Faut-il ré-écrire de vieux romans ?

LOL, j'avais pas vu... Je suis plutôt d'accord avec les commentaires déjà postés, c'est du bullshitisme aigu...


S'il veulent se racheter une virginité historique, z'ont qu'à rayer Huckleberry Finn des librairies, c'est pas en zappant le mot 'nigger' qu'il vont éliminer l'omniprésence du racisme dans le bouquin.
 
1er
OP
Ochinko

Ochinko

Jedi
Me semblait bien que tu pouvais au moins répondre à un thread qui causait de bouquins :[]
 

Tarouk

Homo Sapions
Considérée comme "classique" ou non, l'œuvre reste le reflet de son époque ou, à tout le moins, l'indice d'un mentalité. Qu'elle soit remise en perspective au détour d'une préface, oui, c'est bien le moins du monde. Qu'elle soit réactualisée, non : ce serait l'extraire d'un pan de l'histoire, en plus de la vider de cette substance qui fait qu'elle fait sens justement parce qu'elle est le témoin de son époque.

Cela étant dit, la société américaine n'est pas la nôtre. Le processus peut leur sembler bien légitime alors qu'il nous échappe complètement.
Pas mieux :oops:
 
Me semblait bien que tu pouvais au moins répondre à un thread qui causait de bouquins :[]
Bah, je viens rarement voir ce qui se passe dans cette section... De toute façon, il s'y passe rien !

La plupart des gens qui atterrissent ici, ils ont voulu cliquer sur Consoles mais ils ont glissé... :cool:
 

Havane

Funky fresh Masta
Je crois pas qu'il y aie réellement débat dans la vielle Europe sur ce genre de question. En fait le rapport qu'ont les anglo-saxon à la langue est assez différent... Pour eux certains mots sont par essence, substantiellement blessants indépendamment du contexte. Ils y attachent énormément d'importance sans pour autant entamer une vraie réflexion de fond sur les malaises sous-jacents.

Pudibonderie etc etc... mais c'est franchement une question complexe que je n'ai pas le temps de développer :)

Je vous conseillerai juste la lecture de

Judith Butler, 2004, Le pouvoir des mots. Politique du performatif, traduit de l’anglais (Excitable Speech, Routledge, 1997) par Charlotte Nordmann, Paris, éditions Amsterdam, 287 p.

Un peu chaud mais très instructif quant à ce genre de question. Au delà du point de vue de l'auteur qui est assez alambiqué, ca permet de bien comprendre les termes du débat et, à mon sens, sa TOTALE vacuité.
 
Une oeuvre reste une oeuvre et doit rester intacte.

LE simple fait de changer un mot, une lettre voir même une virgule, c'est modifier l'oeuvre elle même.

Si elle a été écrite avec le terme "nègres", il faut le garde au lieu de le remplacer car ce terme permet de replacer les choses à leur époque.

Par ailleurs, c'est aussi une autre occasion pour rappeler la ségrégation des noirs aux USA
 

Sigmund

Philololologue
Une oeuvre reste une oeuvre et doit rester intacte.

LE simple fait de changer un mot, une lettre voir même une virgule, c'est modifier l'oeuvre elle même.

Si elle a été écrite avec le terme "nègres", il faut le garde au lieu de le remplacer car ce terme permet de replacer les choses à leur époque.

Par ailleurs, c'est aussi une autre occasion pour rappeler la ségrégation des noirs aux USA
Du coup, pour toi, une traduction est une modification de l'œuvre de base?
 
Exactement.

Une langue a ses mots, ses spécificités, elle utilise des termes propres à chaque culture d'où la difficulté de remettre un mot traduit dans son contexte réel.

Par exemple, si j'en avais l'opportunité, j'aimerais lire des livres de philosophes allemands dont je ne citerais pas le nom, pour comprendre leur façon de penser.

La traduction aussi bien intentionnée soit elle faite, ne transmettra jamais le même message de base.

C'est juste mon opinion.
 

Sigmund

Philololologue
Exactement.

Une langue a ses mots, ses spécificités, elle utilise des termes propres à chaque culture d'où la difficulté de remettre un mot traduit dans son contexte réel.

Par exemple, si j'en avais l'opportunité, j'aimerais lire des livres de philosophes allemands dont je ne citerais pas le nom, pour comprendre leur façon de penser.

La traduction aussi bien intentionnée soit elle faite, ne transmettra jamais le même message de base.

C'est juste mon opinion.
Et je la partage entièrement!
 

F@t Boy

Born to grill
Donc ils censurent les mots pas l'idée.

Tu peux donc écrire un bouquin raciste à mort, si t'emplois les bons mots?

Je trouve l'idée stupide, hypocrite et un peu fascisante sur les bords, le triomphe du "bien penser".
 

Sigmund

Philololologue
Je trouve l'idée stupide, hypocrite et un peu fascisante sur les bords, le triomphe du "bien penser".
T'as une belle définition de l’Amérique bien-pensante :p
 

le_xav

Touriste
A l'inverse j'ai appris dans le magazine Lire que "Sur la route" de Jack Kerouac a été réédité aux USA et chez nous ( Gallimard ) à partir du rouleau d'origine.
En effet, celle que l'on connait était une version édulcorée pour pouvoir être éditée à l'époque.

Il semble fortement conseillé de le relire d'ailleurs :D

petit lien pour confirmer http://www.lescinqcontinents.com/in...-jack-kerouac-rouleau-original-gallimard-2010
 

Sigmund

Philololologue
Ouais marrant la nouvelle était tombée la veille de mon examen... qui parlait justement des Beat poets (Kerouac, Ginsberg, Ferlinghetti, Corso etc).

Ça m'a valu un point en plus cette nouvelle, genre "il se tient au courant etc etc" :cool:
 

Groupana

Touriste
Je vais ajouter mon petit grain de sel...
Je suis bien d'accord avec tout ce qui a été dit jusqu'ici...
Les Américains et leurs idées... qu'est ce qu'on va bien pouvoir faire d'eux???

Par rapport au changement de vocabulaire donc, je trouve qu'il est toujours plus facile de proposer un changement dans une oeuvre dont l'auteur n'est plus de ce monde que pour un auteur encore vivant.

Avouons qu'il y a surement des oeuvres récentes qu'ils vouldraient modifier d'une manière ou d'une autre.

Mais rien ne se passe, pq?
1) dû a la liberté d'expression
2) l'auteur peut défendre ses idées et ses propos directement
3) les éditeurs ont surements des clauses de contrats prévue à cet effet
 

eGm_

Gibon Blasé
pourquoi pas remplacer Niggers par Nigga ?
 

koraz

Tiède
Je crois pas qu'il y aie réellement débat dans la vielle Europe sur ce genre de question. En fait le rapport qu'ont les anglo-saxon à la langue est assez différent... Pour eux certains mots sont par essence, substantiellement blessants indépendamment du contexte. Ils y attachent énormément d'importance sans pour autant entamer une vraie réflexion de fond sur les malaises sous-jacents.

Pudibonderie etc etc... mais c'est franchement une question complexe que je n'ai pas le temps de développer :)

Je vous conseillerai juste la lecture de

Judith Butler, 2004, Le pouvoir des mots. Politique du performatif, traduit de l’anglais (Excitable Speech, Routledge, 1997) par Charlotte Nordmann, Paris, éditions Amsterdam, 287 p.

Un peu chaud mais très instructif quant à ce genre de question. Au delà du point de vue de l'auteur qui est assez alambiqué, ca permet de bien comprendre les termes du débat et, à mon sens, sa TOTALE vacuité.
Je ne pense pas, l'europe est très forte également pour le politiquement correcte...
 

Jereck

Α & Ω
Staff
Et si tu filais des exemples et des arguments au lieu de lacher ça comme ça, non ?
 

koraz

Tiède
Et si tu filais des exemples et des arguments au lieu de lacher ça comme ça, non ?
Un truc qui me vient à l'esprit. L'affaire du tintin au congo. Le fait de changer les emplois des gens pour ne pas les choquer (ex: technicien de surface).

Suffit de voir les humoristes qui passent dans le camp du politiquement incorrecte (qu'ils soient bons ou mauvais) ils sont virés.
 
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