maccarthysme?

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Kaman

Elite
(Ce sujet n'ayant pas vraiment sa place dans "Actualité" je le mets ici)

Petits, nous avons souvent baigné dans le culte de Walt Disney. Puis en grandissant, certains d'entre nous ont eu échos d'agissements de ce même Walt. Agissements qui venaient affecter l'image de gentil bonhomme qu'il était à nos yeux jusque là...

Parce que j'ai souvent entendu ces propos selon lesquels il aurait participé à la "chasse aux sorcières" pendant la guerre froide et que celà m'intriguait, j'ai fait quelques recherches et suis tombé sur un article assez fourni, que voici:

... En 1941, Disney est approché par le département d'État supervisé par Nelson Rockefeller afin de représenter les États-Unis en Amérique latine et de « lutter contre le nazisme ». Disney n'apprécie pas vraiment qu'on lui demande de faire un voyage diplomatique et d'aller serrer des mains même pour une bonne cause. Il accepte néanmoins afin d'occuper ses artistes et de découvrir de nouvelles sources d'inspiration.

Disney répond également à la demande du public de connaître les coulisses de ses studios en produisant Le Dragon Récalcitrant (Reluctant Dragon), un documentaire mêlant images réelles et dessins animés, tout en conservant un travail à ses équipes aux États-Unis.

De même en 1941, Walt décide de participer à l'effort de guerre, et en association avec Lockheed Martin, ils réalisent un dessin animé « éducatif » pour montrer aux nouveaux employés des usines les méthodes de rivetages des avions. C'est Four Methods of Flush Rivetting qui est pendant longtemps classé top secret. Dans le même temps, de nombreux régiments ou escadrilles américains demandent aux studios de produire des insignes avec des personnages Disney.

Le film Dumbo, peu coûteux, est prévu pour être un générateur de revenus, mais durant la production de ce nouveau film, la plupart des membres l'équipe d'animation présentent des revendications, principalement concernant les conditions de relations entre Disney et ses artistes. C'est la première grève des studios.

Peu après sa sortie en octobre 1941, Dumbo devient un grand succès rentable, mais les États-Unis entrent dans la Seconde Guerre mondiale. L'armée américaine réquisitionne la plupart des bâtiments des studios Disney et demande aux équipes de créer des films d'entraînement et d'instruction pour les militaires, aussi bien que des films de propagande tels que Der Fuehrer's Face ou le long métrage Victory Through Air Power, tous deux sortis en 1943.

Les films militaires rapportent peu, et Bambi ne marche pas quand il sort en avril 1942. Disney ressort avec succès Blanche-Neige en 1944, établissant une tradition de réédition, tous les sept ans, des films Disney aux États-Unis.
Cet article fait donc état d'une participation assez éloquante à la propagande anti-nazi de l'époque. L'on parle toujours du Dictateur de Chaplin ou de "To be or not to be" de Lubistsch comme des pamphlets osés contre le régime NAZI mais la vidéo "Der Fuehrer's Face" mentionnée dans l'article démontre d'une vraie critique. Critique facilitée par la position géographique vu qu'à ce moment-là, la guerre n'avait de mondiale que le nom, les USA étant relativement à l'abri.

Cette vidéo, dont le titre anglais est "Education for death", vaut la peine d'être vue et d'être replacée dans son contexte. Malheureusement, je dois la déconseiller aux anglophobes et aux personnes qui n'ont une compréhension qu'approximative de l'anglais... Une compréhension de l'allemand serait même un petit plus:

Education for Death

Et toujours dans ce même article, il n'est pas omis de parler de cet épisode noir de la vie de Walt Disney auquel on aime tant faire référence. Il faut savoir que dans l'Hollywood de l'époque, il y a eu de très nombreux acteurs, réalisateurs,... qui ont participé activement à la chasse aux sorcières.

C'est réellement un épisode que le cinéma américain renierait volontiers tant que le Mac Carthysme a semé la zizanie. Pour preuve de ce sentiment de révolte, des films sortis récemment, tel que "Good night, good luck" de George Clooney.

Bref, voici cet extrait au sujet de l'épisode "politique" de la vie de Walt:

En 1947, durant les sombres premières années de la Guerre froide, Walt Disney doit comparaître devant la Chambre du Comité des Activités Non-Américaine, et il dénonce plusieurs de ses employés comme sympathisants communistes. Certains historiens pensent qu'il ne s'agit que de l'animosité datant des grèves de 1941 aux studios Disney. Son mécontentement et sa méfiance des syndicats peuvent aussi avoir mené à son témoignage. Cette affirmation d'anti-américanisme est en partie contrebalancée par sa participation aux efforts de guerres, « l'aide à la propagande », et surtout par son soutien au modèle de vie américain à travers le projet EPCOT.
Source pour les deux extraits

Dans cet extrait il est dur de déterminer si cette comparution était spontanée ou forcée, néanmoins plusieurs livres ont été écrits sur le sujet faisant état d'un sentiment partriotique chez Walt Disney, et par conséquent d'une volonté de participer à cette campagne de dénonciation...

Je serais tenté de conclure en disant que, oui, ce qu'on a déjà pu entendre sur les penchants politiques de Disney était motivés. Néanmoins il semble qu'il y ait une certaine zone d'ombre sur cette période de la vie du réalisateur. Ce qui est à incriminer ici ce n'est pas un homme hors d'état de nuire depuis des années mais l'empire qu'il a fondé et dont on critique aujourd'hui les positions politiques...

Pour opérer une transition avec la politique actuelle de cet empire, un article trouvé sur internet qui fait une très bonne synthèse d'un problème dont il fut question il y a deux ans, lorsque Michael Moore n'arrivait pas à trouver de distributeur pour son documentaire "Farhenheit 9/11":

Mickey qui censure Michael Moore...

Ce n'est pas la dernière facétie du réalisateur de Bowling for Colombine, le pamphlet culte sur la libre circulation des armes à feu au pays des cow-boys, mais la réalité bien réelle.

Walt Disney interdit à sa filiale Miramax la diffusion du dernier film de Michael Moore.

Fahrenheit 9/11, c'est le titre du film en lice pour la Palme d'or du prochain festival de Cannes qui débute la semaine prochaine et qui dénonce la politique de George Bush avant, pendant et après les attentats du 11 septembre 2001.

Il insiste notamment sur un fait avéré: les liens que la famille Bush a entretenu avec celle du chef terroriste Oussama Ben Laden.

Voilà qui n'est pas très conforme aux principes affichés de l'Empire du bien qui a inscrit la liberté d'expression au fronton de sa constitution.

Voilà qui n'est pas bon pour l'image de Mickey, l'ami des enfants arborant le grand ciseau de la censure, nous ramenant aux années les plus lourdes du MacCarthysme.

Mickey, qui redoute, en fait, que le gouverneur de Floride - qui n'est autre que le frère de George Bush - remette en cause les largesses fiscales accordées aux parcs d'attraction Disney, atteints de fragilité financière chronique.

Mais si Mickey fait moins recette au pays de Mickey... Mickey roule résolument pour le président-candidat George W. Bush.

Michael Eisner, le PDG de Disney fait ouvertement campagne pour le candidat républicain, tandis que le président de sa filiale Miramax - Harvey Weinstein - démocrate notoire, a pris résolument position contre la guerre en Irak... Ambiance !

Mais c'est sur le fond que cette affaire de censure est la plus ravageuse, parce qu'elle confirme qu'un jour ou l'autre les enquêtes finiront par établir les relations complices entre les intérêts américains et les responsabilités saoudiennes dans le financement de l'islamisme radical et de ses produits dérivés.

Un jour ou l'autre, les enquêtes remonteront au cour de la technostructure américaine et finiront par mettre directement en cause la famille Bush, ses amis politiques et pétroliers.

Derrière la censure de Mickey couve un séisme politique de première ampleur. Entre eux, les enquêteurs du FBI en parlent depuis longtemps et l'ont baptisé "le Ben-Ladengate".

Après le 11 septembre 2001, la presse économique s'en est fait l'écho: la famille Ben Laden figurait parmi les investisseurs du groupe Carlyle à hauteur de deux millions de dollars. Le père de George Bush qui siège au conseil d'administration de Carlyle est plus spécifiquement chargé des intérêts de ce groupe dans la péninsule arabique. A travers cette société qui fait dans le pétrole, les canons et les avions, la famille Ben Laden est liée aux plus grands noms du parti républicain, et plus directement à la famille Bush elle-même.

Voilà ce que le film de Michael Moore rappelle au grand public américain.

Voilà pourquoi Mickey essaie d'empêcher que n'éclate... le Ben-Ladengate.
Source

Je ne cautionne pas forcément tout ce qui est dit dans cet article mais force est de constater que l'analyse, mise en parallèle avec celle qu'offre le documentaire, tend à démontrer les réelles motivations d'une telle décision...

Parler de Disney était une manière comme une autre d'en arriver à la conclusion qu'il faut savoir garder un regard critique sur tout, car savoir l'empire des rêves pour enfants étroitement lié à la politique de la plus grande puissance mondiale doit faire réfléchir.

Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il est au service de la politique car mes connaissances en politiques internationales ont leurs limites, mais je voulais vous offrir un terrain de réflexion sur deux épisodes de l'histoire du cinéma assez éloignés l'un de l'autre dans le temps où le deuxième épisode ne serait peut-être finalement que le prolongement "logique" et idéologique du premier.
 

tuko_91

Touriste
Le fait que Mr DISNEY ait été un patriote plus que coopératif en temps de guerre (voir trop ?) est plutôt connu et le fait que la politique extérieure du gouvernement BUSH est plus que contestable sont des faits connus.

Néanmoins ce post est intéressant car il entre dans les détails et offre un début de réflexion sur ces faits à ceux qui n'en avait pas connaissance.
 

beankiller

Riz Jaune
Très intéressant :eek:

Ca donne encore à réflechir sur les USA. :)
 

Hamilton

The Doc'
beankiller a dit:
Très intéressant :eek:

Ca donne encore à réflechir sur les USA. :)
Tu peux enlever cette partie de phrase, l'Europe et le Moyen Orient ont autant à cacher.
 
B

BoBo65

ex membre
Et alors ?

Hervé de TinTin, était limite dans le nazisme.
Lewis Carroll de Alice, était limite pédophile.
Jacques Villeret était une saloprie d'alcoolo.
etc ...

Même si ce sont des grands de ce monde, ils ont tous des cadavres dans leurs placards.

C'est jamais supère bon de remué le c4c4 des autres, on trouvera toujours un truc ou l'autre a redire sur tel ou tel.

Même si ce que tu dis est vrai et je n'en doute pas, cela ne changera en rien la vision que j'ai de Walt Disney.

Tu aurais raison de crée la polémique si ses oeuvres avaient été corompu par ces idées, mais là, je pense que ce n'est pas le cas. ( je n'ai pas vraiment cherché aussi )

Le Walt Disney doit rester quelque chose de magic, c'est importent ! Ce serais un crime de vouloir retirer cette magie pour si peu.

Enfin c'est mon avis.
 

beankiller

Riz Jaune
Hamilton a dit:
beankiller a dit:
Très intéressant :eek:

Ca donne encore à réflechir sur les USA. :)
Tu peux enlever cette partie de phrase, l'Europe et le Moyen Orient ont autant à cacher.
Surement, mais c'est plus facile d'aller fouiller chez les autres :D
 

Fumerol

Elite
Walt Disney interdit à sa filiale Miramax la diffusion du dernier film de Michael Moore.
Heu, il a réssucité ?
 

Samcai

Noir à lunettes
Fumerol a dit:
Walt Disney interdit à sa filiale Miramax la diffusion du dernier film de Michael Moore.
Heu, il a réssucité ?
L'entreprise qui porte son nom. C'est evident que la personne qui lui a succedé a garder la même ligne directrice...

Il a les même interets que son prédécesseur. C'est logique.

Et article interessant qui monte à quel point l'industrie a, a tort, sa place en politique.

Sinon Kaman, interesse toi au discours de fin de mandat d'Eisenhower et au "complexe militaro-industriel" et tout ce qui en découle...
 
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.
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