horrorman
Where is your god now ?
Source : http://www.lesoir.be/lifestyle/air_...fuck-ou-une-cervelle-dans-la-salle-858839.phpLe réservoir des prénoms connaît un boom depuis quelques années, à tel point qu'on recense plus de 11.000 Belges portant un prénom unique. Parmi ceux-ci : Cervelle, Fuck, Tram, Boghosse, Hospice...
Depuis que le législateur a assoupli les textes qui régissent l'attribution des prénoms – la loi du 15 mai 1987 a abandonné au seul officier de l'état civil le soin d'apprécier si le prénom est de nature à porter préjudice à l'enfant –, l'efflorescence des appellations singulières est une source de perplexité toujours renouvelée pour les esprits plus rassis.
L'idée prévaut que cette explosion onomastique est marquée au sceau de la seule originalité, le souci majeur des parents étant sans doute d'attribuer à l'enfant le prénom qui rendra le mieux justice à son incontestable singularité. Avec cette conséquence que le réservoir des prénoms connaît une croissance presque exponentielle – en Belgique, il est passé de 15.297 à 18.194 prénoms entre 2002 et 2007 – et qu'on recense désormais plus de 11.000 Belges qui portent un prénom unique, comme on pouvait le lire récemment dans Le Vif.
On considérera, navré, interloqué, amusé, apitoyé – c'est selon – les cas de ces mononymes que leurs attributaires doivent parfois porter comme un fardeau : ce Moinul dont le prénom a peut-être écrasé dans l'œuf un début de confiance en soi, ce Boghosse dont on n'ose même pas imaginer le physique éventuellement quelconque, cet Hospice dont l'heure de la retraite semble d'emblée sonnée, ce Panda qui doit nourrir en tout lieu un indicible sentiment d'extinction, ce Fuck sur le prénom duquel on jettera un voile pudique, ce Charalampe qui évoque plus sûrement quelque engin hippomobile tombé dans les oubliettes de l'Histoire que le nom de ce martyr d'Asie mineure qu'on invoquait autrefois contre la peste.
GSM, mon fils…
Il y a aussi, dans ce pays, une fille qui s'appelle Popo. Une autre qui s'appelle Cervelle. Il y a une Belgiana – De Wever ? –, une Peau, une Tram, une Tuba, une Radin, une très inspirée Expiracion, une Ravelle, une Lacrima. Toutes uniques. Mais d'une singularité qui tend à devenir la norme : 10,3 % des filles et 8,5 % des garçons nés en 2007 ont reçu un prénom qu'ils sont les seuls à porter.
Les plus conservateurs puiseront peut-être quelque réconfort dans la consultation des derniers recensements de l'Institut national de la statistique : au 1er janvier 2008, Jean (94.327 occurrences), Marc (69.793) et Michel (57.629) étaient les prénoms les plus portés en Belgique, avec les Maria (177.49, les Marie (123.966) et les Monique (47.029). Et l'on rendra – quand même ! – sobrement justice à certains officiers de l'état civil qui, de loin en loin, font obstruction à la créativité pousse-au-crime de certains géniteurs : en 2009, celui de Charleroi opposa un refus sans appel à un couple qui souhaitait prénommer leurs jumelles Clitorine et Vagina. A Liège, ce fut tintin pour un GSM.
Ptaing mais Clitorine et Vagina:-D