Real Madrid, un phoenix ?
La saison du Real Madrid fut tout sauf ordinaire. Passons en revue les quelques éléments marquant de la saison Madridista. Le club du siècle passé renaitra-t-il de ses cendres?
Premièrement, une grosse partie de l’équipe fut chamboulée. Une fois la relégation de la Juventus officielle, les joueurs souhaitant la quitter furent légions. Flairant la bonne affaire, Predrag Mijatovic remua ciel et terre pour faire signer le coach à succès (controversé, non le coach, mais le succès) Fabio Capello. Une fois la signature de ce dernier acquise, il était temps de paufiner l’équipe.
Et où aller chercher les joueurs, qui seraient non seulement de qualité mais aussi dont les prix seraient bradés? A la Juventus Turin, pardi! A l’instar du rival national, qui parvint à attirer deux grandes stars du football européen, les Sieurs Zambrotta et Thuram, quelques turinois optèrent pour la capitale espagnole. Ainsi donc, Emerson et Cannavaro vinrent rejoindre leur coach dans l’aventure ibérique, espérant rendre leur collaboration aussi fructueuse qu’elle ne le fut dans la Botte.
Malheureusement, le succès escompté tarda à pointer le bout de son nez, malgré le renfort d’un avant de poids en la personne de Van Nistelrooy, d’un Diarra qui avait démontré à Lyon toute l’étendue de ses capacités, malgré l’arrivée des deux ex-Turinois précités. Si bien que durant la première partie de saison, le club de la Maison Blanche ne put que regarder le FC Séville et le FC Barcelone dominer le championnat. Les Blancs suivaient l’allure, mais à leur rythme, tardant à se forger une réelle équipe et à se familiariser avec le système de jeu de leur nouveau coach.
Ajoutons à cela les problèmes rencontrés avec Ronaldo, que Capello n’a jamais souhaité, et sur qui il n’a jamais compté, en dépit des belles choses qu’il a démontré après son départ à l’AC Milan, même s’il reconnaîtra avoir été un peu dur en balayant le potentiel du brésilien.
Dans l’urgence d’obtention de résultats, sous peine de renvoi propre et net, le club de la capitale s’est mis à recruter à tue-tête en Amérique du Sud, transférant une kyrielle de jeunes joueurs, talentueux, certes, mais encore beaucoup trop tendres pour un club comme le Real. Higuain a démontré de temps à autre de bonnes choses, tandis que Gago n’a eu que peu voix au chapitre, devant la concurrence terrible au milieu de terrain. Marcelo, jeune brésilien de 18ans, n’a presque jamais été utilisé, tandis que le total pour ces trois joueurs se chiffre à près de quarante millions d’euros. Bien énorme pour si peu. Mais je le répète, ces joueurs ont encore tout le temps d’éclore, je ne fais absolument pas leur procès. Il fut juste un peu précoce d’attendre monts et merveilles de jeunes qui venaient de débarquer en Europe, qui plus est dans une institution comme le nonuple vainqueur de C1. Ce sont des joueurs extrêmement talentueux, mais encore un peu tendres.
Reste qu’au moment d’aborder le second tour, les inquiétudes grandissent du côté madrilène. Absence de résultats, et de fond de jeu, le plus important. S’en suit une élimination peu glorieuse des oeuvres du Bayern Munich, pourtant en froid ces dernières années avec la Coupe aux Grandes Oreilles, et quelques défaites de rang en championnat.
C’est au moment où on les pensait à terre, définitivement finis et enterrés que les Madrilènes assénèrent le plus violent coup à tous leurs détracteurs.
Un match nul épique 3-3 au Nou Camp, match qui coincida avec le retour de van Nistelrooy comme propulseur régulier de ballons dans les filets adverses.
Auteur de "seulement" 12buts en 25matchs jusque là, ce sommet contre les Blaugranas sonna comme le réveil du buteur qu’il est et a toujours été. Derrière lui, Guti explosa complètement, apportant une extraordinaire contribution tant offensive que défensive, tandis que Raul revenait dans le coup également. Alors que les problèmes n’avaient fait que s’amonceler depuis des mois, tout semblait se solutionner. Cassano était définitivement écarté, Ronaldo parti, Beckham rejoua quelques matchs de bons niveaux, très bons même en toute fin de saison, et la défense commença à tenir le coup, alors que Cannavaro passa pour ridicule plus souvent qu’à son tour pendant les premiers matchs en Blanc.
Si le jour du match contre Barcelone, beaucoup de personnes virent à quel point Lionel Messi était étincelant, moi je le savais déjà. Et comme certains, ce jour-là, je vis enfin le réveil du Real Madrid, un réveil attendu depuis des années. Depuis le dernier titre, en 2003. Enfin une remise en question du panel de stars qui la compose. On n’ira pas jusqu’à citer des noms pour expliquer cette fantastique remontée, citons tout un vestiaire, qui regarde dans la même direction. Quelque chose qu’on n’aurait plus cru possible dans la Casa Blanca, il y a encore quelques mois.
Et les voilà maintenant favoris à l’obtention d’un trentième sacre! Restant sur neuf victoires lors des dix dernières journées, ils sont en route. En route vers l’Histoire.
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