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Réagissant aux images de prisonniers irakiens maltraités par des soldats américains, diffusées jeudi par CBS, le président des États-Unis, George W. Bush, a assuré qu'il y aurait une enquête. Exprimant son « profond dégoût », il a soutenu que ces mauvais traitements « ne sont pas un reflet de la nature du peuple américain ».
Les photos de soldats américains maltraitant et humiliant des prisonniers dans la prison d'Abou Gharib, près de Bagdad, ont été découvertes il y a quelques semaines par l'armée américaine. Les faits remonteraient à novembre et à décembre.

Une des photos montre un prisonnier irakien contraint, selon l'armée, de se tenir debout sur une boîte, tête recouverte et mains attachées. On l'aurait menacé de l'électrocuter s'il venait à tomber. Sur un autre cliché, on voit des détenus nus et entassés avec, sur le corps de l'un, une insulte en anglais. D'autres prisonniers ont visiblement été forcés à simuler des actes sexuels, et on voit un militaire américain faire un geste de victoire devant une pyramide de corps nus.
Poursuites en vue
Six militaires font l'objet d'une procédure administrative. Ils ont été inculpés en mars d'actes de cruauté et de conduite obscène envers une vingtaine de prisonniers, notamment. Le général en charge des centres de détention en Irak, Janis Karpinski, a pour sa part été suspendu de ses fonctions et fait l'objet d'une enquête.
« Les militaires ont indiqué très clairement qu'ils allaient poursuivre ces individus, aussi sévèrement que le permet le droit », a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche.

Indignation générale à l'étranger
Ces images ont fait le tour du monde, où ils soulèvent partout la réprobation générale. Ils font notamment l'ouverture des bulletins d'information de la chaîne de télévision arabe Al-Jazira, tandis que, pour la télévision concurrente Al-Arabiya, elles révèlent la « sauvagerie » de soldats américains.
Rappelant que les Conventions de Genève de 1949 « interdisent très clairement la torture et les mauvais traitements », le Comité international de la Croix-Rouge a exprimé son inquiétude. L'organisation de défense des droits de la personne Human Rights Watch estime que l'enquête de l'armée américaine devrait aussi viser les supérieurs de ces militaires, tandis qu'Amnistie Internationale réclame une enquête indépendante sur le sort des prisonniers irakiens.

« Profondément troublé », le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a dit espérer qu'il s'agisse d'un « incident isolé », tout en saluant l'apparente détermination des autorités américaines à sévir contre les militaires impliqués. La Ligue arabe a quant à elle appelé la coalition en Irak à châtier sévèrement les coupables de ces « actes sauvages ».
Les médias américains étaient restés relativement discrets sur cette affaire, et certains donnaient vendredi la parole à des proches des militaires mis en cause.
« Scandalisé », le premier ministre britannique Tony Blair, a souligné que ces actes « sont en contradiction directe avec toutes les règles préconisées au sein de la coalition ». Par ailleurs, Downing Street est aux prises avec un problème semblable, puisque le ministère britannique de la Défense a annoncé vendredi qu'il lançait une enquête sur des photos, publiées samedi dernier par le quotidien Daily Mirror, le journal britannique le plus hostile à la guerre en Irak, montrant des soldats britanniques en train de maltraiter un prisonnier irakien.
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