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Alors que la guerre de succession Blanc - Tigana déchire le football français, Zidane songe à plaquer les Bleus. Il se demande si, finalement, certains, dirigeants et joueurs, ne s'activent pas pour préparer le Mondial 2006 sans lui.
LA VITRINE du football français est à nouveau fracassée. Après le fiasco de l'Euro 2004 et l'élimination face à la Grèce en quart de finale (1-0), les Bleus n'ont plus rien. Plus de crédit, plus d'âme, plus de patron et peut-être plus de meneur de jeu, puisque Zinedine Zidane (32 ans, 93 sélections) est au bord du renoncement.
Il est maintenant confronté aux comportements mesquins, aux règlements de comptes, aux luttes d'influence. Il se trouve au coeur du maelström, ne sachant plus s'il est soutenu ou rejeté, cherchant à distinguer les vrais amis des traîtres. Aujourd'hui, les intérêts des individus priment sur le projet collectif. Claude Simonet veut conserver son fauteuil de président de la Fédération, à la fin de l'année. Michel Platini poursuit sa carrière politique, qui le conduira, à coup sûr, au firmament des instances du football mondial. L'ancien numéro 10 génial bétonne ses réseaux en plaçant ses amis à des postes clefs. Ainsi, il verrait bien Jean Tigana endosser le costume de sélectionneur national. Simonet, lui, vote pour Laurent Blanc. Quant à Didier Deschamps - pourtant ami de Blanc -, il s'est engagé hier en faveur... d'Arsène Wenger, l'entraîneur d'Arsenal, club de Thierry Henry et Patrick Vieira.
Comme un boxeur fatigué, il ne fera pas le combat de trop
Voici (re)venu le temps des manoeuvres, petites et grandes, des tractations en coulisse, des interventions en sous-main, des pressions et des clans. Une cuisine aux relents de magouille, qui dégoûte le meilleur joueur du monde. L'enjeu, c'est le pouvoir et l'argent, via le contrôle des Bleus, vitrine lucrative et médiatique du football français. A la Fédération, à la Ligue, dans tous les cercles d'influence, comme le Variétés Club de France, le Madrilène gêne. Il dérange par son indépendance, son charisme. Ses rares mots ont une énorme résonance. Le personnage préféré des Français connaît trop bien la musique. Alors, les décideurs tentent de lui pourrir la vie, de le pousser à arrêter sa carrière internationale. Pour garder leur pouvoir. Mesquin, mais efficace. Et justement, lui-même, après dix ans de carrière sous le maillot bleu, est légitimement fatigué et s'interroge sur son avenir en bleu. Epuisé de porter le football français à bout de bras. Exténué à cause des calendriers démentiels, ce père de famille ne s'appartient plus et ne voit pas grandir ses trois fils, Enzo, Luca et Théo. Alors, comme un boxeur fatigué, il ne fera pas le combat de trop. D'autant que, à l'intérieur même du groupe France, certains militent activement pour une reconstruction autour de Thierry Henry, qui serait alors le seul leader en 2006, lors de la Coupe du monde allemande, dans un système de jeu adapté à son potentiel. Et, dans ce scénario, évidemment, Zidane n'aurait qu'un rôle de faire-valoir, inacceptable pour lui. Dans l'avion qui ramenait les Bleus du Portugal, samedi soir, certains n'hésitaient pas à prétendre que la France avait développé un bon football lors de la dernière Coupe des Confédérations, en l'absence de Zizou. Etranges superpositions d'événements défavorables, prétendent les naïfs. Véritable complot fomenté par une conjuration d'hommes aux intérêts divers, estiment les plus avertis. Dans les deux cas, la situation est malsaine. Si aux yeux de Zidane, elle n'évolue pas, alors il partira. Même si, au fond de lui, il aime encore l'équipe de France .
Karim Nedjari et Gilles Verdez
LA VITRINE du football français est à nouveau fracassée. Après le fiasco de l'Euro 2004 et l'élimination face à la Grèce en quart de finale (1-0), les Bleus n'ont plus rien. Plus de crédit, plus d'âme, plus de patron et peut-être plus de meneur de jeu, puisque Zinedine Zidane (32 ans, 93 sélections) est au bord du renoncement.
Il est maintenant confronté aux comportements mesquins, aux règlements de comptes, aux luttes d'influence. Il se trouve au coeur du maelström, ne sachant plus s'il est soutenu ou rejeté, cherchant à distinguer les vrais amis des traîtres. Aujourd'hui, les intérêts des individus priment sur le projet collectif. Claude Simonet veut conserver son fauteuil de président de la Fédération, à la fin de l'année. Michel Platini poursuit sa carrière politique, qui le conduira, à coup sûr, au firmament des instances du football mondial. L'ancien numéro 10 génial bétonne ses réseaux en plaçant ses amis à des postes clefs. Ainsi, il verrait bien Jean Tigana endosser le costume de sélectionneur national. Simonet, lui, vote pour Laurent Blanc. Quant à Didier Deschamps - pourtant ami de Blanc -, il s'est engagé hier en faveur... d'Arsène Wenger, l'entraîneur d'Arsenal, club de Thierry Henry et Patrick Vieira.
Comme un boxeur fatigué, il ne fera pas le combat de trop
Voici (re)venu le temps des manoeuvres, petites et grandes, des tractations en coulisse, des interventions en sous-main, des pressions et des clans. Une cuisine aux relents de magouille, qui dégoûte le meilleur joueur du monde. L'enjeu, c'est le pouvoir et l'argent, via le contrôle des Bleus, vitrine lucrative et médiatique du football français. A la Fédération, à la Ligue, dans tous les cercles d'influence, comme le Variétés Club de France, le Madrilène gêne. Il dérange par son indépendance, son charisme. Ses rares mots ont une énorme résonance. Le personnage préféré des Français connaît trop bien la musique. Alors, les décideurs tentent de lui pourrir la vie, de le pousser à arrêter sa carrière internationale. Pour garder leur pouvoir. Mesquin, mais efficace. Et justement, lui-même, après dix ans de carrière sous le maillot bleu, est légitimement fatigué et s'interroge sur son avenir en bleu. Epuisé de porter le football français à bout de bras. Exténué à cause des calendriers démentiels, ce père de famille ne s'appartient plus et ne voit pas grandir ses trois fils, Enzo, Luca et Théo. Alors, comme un boxeur fatigué, il ne fera pas le combat de trop. D'autant que, à l'intérieur même du groupe France, certains militent activement pour une reconstruction autour de Thierry Henry, qui serait alors le seul leader en 2006, lors de la Coupe du monde allemande, dans un système de jeu adapté à son potentiel. Et, dans ce scénario, évidemment, Zidane n'aurait qu'un rôle de faire-valoir, inacceptable pour lui. Dans l'avion qui ramenait les Bleus du Portugal, samedi soir, certains n'hésitaient pas à prétendre que la France avait développé un bon football lors de la dernière Coupe des Confédérations, en l'absence de Zizou. Etranges superpositions d'événements défavorables, prétendent les naïfs. Véritable complot fomenté par une conjuration d'hommes aux intérêts divers, estiment les plus avertis. Dans les deux cas, la situation est malsaine. Si aux yeux de Zidane, elle n'évolue pas, alors il partira. Même si, au fond de lui, il aime encore l'équipe de France .
Karim Nedjari et Gilles Verdez