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La Belgique a réduit sa dette de 140 % à 95 % du PIB
LE MONDE | 21.05.05 | 13h10 • Mis à jour le 21.05.05 | 13h10
Montrée du doigt par ses partenaires lors des deux dernières décennies, la Belgique revendique désormais sa place de bonne élève de l'Union européenne. Son budget était en léger boni en 2004 (+ 0,1 %), alors que celui de la zone euro enregistrait un déficit de 2,7 %. La croissance belge en 2004 (2,7 %) a été supérieure à la moyenne de la zone. Surtout, le taux d'endettement du royaume est passé, de manière spectaculaire, de 140 % du produit intérieur brut (PIB) au milieu des années 1990 à 95 % aujourd'hui. Didier Reynders, le ministre libéral des finances, promet, sourire en coin, que l'endettement du pays sera ramené à 84 % en 2008, à savoir moins que la moyenne de la zone euro ; celle-ci monte inexorablement et frôlera, fin 2005, la barre des 80 %. Un pied de nez à l'Allemagne, qui s'interrogeait, il y a quelques années, sur la capacité des Belges à intégrer l'euro.
"Les gouvernements ont changé, mais la politique d'assainissement a été marquée par une grande continuité alors que, même en Belgique, on n'y croyait pas trop", explique Henri Tulkens, professeur d'économie à l'université catholique de Louvain. Guy Verhofstadt et son gouvernement "violet", attelage inhabituel de libéraux et de socialistes, peuvent se flatter d'avoir, durant six années, présenté un budget en équilibre. Le premier ministre affirme que son objectif est désormais de dégager des surplus, à l'image de la Finlande. Le gouvernement se vante d'avoir équilibré le budget de la Sécurité sociale et d'avoir pu constituer un "fonds de vieillissement", une réserve destinée à faire face à la crise du système de retraites.
Ces performances ne sont pas négligeables, alors que la Belgique reste d'autant plus difficile à gouverner qu'elle doit perpétuellement arbitrer les tensions entre ses trois régions et ses deux grandes communautés. Les querelles entre Flamands et Wallons ne se limitent pas à des conflits clochemerlesques et pèsent de plus en plus lourdement sur l'avenir économique. Les disparités entre le Nord flamand et le Sud wallon du pays ne s'atténuent pas. Les revendications de plusieurs partis flamands visant à dépouiller l'Etat fédéral de ses dernières compétences et à mettre fin aux transferts financiers de la Flandre vers la Wallonie, via notamment la Sécurité sociale, menacent le fragile équilibre fédéral. Si ces demandes se réalisaient, elles créeraient une crise inextricable et entraîneraient un appauvrissement de la Wallonie. Une scission de la Belgique signifierait une baisse de 20 % des prestations sociales en Wallonie.
LE MONDE | 21.05.05 | 13h10 • Mis à jour le 21.05.05 | 13h10
Montrée du doigt par ses partenaires lors des deux dernières décennies, la Belgique revendique désormais sa place de bonne élève de l'Union européenne. Son budget était en léger boni en 2004 (+ 0,1 %), alors que celui de la zone euro enregistrait un déficit de 2,7 %. La croissance belge en 2004 (2,7 %) a été supérieure à la moyenne de la zone. Surtout, le taux d'endettement du royaume est passé, de manière spectaculaire, de 140 % du produit intérieur brut (PIB) au milieu des années 1990 à 95 % aujourd'hui. Didier Reynders, le ministre libéral des finances, promet, sourire en coin, que l'endettement du pays sera ramené à 84 % en 2008, à savoir moins que la moyenne de la zone euro ; celle-ci monte inexorablement et frôlera, fin 2005, la barre des 80 %. Un pied de nez à l'Allemagne, qui s'interrogeait, il y a quelques années, sur la capacité des Belges à intégrer l'euro.
"Les gouvernements ont changé, mais la politique d'assainissement a été marquée par une grande continuité alors que, même en Belgique, on n'y croyait pas trop", explique Henri Tulkens, professeur d'économie à l'université catholique de Louvain. Guy Verhofstadt et son gouvernement "violet", attelage inhabituel de libéraux et de socialistes, peuvent se flatter d'avoir, durant six années, présenté un budget en équilibre. Le premier ministre affirme que son objectif est désormais de dégager des surplus, à l'image de la Finlande. Le gouvernement se vante d'avoir équilibré le budget de la Sécurité sociale et d'avoir pu constituer un "fonds de vieillissement", une réserve destinée à faire face à la crise du système de retraites.
Ces performances ne sont pas négligeables, alors que la Belgique reste d'autant plus difficile à gouverner qu'elle doit perpétuellement arbitrer les tensions entre ses trois régions et ses deux grandes communautés. Les querelles entre Flamands et Wallons ne se limitent pas à des conflits clochemerlesques et pèsent de plus en plus lourdement sur l'avenir économique. Les disparités entre le Nord flamand et le Sud wallon du pays ne s'atténuent pas. Les revendications de plusieurs partis flamands visant à dépouiller l'Etat fédéral de ses dernières compétences et à mettre fin aux transferts financiers de la Flandre vers la Wallonie, via notamment la Sécurité sociale, menacent le fragile équilibre fédéral. Si ces demandes se réalisaient, elles créeraient une crise inextricable et entraîneraient un appauvrissement de la Wallonie. Une scission de la Belgique signifierait une baisse de 20 % des prestations sociales en Wallonie.