Douglas Adams
Pour les amateurs des Monty Pythons et de SF, cet auteur n'est certainement pas inconnu, mais il l'est malheureusement trop en contrées francophones (alors que c'est un des plus gros vendeur en littérature anglophone, et pas uniquement de par sa taille, un vrai Hagrid le bonhomme !)
Je n'ai découvert que cette année l'univers farfelu d'Adams, mais ce que j'y ai découvert m'a comblé ! Rarement des bouquins m'auront tant fait rire ! L'univers (et le reste

) d'Adams est totalement absurde, les personnages y sont attachants et hilarants, les situations que l'auteur leurs fait vivre sont hallucinantes d'inventivités et franchement tordantes !
En dehors du Guide Galactique, j'ai également avalé les deux tomes de la série Dirk Gently, détective Holistique. On reste dans le farfelu, mais on touche au roman policier. Avec un héros (?) détective privé, c'est normal tout de même !
A noter que si Un cheval dans la salle de bain nécéssite du temps pour qu'on s'y intéresse vraiment, le second tome, beau comme un aéroport, part lui directement dans le délire !
Il me reste à passer a une libraire anglaise pour me procurer les nombreux livres non traduits afin de faire le tour du monde d'Adams, mais jusqu'ici, c'est du tout bon !
Le film basé sur le Guide Galactique sort normalement à la mi-aout en Belgique !
Présentation de l'auteur
Diplômé de Littérature anglaise en 1974, il crée, quatre ans plus tard seulement, une série radio pour la BBC, le "Guide du Routard Galactique" [The Hitchhicker's Guide to the Galaxy] qui obtient un succès phénoménal et devient rapidement le N°1 des ventes en Grande-Bretagne.
"Le Guide..." est un roman de SF satirique qui reprend, pour mieux les pervertir, tous les poncifs du genre : extra-terrestres, robots, voyages interstellaires... mais dans un esprit plus proche de celui des Monty Pythons que d'Isaac ASIMOV.
Les personnages récurrents en sont Marvin l'androïde paranoïaque, Zappy Bibicy et l'ordinateur Pensée profonde [Deep Thought] pour qui la réponse à la Question Ultime de la Vie, de l'Univers et de Toutes Choses est... 42.
La popularité du "Guide..." a donné naissance à plusieurs autres romans, à un feuilleton télévisé, à un disque, à plusieurs adaptations théâtrales et à un jeu vidéo...
En 1991, ADAMS a co-écrit avec le zoologue Mark CAWARDINE un essai sur la conservation des espèces animales rares ou en voie de disparition, Last Chance to See.
Douglas ADAMS avendu plus de 15 millions de romans dans les pays anglo-saxons, et il est un best-seller dans toute l'Europe, principalement grâce à ce fameux "Guide...".
Bibliographie
Guide Galactique
Héritier en droite ligne de Frédric Brown, Douglas Adams nous offre un authentique mélange de SF parodique, de critique de la société (si, si, j’vous jure), de pétage de cable, de dérapage sidéral interco(s)mique et de foutage de gueule d’une SF qui aurait chopé le melon.
Qui veut la peau de Roger Rabbit ? passe pour un film sordide à côté des extraterrestres du Guide Galactique qui font exploser des planètes par erreur, de ce super-ordinateur qui a la réponse à la grande question sur la vie, l’univers et le reste (cette réponse vous est donnée au chapitre 27, de quoi faire naître de nouvelles sectes…), et de ces habitants de la planète paumée appelée Terre qui se croient les plus intelligents (à tord, vu qu’ils sont juste en dessous des souris et des dauphins)…
Bref si vous avez besoin d’un peu de délire dans votre quotidien, je vous prescris une bonne rasade d’Adams 20ans d’âge pour vous dérider. Attention, ce produit peut entraîner une accoutumance et vous serez alors obligés de suivre ces abracadabrantes aventures interplanétaires dans Le dernier restaurant avant la fin du monde et des trois autres volumes qui complètent la série.
Le dernier restaurant avant la fin du monde
Deuxième volet des aventures intersidérales d’Arthur Accroc. Dernier survivant de cette petite boule verte que les Vogons ont fait sauter pour faire passer une voie express hyperspatiale, il poursuit ici son périple avec de bien étranges compagnons :
Ford Escort, son copain qu’il croyait terrien mais en fait originaire de Bételgeuse,
Zappy Bibicy, ex-président de la galaxie (bicéphale qui plus est) en fuite aux commandes du fleuron des navires spatiaux. Venant de dérober ce dernier juste pour le fun, notre équipe se voit poursuivie par la quasi totalité des forces armées de sa galaxie et celles des environs,
Marvin, l’androïde névropathe capable de démoraliser un bus entier de bonnes sœurs qui iraient porter la bonne parole aux âmes perdues accros à Marilyn Manson,
Le fameux Guide Galactique, véritable héros de la série permettant à n’importe quel voyageur de se retrouver dans l’immensité de l’univers (n’oubliez pas : " Le Guide est exact. La réalité est bien souvent erronée. ")
Dans cet épisode, nos héros iront dîner dans Le Dernier Restaurant avant la Fin du Monde, lieu chébran à mort où toute la Jet Set de la galaxie se rend pour assister, comme son nom l’indique, à la fin de l’univers (très jolis effets pyrotechniques en perspective…) avant de repartir par le chemin spatio-temporel inverse…
Défiant tout résumé, sachez que cette série est avant tout un essai philosophique des plus profonds qui reléguerait Socrate, Platon et autre Nietzsche au rang de simples bouffons à peine capables de soutenir une discussion avec Lagaf’. Voici un exemple de ces réflexions - qui resteront gravées à tout jamais dans l’histoire de la pensée humaine - sur lequel je vous laisse méditer : " Voyez-vous, on n’est jamais tout seul quand on a un canard en caoutchouc. " Je suis certain que vous en restez sans voix, imaginez l’effet de cette maxime sur votre psyché lorsqu’elle se trouve dans son contexte…
Sagesses absurdes, calembours à gogos, non sens absolus, humour cartoonesque.
Bienvenu dans ce monde étrange où Mulder et Scully deviendraient paranos et arrêteraient de tourner sans scénar, où Ulysse 31 ne pourrait trouver le chemin de la Terre et ferait subir à Nono les pires outrages pour se venger, où Lux-aïe !wo-cœur péterait la tronche à ce pot de pus de Yann Solo, se taperait la princesse Leïla et prendrait un malin plaisir à passer Chou-Baka à la tondeuse.
Si vous avez le cœur réellement bien accroché, prenez place au coté d’Adams dans le dernier cri de la technologie extra-solaire : " Beau comme un squale, rapide comme un squale, maniable comme une vache. " Un régal pour les amoureux du 36ème degré.
La Vie, l'Univers et le Reste
Troisième épisode des aventures cartoonesques d’Adams. On y retrouve les mêmes personnages délirants, des situations avec encore moins de queues et moins de têtes que dans les deux épisodes précédents, et toujours fidèles au poste, des calembours à gogos. Bref, Adams reste égal à lui-même. C’est bien là le hic, car si l’ensemble passait merveilleusement bien dans les premiers volumes, ici on frôle l’indigestion.
Le scénario est comme d’habitude réduit à sa plus simple expression. Cette fois-ci, Arthur Accroc et ses acolytes vont tenter de sauver l’univers de robots dont le seul but est de délivrer leurs maîtres. Ces derniers n’ayant qu’une seule motivation dans la vie : annihiler toute forme l’existence autre que la leur.
Le reste du volume ressemble à du remplissage d’espaces pour pouvoir passer de la catégorie " nouvelle " au " roman ". Ainsi, les 200 pages ne laissent quasiment aucun souvenir. C’est un peu comme si Adams avait épuisé ses recettes humoristiques. A moins que ce soit le lecteur qui ne se lasse après la surprise de sa première rencontre avec une œuvre atypique dans la SF.
Salut et encore merci pour le poisson
Voici le quatrième opus de la trilogie la plus délirante de l'histoire de la SF. Je vous invite d'ailleurs à lire (si cela n'est pas déjà fait) les chroniques des trois précédents volumes afin de comprendre le mouvement de recul dont je fus victime en recevant le livre. Outre l’œil globuleux d'un poisson-clown schizophrène qui vous épie sur la couverture*, le troisième tome était décevant comparé à ses prédécesseurs.
Heureusement, je vous rassure tout de suite, lecteurs potentiels, celui-ci est bien meilleur. Bien que le scénario puisse tenir sur le fond d'un bocal à poisson rouge (comme les trois autres d'ailleurs), la lecture en est très agréable. Ici, nous retrouverons Ford Escort et Arthur Accroc de retour sur Terre. Ce dernier fera d'ailleurs la connaissance de la fameuse jeune fille qui trouva dans Le Guide Galactique la solution afin que le bonheur règne enfin sur la planète bleue. Malheureusement, la Terre fût - par erreur - détruite par les Vogons avant que celle-ci eut pu téléphoner à quiconque.
Comment peut-on suivre une histoire qui se déroule sur une Terre que les extraterrestres les plus cons de l'univers ont fait exploser ? Certains parlent d'univers parallèles, d'autres de la relativité du temps, les plus avisés liront Salut, et encore merci pour le poisson. Mais faites attention à vous car si la trilogie vous avait donné la réponse à la grande question de la vie, l'univers et le reste, celui vous livrera « l'Ultime Message de Dieu à Sa Création ». Serez-vous assez forts pour que sa connaissance ne fasse pas chavirer votre esprit fragile ?
Globalement innofensive
Voici venu du fin fond de l'hyperespace,
Le Guide surfant sur les univers parallèles
Et faisant fi des paradoxes temporels
Conclura ici la saga du grand Douglas.
D'alexandrins bancals composés sur clavier
Cette ode, ô grand Douglas Adams, t'est destinée.
Disparu depuis peu de notre triste monde
Egayant tout d'abord celui-ci par les ondes,
De la trilogie fameuse voici le cinquième
Et dernier qui m'inspire les vers de ce poème…
D'alexandrins bancals composés sur clavier
Cette ode, ô grand Douglas Adams, t'est destinée.
Orphelin, pareil à tous les autres routards
Je te dois la vision unique et un brin barbare
De notre chère planète, réduit (si c'est la planète, c'est réduite) en miettes
Par ces cons de vogons qui se disaient poètes
D'alexandrins bancals composés sur clavier
Cette ode, ô grand Douglas Adams, t'est destinée.
De notre bonne vieille boule d'air, d'eau et de terre
Ne restera plus une trace dans l'univers
A part l'unique et inique mention dans le guide :
" Globalement inoffensive ", la honte, le bide… (hum…)
Des deux milles signes que cet hymne doit comporter
Je n'en suis qu'à la moitié, et l'inspiration
Vient à me manquer comme à poète vogon.
Si c'était malheureusement définitif,
Par mon rédac'chef je me ferai engueuler,
Et lui, il est pas vraiment " Globalement inoffensif "…
D'alexandrins bancals composés sur clavier
Cette ode, ô grand Douglas Adams, t'est destinée.
Grâce à Zarkon, la muse ne m'a pas délaissé
Et cette ode je vais pouvoir enfin achever
En glorifiant le nom de celui qui a donné
La réponse à la grande question de l'univers :
" 42 ", ma foi, ça valait bien quelques vers…
D'alexandrins bancals composés sur clavier
Cette ode, ô grand Douglas Adams, t'est destinée.
Bref, si vous aimez les non-sens, les calembours
Les gros délires et les quatre premiers volets
Alors vous ne serez pas déçus car toujours
Et encore Douglas Adams vous fera marrer.
D'alexandrins bancals composés sur clavier
Pourquoi, ô grand Adams, t'es-tu déjà barré ?
Car à l'instar des œuvres de Brown et Sheckley
Avec ton fameux cycle, je me suis bien poilé !
D'alexandrins bancals composés sur clavier
Cette ode, ô grand Douglas Adams, t'est destinée.
Xavier Vernet
Un cheval dans la salle de bain
Dirk Gently est un détective holistique. Ce qui signifie en gros que sa méthode d’investigation est basée sur le fait qu’en considérant que toutes choses dans l’univers étant liées les unes aux autres, qu’un battement d’aile de papillon dans l’hémisphère nord peut provoquer un ouragan dans l’hémisphère sud, il peut enquêter de manière complètement aléatoire, sur des faits n’ayant a priori aucun rapport avec son affaire.
Bref, Dirk Gently est un détective affligeant, qui, parfois, a la chance d’obtenir des résultats.
Douglas Adams, qui nous a quittés bien trop tôt il y a deux ans, s’était rendu célèbre dans le petit monde de la SF, avec sa série du « Guide du routard galactique », une épopée burlesque, dans laquelle l’absurde et le nonsense étaient parfois poussés à l’extrême. Parfois des situations absurdes et dérisoires peuvent déboucher sur des événements d’une portée disproportionnée.
Le « Guide du routard galactique » s’employait à revisiter à la sauce Monty-Pythonienne les grands thèmes de la SF. Avec Dirk Gently, Adams nous livre plutôt un polar fantastique, encore tenté l’éléments SF.
Adams manie le chaos pour y puiser de l’absurde.
Beau comme un aéroport
Deuxième épisode des (més)aventures du détective Dirk Gently, confronté à une mystérieuse explosion dans un aéroport, à un ex-futur-client retrouvé décapité… et à des divinités nordiques désemparées dans ce monde moderne.
Une nouvelle enquête fantastique pleine de rebondissements pouvant paraître désordonnés, mais le tout finit par acquérir une certaine logique.
Adams manie l’absurde avec une telle fréquence qu’on peut parfois être perdu dans le cheminement de l’intrigue… mais avec un minimum d’attention on finit par s’étonner de la cohérence finale d’un tel délire.
Starship Titanic
Re-situons rapidement le contexte : Douglas Adams est décédé il y a peu de temps et Folio SF vient d'achever la réédition de son (seul) grand cycle rocambolo-loufouquesque : la trilogie (en cinq volumes) du Guide Galactique.
Après la Grande Faucheuse et Folio SF c'est donc aujourd'hui au tour de J'ai Lu de porter l'auteur sur le devant de la scène. Bien que certainement flatté par tant d'attention, Monsieur Adams, très classe, n'en quitte pas moins cette place dès l'introduction en précisant - et c'est important - qu'il n'a pas écrit la moindre ligne de ce livre. Confiée à Terry Jones, l'histoire est basée sur une digression d'un élément de La vie, l'univers et le reste*.
L'ancien Monty Python devra par conséquent se débrouiller avec cet élément absolument pas nécessaire à la compréhension et au bon déroulement de l'œuvre précédemment citée et avec laquelle il doit réussir l'exploit d'en faire un roman qui n'est en fait rien d'autre que la déclinaison marketing d'un jeu vidéo au même titre qu'un T-shirt ou qu'un Vogon en plastique articulé (qui fait Kouglou-biglou lorsque l'on lui appuie sur le ventre).
La barre était placée bien trop haute, même pour le talent maint fois prouvé du fondateur du gang le plus drôle de l'Angleterre avec Benny Hill… Le texte est poussif, construit sur rien, comme toutes les œuvres de Adams d'ailleurs, mais ce dernier avait ce petit truc en plus qui faisait rentrer certaines scènes dans la légende. La différence est de taille car Starship Titanic en est cruellement dépourvue. Pas de grande réponse à la grande question de La vie, l'univers et le reste, pas d'extraterrestres débiles, poètes et en définitive chiants comme la pluie (d'astéroïdes bien sûr), pas de robot dépressif, pas de serviette de toilette utilisable dans beaucoup de situations désespérées et surtout aucun des calembours douteux dont Adams avait le secret…
Péniblement, Terry Jones arrive à nous arracher un sourire au détour d'une page ou deux mais il essaie sans succès d'écrire à la manière du géniteur de l'idée. Passons sous silence la parodie du Titanic qui brille par son absence. Bref, ce n'est pas grâce à ce livre que Douglas Adams restera dans les mémoires mais bel et bien et seulement avec son Guide Galactique. Laissez chez votre libraire ce livre merchandising plus fait pour la vente du jeu vidéo que pour la lecture.
C'est pourtant le premier roman "de Douglas Adams" que j'ai trouvé, et j'ai eu envie de lire le reste. Comme quoi, ce n'est peut-être pas forcément SI mauvais que ça, mais bon il est vrai que comparé au Guide...
Fonds de Tiroir
Le 11 mai 2001, Douglas Adams s'en est allé trouver ailleurs les réponses sur la Vie, l'Univers et le Reste, que même son fameux Guide galactique ne pouvait lui donner. Mais par chance, Adams ne s'est pas contenté de nous offrir la plus fameuse trilogie en cinq volumes de l'Histoire Universelle de la Littérature. En voici la preuve. Le livre que vous tenez entre vos petites mains fébriles et que vous vous apprêtez à dévorer a été exhumé des quatre ordinateurs Macintosh de l'auteur. Il contient les premiers chapitres du Saumon du doute, troisième roman mettant en scène Dirk Gendy, le détective holistique, sur lequel Adams travaillait, ainsi qu'une sélection de ses meilleurs discours, nouvelles, lettres, articles et interviews. De la description d'une escalade du Kilimandjaro en costume de rhinocéros - véridique! - à l'explication de l'incapacité des Américains à faire un thé ne serait-ce que buvable, d'une plongée dans la vie privée de Genghis Khan au retour triomphant de Zappy Bibicy, cet ouvrage vous offre un ultime panorama sur l'œuvre de l'un des plus grands - au moins par la taille -, drôles, et brillants penseurs de notre temps. Si, si. Bienvenue dans l'esprit délicieusement dérangé de Douglas Adams !
Site officiel de l'auteur
Sources :
http://www.actusf.com/SF/Archives/archauteA.htm#adams
http://www.librairiepantoute.com/fichelivre.asp?id=189439
Mauvais genre
http://www.cafardcosmique.com/auteur/adams.douglas.html
ps : rien qu'en relisant l'article à propos du dernier restaurant avant la fin du monde, j'étais éclaté de rire. Quand j'vous dit que j'aime !! " Voyez-vous, on n’est jamais tout seul quand on a un canard en caoutchouc. "