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C'est bien beau le post sur la future reine de Belgique qui tricotte des bavettes, mais pendant ce temps, le Monde tremble (encore) !
Le « plan Poutine » se précise. Hier, le chef du Kremlin, qui à plusieurs reprises a promis de ne pas changer la Constitution pour chercher un troisième mandat, a révélé sa stratégie : le président envisage désormais de devenir Premier ministre. Un coup politique qui lui garantit de se succéder à lui-même à la tête de la Russie : quel qu'il soit, le prochain président devrait être faible et le vrai pouvoir résider dans les mains du chef du gouvernement devenu fort. Résultat : Poutine restera aux commandes.
« Gare aux nouvelles surprises du Kremlin ! Poutine vient déjà de réussir un coup de maître : partir pour mieux rester », ironise Dimitry Oreshkine, analyste politique. Le passage du poste de président à celui de premier ministre figurait pourtant depuis des mois parmi les multiples scénarios imaginés par les kremlinologues. Beaucoup avaient anticipé un changement de Constitution avant les législatives du 2 décembre prochain afin de modifier la répartition des rôles au sein de l'exécutif. Mais peu avaient imaginé le passage de relais tel qu'il semble devoir désormais se réaliser avant la présidentielle de mars 2008.
C'est au cours du congrès préélectoral de « Russie Unie », le parti pro-Kremlin, que Vladimir Poutine a jeté la lumière sur sa stratégie. Au milieu d'un discours tenu dans un hall historique du centre de Moscou, tout près du Kremlin, il a glissé, presque sans insister, qu'il estimait « tout à fait réaliste » l'hypothèse de devenir Premier ministre. Une déclaration accueillie avec d'autant plus d'applaudissements que, avant son intervention, les membres du parti n'ont cessé de louer les mérites de Poutine. Une figure du monde sportif lui a d'abord demandé de « rester parmi nous » au-delà du scrutin présidentiel. Puis un recteur d'université lui a proposé de diriger la liste du parti pour les législatives. Une offre surprise que Poutine a dit alors accepter « avec gratitude ». Sous un tonnerre d'applaudissements.
« Je suis heureux ! Comme après avoir fait l'amour à une belle femme », a confié peu après au Soir Sergeï Markov, analyste proche de « Russie Unie ». La victoire du parti aux urnes ne faisait déjà aucun doute, tant l'administration et le parti présidentiels contrôlent les médias et les ressources électorales. Avec Poutine en tête de liste, « Russie Unie » devrait maintenant obtenir un score record dans ces législatives transformées en référendum pour ou contre Poutine. Aucun opposant ne pourra rivaliser avec la profonde popularité de Poutine, bien réelle grâce à la stabilité politique retrouvée du pays et à son développement économique.
Au-delà des effets d'estrade, cette annonce est en fait le résultat d'une stratégie orchestrée vraisemblablement depuis longtemps par le Kremlin. Avec pour objectif commun aux divers clans luttant au sommet du pouvoir : poursuivre le statu quo. C'est-à-dire maintenir Poutine au c½ur du système où, depuis son arrivée à la présidence en 2000, il a su bâtir l'équilibre entre les intérêts divergents des libéraux et des « silovikis » (représentants des forces de sécurité), eux-mêmes subdivisés en de multiples groupes opposés. Sans doute pour détourner l'attention, le Kremlin avait fait circuler divers noms de dauphin potentiel. Quant à Poutine, évasif sur ses projets, il se contentait de répéter que son successeur devra « poursuivre le cours pris par la Russie » sous ses huit ans de présidence.
« Poutine est jeune et dynamique. Il ne pourra pas rester dans l'ombre. Il continuera d'exercer son influence », confiait déjà en juillet au Soir un haut responsable du Kremlin. Hors micro, il envisageait plusieurs « options » pour le président retraité : le conseil de sécurité, une fondation, le parlement, etc. Finalement, cela sera le gouvernement. Le changement surprise de Premier ministre intervenu le mois dernier s'inscrit bien dans ce scénario : Poutine a nommé un relatif inconnu, Viktor Zoubkov, qui s'est alors empressé de se déclarer potentiel présidentiable. Âgé et sans charisme, fidèle et discret, cet apparatchik pourrait devenir un chef d'État terne qui ne saurait faire de l'ombre à un jeune Premier ministre
« Notre président pourrait ainsi devenir un poste de décoration comme en Allemagne », estime le politologue Dimitry Oreshkine. Si le tandem Poutine-Zoubkov se confirme, cette réorganisation des pouvoirs s'imposerait dans les faits. « Mais, pour l'entériner, un changement constitutionnel devrait bel et bien intervenir. Pas avant les législatives, pour ne pas casser la promesse de Poutine de ne pas toucher à la Constitution. Mais sans aucun doute avant la présidentielle »
En attendant, l'annonce hier de Poutine est un signal envoyé, à Moscou et dans les régions, pour que toutes les autorités se mobilisent pour assurer la victoire de « Russie Unie » et de son nouveau leader électoral. Hasard ou non, depuis plusieurs jours, le long des grandes artères de Moscou, d'immenses affiches du parti ont déjà couvert les panneaux de publicité. Sur fond de drapeau russe, elles assurent que le « plan de Poutine, c'est la victoire de la Russie ».
Source : Le Soir.
Le « plan Poutine » se précise. Hier, le chef du Kremlin, qui à plusieurs reprises a promis de ne pas changer la Constitution pour chercher un troisième mandat, a révélé sa stratégie : le président envisage désormais de devenir Premier ministre. Un coup politique qui lui garantit de se succéder à lui-même à la tête de la Russie : quel qu'il soit, le prochain président devrait être faible et le vrai pouvoir résider dans les mains du chef du gouvernement devenu fort. Résultat : Poutine restera aux commandes.
« Gare aux nouvelles surprises du Kremlin ! Poutine vient déjà de réussir un coup de maître : partir pour mieux rester », ironise Dimitry Oreshkine, analyste politique. Le passage du poste de président à celui de premier ministre figurait pourtant depuis des mois parmi les multiples scénarios imaginés par les kremlinologues. Beaucoup avaient anticipé un changement de Constitution avant les législatives du 2 décembre prochain afin de modifier la répartition des rôles au sein de l'exécutif. Mais peu avaient imaginé le passage de relais tel qu'il semble devoir désormais se réaliser avant la présidentielle de mars 2008.
C'est au cours du congrès préélectoral de « Russie Unie », le parti pro-Kremlin, que Vladimir Poutine a jeté la lumière sur sa stratégie. Au milieu d'un discours tenu dans un hall historique du centre de Moscou, tout près du Kremlin, il a glissé, presque sans insister, qu'il estimait « tout à fait réaliste » l'hypothèse de devenir Premier ministre. Une déclaration accueillie avec d'autant plus d'applaudissements que, avant son intervention, les membres du parti n'ont cessé de louer les mérites de Poutine. Une figure du monde sportif lui a d'abord demandé de « rester parmi nous » au-delà du scrutin présidentiel. Puis un recteur d'université lui a proposé de diriger la liste du parti pour les législatives. Une offre surprise que Poutine a dit alors accepter « avec gratitude ». Sous un tonnerre d'applaudissements.
« Je suis heureux ! Comme après avoir fait l'amour à une belle femme », a confié peu après au Soir Sergeï Markov, analyste proche de « Russie Unie ». La victoire du parti aux urnes ne faisait déjà aucun doute, tant l'administration et le parti présidentiels contrôlent les médias et les ressources électorales. Avec Poutine en tête de liste, « Russie Unie » devrait maintenant obtenir un score record dans ces législatives transformées en référendum pour ou contre Poutine. Aucun opposant ne pourra rivaliser avec la profonde popularité de Poutine, bien réelle grâce à la stabilité politique retrouvée du pays et à son développement économique.
Au-delà des effets d'estrade, cette annonce est en fait le résultat d'une stratégie orchestrée vraisemblablement depuis longtemps par le Kremlin. Avec pour objectif commun aux divers clans luttant au sommet du pouvoir : poursuivre le statu quo. C'est-à-dire maintenir Poutine au c½ur du système où, depuis son arrivée à la présidence en 2000, il a su bâtir l'équilibre entre les intérêts divergents des libéraux et des « silovikis » (représentants des forces de sécurité), eux-mêmes subdivisés en de multiples groupes opposés. Sans doute pour détourner l'attention, le Kremlin avait fait circuler divers noms de dauphin potentiel. Quant à Poutine, évasif sur ses projets, il se contentait de répéter que son successeur devra « poursuivre le cours pris par la Russie » sous ses huit ans de présidence.
« Poutine est jeune et dynamique. Il ne pourra pas rester dans l'ombre. Il continuera d'exercer son influence », confiait déjà en juillet au Soir un haut responsable du Kremlin. Hors micro, il envisageait plusieurs « options » pour le président retraité : le conseil de sécurité, une fondation, le parlement, etc. Finalement, cela sera le gouvernement. Le changement surprise de Premier ministre intervenu le mois dernier s'inscrit bien dans ce scénario : Poutine a nommé un relatif inconnu, Viktor Zoubkov, qui s'est alors empressé de se déclarer potentiel présidentiable. Âgé et sans charisme, fidèle et discret, cet apparatchik pourrait devenir un chef d'État terne qui ne saurait faire de l'ombre à un jeune Premier ministre
« Notre président pourrait ainsi devenir un poste de décoration comme en Allemagne », estime le politologue Dimitry Oreshkine. Si le tandem Poutine-Zoubkov se confirme, cette réorganisation des pouvoirs s'imposerait dans les faits. « Mais, pour l'entériner, un changement constitutionnel devrait bel et bien intervenir. Pas avant les législatives, pour ne pas casser la promesse de Poutine de ne pas toucher à la Constitution. Mais sans aucun doute avant la présidentielle »
En attendant, l'annonce hier de Poutine est un signal envoyé, à Moscou et dans les régions, pour que toutes les autorités se mobilisent pour assurer la victoire de « Russie Unie » et de son nouveau leader électoral. Hasard ou non, depuis plusieurs jours, le long des grandes artères de Moscou, d'immenses affiches du parti ont déjà couvert les panneaux de publicité. Sur fond de drapeau russe, elles assurent que le « plan de Poutine, c'est la victoire de la Russie ».
Source : Le Soir.